Par Steevy
GUSTAVE (adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge), Josiane
Balasko, Jane Birkin, Jeanne Moreau…  
«C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon.»
 C’est par ces mots qu’une fillette de 12 ans a brandi il y
 a quelques jours à Angers une peau de banane à l’endroit de
 Christiane Taubira. Après la comparaison simiesque dont notre
 ministre de la Justice fut la cible quelques jours plus tôt par une
 candidate du Front national, ce sont des mots qui ne peuvent être
 tenus pour des «dérapages»
 comme la presse les qualifie avec une pudeur de violette. Ils sont
 tout au contraire le signe qu’une gangrène purulente est en
 train, sous nos yeux, d’infecter le pacte républicain. 
 
Le mal
 semble tellement avancé que ce sont donc des parents qui, le temps
 d’une manifestation, montrent avec fierté à quel point leur
 fille a été élevée dans la haine. Le mal semble tellement avancé
 que c’est avec stupéfaction que nous constatâmes la
 quasi-absence de réactions face à des propos aussi violents
 qu’intolérables. Le mal semble tellement avancé que toutes les
 excuses sont trouvées aux expressions de racisme tandis que la
 lutte contre ce fléau est disséquée, vilipendée, critiquée,
 moquée. 
 
En dépit -
 ou en raison - de ce contexte, nous tenons à réaffirmer les
 valeurs de notre République, les valeurs de liberté, d’égalité
 et de fraternité. Nous tenons également à réaffirmer notre
 attachement à ce que notre pays, ses habitants et son histoire ne
 soient pas insultés ainsi quotidiennement par des dealers de haine.
 
 
Car ces
 propos sont autant d’insultes aux anciens combattants de toutes
 origines qui se sont battus pour que nous puissions vivre ensemble
 face à l’obscurantisme. Autant d’insultes aux Grands Hommes qui
 ont contribué à la richesse et au rayonnement de la France. Il
 n’est qu’à penser, pour n’en citer que quelques-uns, à
 Alexandre Dumas, Raymond Kopa, Marie Curie, Yves Montand, Aimé
 Césaire, Samuel Beckett, Léon Blum, Félix Eboué, Gaston
 Monnerville et plus récemment à Georges Charpak, Haroun Tazieff,
 Yannick Noah, Omar Sy, Jacques Martial ou Zinédine Zidane. Noirs,
 Arabes, Juifs, étrangers ou fils d’immigrés : ils sont tous une
 partie constituante de la Nation. Une Nation dans laquelle il
 devrait pouvoir être affirmé comme la dernière des banalités que
 «nous sommes tous la France».
Cet appel
 est un appel républicain car, loin des querelles partisanes,
 chaque personne, soucieuse de la beauté et de l’avenir de notre
 pays, doit dire que le racisme, la xénophobie, le harcèlement et
 plus généralement la haine de l’Autre sont des fléaux qui
 mettent à mal notre socle commun. C’est donc le devoir de chaque
 citoyen de participer à un sursaut afin d’arrêter de trouver
 chez l’Autre la justification de nos fantasmes mauvais et de nos
 maux du moment.
Signataires
 de cet appel, c’est par amour de notre pays que nous affirmons les
 positions suivantes : nous refusons cette société qui se replie
 sur elle-même. Nous refusons la normalisation de la parole raciste.
 Nous refusons l’instrumentalisation de nos valeurs à des fins
 politiques. Nous demandons que toutes formes de racisme soient
 fortement condamnées. Nous demandons que la haine ne mutile plus le
 corps de la liberté, l’âme de l’égalité et le cœur de la
 fraternité. Au nom de nos valeurs, c’est au contraire dans
 l’union des citoyens que nous devons construire notre pays,
 préparer son avenir et retrouver la fierté d’une Nation qui ne
 saurait se nicher dans les ratiocinations, pas davantage que dans la
 glorification des mauvaises passions.
Signer la pétition: http://franceressaisistoi.wesign.it/fr

Christiane Taubira : «Ces attaques racistes sont une attaque au cœur de la République»

Harry Roselmack : "La France raciste est de retour"
Chère Christiane Taubira
 Par Christine Angot Ecrivaine 6 novembre 2013, Libération.fr
Par Christine Angot Ecrivaine 6 novembre 2013, Libération.fr 

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