dimanche 14 septembre 2025
Plaidoyer en faveur d’une plus grande intégration des Jeunes Mineurs Non Accompagnés (MNA)
La situation des mineurs isolés en provenance notamment d'Afrique n'a jamais été aussi préoccupante, au moment où nombre de collectivités locales réduisent drastiquement les budgets affectés à l'accueil et à l'insertion.
C'est l'occasion de dire et redire que le suivi des jeunes mineurs non accompagnés (MNA) n'est nullement de la charité et encore moins de l'ordre uniquement de l'aide ou de l'action humanitaire (exercée par les associations en amont), mais véritablement un investissement opéré par la puissance publique à travers l'insertion scolaire et professionnelle de jeunes qui contribuent progressivement au dynamisme et au rayonnement économiques de la France dans des secteurs d'activités parfois délaissés par les Français, ou désespérément en quête du renouvellement de personnels qualifiés.
La synergie entre les centres de formations aux différents métiers et les entreprises liées à ces jeunes par des contrats d'apprentissage permet d'atteindre des taux de réussite largement supérieurs à tous les autres dispositifs d'accompagnement à l'insertion, notamment les jeunes en décrochage scolaire dans les quartiers populaires.
C'est dire si la France est largement gagnante sur toute la ligne, et doit renforcer de ce mode de partenariat entre les collectivités territoriales et les opérateurs économiques, porteur d'une intégration réussie des étrangers.
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
http://www.nouspasbouger.org
« Comment avouer à ma mère que je dormais sur un trottoir à Paris ? » : les premiers jours en France de Younoussa, venu de Guinée
« Exils » (3/30). Younoussa a 17 ans. Mineur isolé, à Paris depuis deux ans, l’adolescent, qui a grandi non loin de Conakry, raconte l’errance des débuts et son point de repère : l’Hôtel de ville.
Propos recueillis par Audrey Parmentier
Publié le 03 août 2025
Younoussa, devant l’Hôtel de ville de Paris, le 27 avril 2025. C’est ici qu’il a rencontré des « compagnons de galère » qui l’ont aidé à garder le moral. HUGUES LAWSON-BODY POUR « LE MONDE »
« Le 20 juillet 2023, j’atterris dans un foyer d’accueil à Briançon [Hautes-Alpes], après avoir traversé la frontière italienne : on nous distribue des vêtements trop grands, de la nourriture et, surtout, un billet de train pour Paris. “Là-bas, la vie est rude… Tu ne veux pas être transféré à Marseille ?”, me demande une bénévole. “Pas question !” A l’époque, la France se résume pour moi à deux choses : le Paris Saint-Germain et la tour Eiffel ! Alors, direction la capitale.
Ma première nuit dehors se passe au milieu des courants d’air, à la gare d’Austerlitz. Je suis tout seul, pourtant je n’ai pas peur. Allongé sur le sol, je serre mon sac à dos contre moi, j’écoute le grondement des trains. J’imagine mon futur : je vais apprendre la plomberie à Paris, métier que mon cousin m’a enseigné en Guinée, et, un jour, j’aiderai ma mère restée au pays avec mes trois frères et sœurs.
Le lendemain, je rassemble mes affaires et me dirige vers l’accueil des mineurs non accompagnés, à Tolbiac. C’est ici qu’est évaluée la minorité des jeunes exilés qui se présentent au guichet. Pas le choix : sans reconnaissance officielle de ma minorité, pas d’hébergement, pas de protection. Dans le métro, je découvre un tourbillon de mouvements et de bruits : les claquements des talons dans les couloirs, les annonces incompréhensibles, les sonneries bruyantes. Tout cela m’inquiète.
Je tends un bout de papier froissé, sur lequel est griffonnée une adresse, à certains passants qui s’arrêtent. Finalement, je monte dans la rame… dans la mauvaise direction. Demi-tour. Quand j’arrive enfin devant le bâtiment, j’ai le cœur qui cogne fort. L’entretien dure une trentaine de minutes : on me pose des questions sur l’âge de mes parents, ma vie en Guinée, mon parcours migratoire… Je ne me souviens plus exactement. Quelques jours plus tard, le verdict tombe : ma minorité est rejetée. Je serre les dents. Là encore, les bénévoles de Briançon m’avaient prévenu : peu de jeunes sont reconnus mineurs du premier coup.
« Le même rêve européen »
Mon papier de refus entre les mains, je vois un bénévole de l’association Utopia 56 s’approcher : “Toi aussi tu as été refusé ? Viens, on va discuter à Hôtel-de-Ville !” En arrivant, je suis frappé par l’immensité du lieu. L’édifice est majestueux, avec des centaines de fenêtres éclairées. Tout autour, des Parisiens pressés, des touristes avec leur appareil photo et, surtout, des jeunes comme moi. Dans le brouhaha, j’entends parler peul, malinké et soussou.
Là, j’intègre un petit groupe de Guinéens, regroupés en cercle. Tous ont quitté leur pays, poussés par le même rêve européen, celui qu’on fantasme sur les réseaux sociaux. Pendant qu’on échange nos premiers ressentis – la tour Eiffel, par exemple, n’est pas aussi belle qu’on l’imaginait –, des bénévoles circulent entre nous. Ils portent des caisses remplies de vêtements et des sacs de chaussures usées. On me tend des couvertures et une tente. Ce soir, je dormirai dans un campement de fortune à deux pas du Centre Pompidou. Mais je ne suis plus seul : j’ai trouvé des nouveaux compagnons de galère!
Nos journées sont rythmées par de longs trajets en métro. On y monte parfois sans but, afin de trouver un peu de chaleur. Dès qu’on voit un contrôleur, il faut courir vite. Il y a aussi les cours de français à Belleville, dispensés par des bénévoles. Et puis la Halte humanitaire, refuge d’un après-midi près de Rivoli, où on peut souffler et recharger nos téléphones. C’est pas grand-chose, mais c’est devenu notre routine. Le soir, j’arrive à 17 heures à l’Hôtel de ville, je discute avec les bénévoles de mon recours auprès du tribunal des enfants, puis je me glisse dans une longue file d’attente devant une marmite fumante. Pommes de terre, soupe, couscous… tout passe, sauf le fromage ! Certains grimacent en découvrant son goût, d’autres le recrachent discrètement derrière eux. Moi, j’ai essayé une fois. Plus jamais. Pour le dîner, on s’installe à même le sol, par petits groupes. Malgré le froid, malgré l’inconfort…
J’adore faire le pitre. On s’amuse à imiter les Parisiens qui courent partout. Fou rire général. Après le repas, on joue au Ludo sur notre téléphone ou on se regroupe devant un match de Ligue 1. On préfère débattre au sujet de Kylian Mbappé ou de Cristiano Ronaldo plutôt que de ressasser les épreuves du voyage. Moi, j’ai mis trois mois avant d’atteindre la France. Mali, Algérie, Tunisie, Italie… Une route éprouvante par la mer et par la terre. Inutile d’en parler.
« Je me bats pour avancer »
En Guinée, mes parents n’avaient pas les moyens de m’offrir un avenir. Ma mère, femme au foyer, s’occupait de nous comme elle pouvait, tandis que mon père, cultivateur de riz, mettait de la nourriture sur la table. Il est mort en 2019. Faute d’argent, l’école n’a jamais été une option pour moi. J’ai grandi dans la rue, entre les parties de football improvisées avec mes amis et les journées passées avec mon oncle, chauffeur de profession.
C’est lui qui m’a proposé de m’emmener en Europe et de prendre en charge mon trajet. Ma mère a accepté. Je revois son regard inquiet au moment du départ. “Fais attention”, m’a-t-elle murmuré. Une fois arrivé en France, je n’ai pas eu le courage de lui dire la vérité. Comment avouer à ma mère que je dormais sur un trottoir à Paris, après des semaines passées sur la route ? J’ai préféré tout garder pour moi.
Younoussa vit désormais dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance mais il revient régulièrement sur le parvis de l’Hôtel de ville, son « refuge ». Comme ici, le 27 avril 2025.
Younoussa vit désormais dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance mais il revient régulièrement sur le parvis de l’Hôtel de ville, son « refuge ». Comme ici, le 27 avril 2025. HUGUES LAWSON-BODY POUR « LE MONDE »
En avril 2024, j’ai été reconnu mineur et placé dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance. Désormais, je me bats pour avancer. Mon objectif : trouver un patron pour valider mon CAP plomberie. Ma mère est fière de moi. Elle me le répète souvent sur WhatsApp. Le jour où je commencerai à bosser, elle n’aura à s’inquiéter de rien.
Quand je n’ai pas cours, j’aime traîner du côté de l’Hôtel de ville. Les bénévoles ne sont pas encore là, mais j’observe la foule, j’écoute le bruit de la capitale et je me perds dans mes souvenirs. Parce que cet endroit, avant d’être une place comme une autre, a été mon refuge. Et, quoi qu’il arrive, on ne tourne jamais le dos aux lieux qui nous ont maintenus debout. »
Pour préserver son anonymat, la personne interviewée n’a pas souhaité communiquer son nom de famille.
Audrey Parmentier, Le Monde
lundi 5 mai 2025
Régularisation et naturalisation des étrangers en France: les interminables numéros d'illusionniste du ministre Retailleau
Jusqu'où ira donc la surenchère xénophobe et raciste de M. Retailleau? À l'interdiction de toute régularisation et naturalisation en France??? Ben voyons...
Parce que toute surenchère populiste a forcément des limites, liées notamment ici aux rétorsions auxquelles elle expose les Français dans leurs pays d'accueil et de residence à l'étranger (y compris en Afrique), mais aussi à l'indispensable besoin d'une immigration pour soutenir l'économie d'une puissance moyenne européenne comme la France.
Cette simple réalité là, aucune posture isolationniste protectionniste voire nombriliste aux accents suprémacistes ethniques ne saurait l'erradiquer par quelle que directive ou circulaire ministérielle que ce soit.
Il suffit d'aller dans les hôpitaux en France ou d'observer les effectifs de nombre de petites, moyennes et grandes entreprises françaises, pour comprendre que les Retailleau, Le Pen et autre leaders extrémistes de droite fasciste sont de véritables illusionnistes et imposteurs politiques surfant en permanence sur la haine des étrangers pour leurs propres ambitions personnelles.
*
Association NOUS PAS BOUGER
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Bruno Retailleau adopte un ton plus restrictif dans une nouvelle circulaire sur la naturalisation
Le ministre de l’intérieur demande notamment aux préfets de s’assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française et de l’adhésion aux valeurs de la République.
Le Monde avec AFP
Bruno Retailleau a diffusé une nouvelle circulaire consacrée aux naturalisations des étrangers qui, dans la forme, insiste davantage sur les dispositions susceptibles de restreindre l’accès à la nationalité française, sans grandes modifications sur le fond, selon le document révélé dimanche 4 mai par Le Figaro et consulté par l’Agence France-Presse (AFP).
Le ministre de l’intérieur doit en présenter le contenu lundi matin, lors d’un déplacement à la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil. Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers.
Tenant d’une ligne dure en matière d’immigration et, par ailleurs, candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), M. Retailleau a adressé ce texte de cinq pages, auquel la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, à l’ensemble des préfets. Il y rappelle que « la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ».
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Bilan dans trois mois
En 2024, 66 745 acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) ont été dénombrées, ce qui représente une hausse de 8,3 % par rapport à 2023, qui s’explique par un rattrapage après une année marquée par des difficultés techniques, selon la direction générale des étrangers en France (DGEF), qui dépend du ministère de l’Intérieur.
En s’appuyant sur une disposition de la loi Darmanin, Bruno Retailleau demande aux préfets de s’assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française pour obtenir la naturalisation et de l’adhésion aux valeurs de la République. Le ministre dresse également la liste des éléments d’appréciation démontrant « l’exemplarité du parcours du demandeur », notamment en ce qui concerne un séjour irrégulier avéré.
L’autonomie du demandeur est en outre soulignée. Celle-ci doit se traduire par une « insertion professionnelle » de cinq ans, un seuil rehaussé. Le demandeur devra justifier de « ressources suffisantes et stables », hors prestations sociales. Les préfets sont tenus de présenter au ministre un bilan de l’application de la circulaire dans trois mois.
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Le Monde avec AFP
dimanche 26 janvier 2025
France: la surenchère xénophobe et raciste d'un ministre fasciste de l'intérieur ...
Alors lorsque M. Retailleau aura ainsi durci et re-durci indéfiniment les conditions de régularisation des étrangers en France, pense-t-il sérieusement que cela changera fondamentalement la composition multi-ethnique et culturelle de la population française, la conjoncture économique nationale et internationale, et même les mouvements migratoires à l'échelle globale (auxquels participent également des milliers de ressortissants français en Amérique, en Afrique, en Asie, en Océanie et partout sur cette planète...)???
Cette surenchère xénophobe et raciste récurrente participe simplement d'une démagogie populiste en direction des réactionnaires de droite et d'extrême droite, plongeant ainsi délibérément des milliers d'étrangers dans une incertitude planifiée de régularisation, qui les rend corvéables à merci auprès des employeurs, et surtout expulsables sur un saut d'humeur des agents des différentes préfectures et sous-préfectures de France.
Il revient en réalité aux différents pays d'origine de veiller au respect du droit international par la France, en matière d'accueil et de séjour des étrangers, en lui appliquant la stricte réciprocité pour ses ressortissants.
L'époque des diktats à sens unique des anciens maîtres coloniaux vers les anciennes colonies est révolue. Il faudrait désormais le rappeler à toute cette classe politique fasciste qui surfe en permanence sur la xénophobie et les cliché racistes éculés à des fins électoralistes en occident.
Ça suffit!!!
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
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Bruno Retailleau durcit la ligne sur la régularisation des sans-papiers
Dans une circulaire envoyée à l’ensemble des préfets, qui abroge la circulaire Valls, le ministre de l’intérieur leur demande de privilégier les régularisations des travailleurs dans les métiers en tension et d’exiger sept ans de présence en France pour tous les autres.
Par Julia Pascual, Le Monde
C’est un virage à droite, de ceux qui valent pour leur symbole, mais tout autant pour leurs implications réelles dans la vie des gens. Des sans-papiers, en l’occurrence. Bruno Retailleau a diffusé, jeudi 23 janvier, à l’ensemble des préfets la nouvelle circulaire qui va désormais régir l’accès à la régularisation des étrangers sans titre de séjour. Et l’impulsion donnée par le ministre de l’intérieur est celle d’un durcissement.
Dans le texte de trois pages, dont Le Monde a obtenu copie, le ministre de l’intérieur demande aux préfets de recentrer les régularisations qu’ils accordent sur les travailleurs dans les métiers en tension, par opposition à la régularisation des personnes au titre de leur vie personnelle et familiale en France, majoritaire aujourd’hui.
La régularisation des salariés des métiers en tension, introduite par la loi sur l’immigration de janvier 2024, exige trois ans de présence en France et douze mois d’ancienneté dans le travail et l’exercice d’un métier relevant d’une liste arrêtée par décret. Pour tout ce qui ne relève pas de ces travailleurs, les critères d’admission au séjour sont notoirement durcis.
Ainsi, la régularisation sera conditionnée à une « durée de présence d’au moins sept ans » sur le territoire, contre cinq ans aujourd’hui. Les préfets devront également apprécier la maîtrise du français par un « diplôme français ou bien une certification linguistique ».
Tout élément tendant à constituer une « menace à l’ordre public » sera rédhibitoire (dans les faits, cela était déjà le cas). De même, si l’étranger a déjà fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) sans l’exécuter, il ne pourra obtenir un titre de séjour. Un point non négligeable, compte tenu de l’allongement d’un à trois ans de la durée de validité d’une OQTF, depuis la loi sur l’immigration de 2024. Enfin, tout refus de régularisation devra enfin être « systématiquement » assorti d’une OQTF.
«On régularisait déjà au compte-gouttes, et on va vers de nouvelles restrictions, sur la base de pseudo-critères d’intégration comme la langue, qui devient un levier d’exclusion, dénonce, auprès du Monde, la secrétaire générale de la Cimade, Fanélie Carrey-Conte. Quel est le sens de maintenir dans la précarité des gens qui travaillent, des personnes qui pourraient sortir de l’hébergement d’urgence saturé, de faire vivre dans la peur de la séparation ? On est dans le choix de la fermeture et du déclin.»
Avantages et imperfections de la circulaire Valls
Vendredi matin, le personnel politique avait encore peu réagi à ce nouveau texte. Invité de TF1, le vice-président de l’Assemblée nationale et macroniste historique Roland Lescure s’est néanmoins dit « en désaccord ». « On surfe sur une vague anti-immigration (…). Je pense qu’on va trop loin », a-t-il déploré sur TF1. Quelques anciens macronistes s’étaient aussi exprimés, jeudi, sur le réseau social X, à l’image de Sacha Houlié, député (non inscrit) de la Vienne en rupture avec les macronistes : « Plusieurs pays européens (Allemagne, Espagne, Italie) ont procédé à des régularisations, la France s’entête dans la mauvaise voie, a-t-il écrit. Quand vous ne trouverez plus personne pour vous soigner, pour s’occuper de vos parents ou de vos enfants, pour vous servir au restaurant ou construire vos routes ou vos maisons, vous penserez au populisme crasse de M. Retailleau. » « Les Français méritent mieux que cette démagogie qui est une forme d’irrespect », a également déclaré l’ancien ministre de la santé et député des Yvelines (Place publique) Aurélien Rousseau.
Bruno Retailleau entend distiller au compte-gouttes les régularisations. Sa circulaire abroge la circulaire Valls, en vigueur depuis 2012, qui tenait jusque-là lieu de boîte à outils pour les préfets. Le ministre a voulu la réduire et la durcir. Et, au passage, il a drastiquement diminué les critères d’appréciation. « Rien n’est précisé sur la durée de scolarisation des enfants. Ça va être laissé à l’arbitraire des préfets », pressent Serge Slama, professeur de droit public à l’université Grenoble-Alpes. « On ne voit pas comment un dossier peut être considéré comme recevable, ça renforce le pouvoir discrétionnaire du préfet », abonde Jean-Albert Guidou, du collectif migrants de la CGT. Plus optimiste, un préfet veut croire à sa « possibilité de débloquer des situations ». « Le ministre veut une approche plus stricte, mais il ne nous a fixé aucun objectif quantitatif », se rassure-t-il. Un autre haut fonctionnaire a une analyse différente : « A la lecture du texte, un préfet ne régularisera plus pour motif familial et privé », lâche-t-il.
Le texte de 2012 de 12 pages signé par Manuel Valls, ancien ministre de l’intérieur de François Hollande (et actuel ministre des outre-mer de François Bayrou), n’avait, cependant, pas fait la preuve de son obsolescence. Au sein du ministère de l’intérieur, depuis sa mise en œuvre, on n’osait jusque-là y toucher et on vantait plutôt sa praticité. La circulaire Valls permettait de sortir des limbes, peu ou prou, 30 000 personnes chaque année – sur une population de sans-papiers estimée, de façon approximative, entre 400 000 et 700 000 personnes. Qualifiée de soupape, elle cadrait, à travers des critères indicatifs, mais non opposables en droit, une forme de régularisation « au fil de l’eau ».
Place Beauvau, on la préférait, car plus discrète, aux grandes opérations de régularisations décidées à intervalles réguliers à partir des années 1970, politiquement plus inflammables dans une arène où l’extrême droite n’a eu de cesse de renforcer son poids électoral, en faisant de la lutte contre l’immigration la pierre angulaire de ses programmes. Même les préfets les plus orthodoxes lui trouvaient l’avantage de sortir de situations inextricables, par exemple, des étrangers ni régularisables ni expulsables, à l’image de parents d’enfants scolarisés depuis plusieurs années.
Du côté des personnes sans papiers et des associations ou avocats qui les soutiennent, la circulaire Valls comportait des avantages et des imperfections. Elle était la promesse d’un avenir en France, au terme d’années difficiles dans l’irrégularité. Mais n’ayant pas force de loi, elle laissait entier le pouvoir d’appréciation discrétionnaire des préfets – « l’arbitraire », disaient les plus critiques. Liberté était en effet laissée à ces commis de l’Etat d’en faire l’application ou pas. La circulaire Valls était donc très inégalement mise en œuvre sur le territoire. Des préfectures étaient rétives à l’appliquer, quand d’autres se montraient plus bienveillantes, comme Paris.
C’est d’ailleurs pour sortir partiellement de cette ambiguïté que, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, l’actuel garde des sceaux, a voulu un temps permettre une régularisation de droit des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Dans un contexte post-Covid-19 où des secteurs entiers de l’économie avaient grandement besoin de main-d’œuvre, comme l’hôtellerie-restauration, l’agriculture ou encore le bâtiment, l’ex-maire de Tourcoing (Nord) avait joué une partition qu’il résumait ainsi : « Etre méchant avec les méchants et gentil avec les gentils. »
Un totem à abattre
En l’espèce, le projet de loi « asile et immigration », tel que présenté fin 2022 par le ministre, faisait la part belle aux mesures élargissant les possibilités d’expulser les étrangers constituant un trouble à l’ordre public et, dans un équilibre incertain, devait aussi permettre de reconnaître l’apport des sans-papiers à l’économie. « Nous ne donnons peut-être pas assez de titres de séjour aux gens qui travaillent et qu’un certain patronat utilise comme une armée de réserve, pour parler comme [Karl] Marx », avait déclaré M. Darmanin, dans un entretien au Monde, le 2 novembre 2022.
Mais, sans surprise, en l’absence de majorité parlementaire, le gouvernement a ensuite choisi de faire alliance avec la droite sénatoriale – dont Bruno Retailleau était alors le chef de file – pour assurer l’adoption de son texte. Et, chez Les Républicains (LR), la mesure sur la régularisation de droit a d’emblée été une ligne rouge, un totem à détruire.
Fin 2023, alors que les débats parlementaires battaient leur plein, Bruno Retailleau s’était même enorgueilli d’avoir obtenu, dans l’entreprise de négociation de l’appui de son groupe, l’engagement du gouvernement en faveur d’une « réécriture durcie » de la circulaire Valls. Sans doute ne savait-il pas encore qu’il en serait l’auteur.
La loi sur l’immigration, promulguée en janvier 2024, a bien créé une nouvelle possibilité de régularisation aux critères plus souples que ceux de la circulaire Valls, mais toujours à la main des préfets et uniquement dans des métiers en tension, dont la liste – arrêtée par décret et jugée obsolète aujourd’hui – n’a toujours pas été mise à jour. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, le 9 juin 2024, et l’avènement, place Beauvau, de Bruno Retailleau et d’une ligne LR plus dure, a fait le reste.
A son arrivée au poste de ministre de l’intérieur, auquel il s’est maintenu entre le gouvernement Barnier et le gouvernement Bayrou, Bruno Retailleau n’a pas fait mystère de son ambition : réduire l’immigration, légale et illégale, quitte à sembler délaisser les autres sujets régaliens de son portefeuille. Et, dès octobre 2024, il a annoncé à un parterre de préfets conviés au ministère son intention de remplacer la circulaire Valls. C’est désormais chose faite.
Julia Pascual,Le Monde
dimanche 15 septembre 2024
Immigration: combattre ces politiciens extrémistes européens qui criminalisent les organisations humanitaires d'aide aux migrants
Il faut désormais systématiquement poursuivre et faire sévèrement condamner tous ces criminels politiques qui instrumentalisent la haine des migrants à des fins pouvoiristes en Europe; en laissant délibérément des milliers de ces derniers mourir sans secours humanitaire en méditerranées, à la suite des accords de sous-traitance particulièrement inhumains conclus avec un certain nombre de pays du Maghreb.
L'immigration clandestine doit être traitée à la source, en rompant ou conditionnant clairement à la bonne gouvernance les relations avec nombre de dictatures corrompues des pays de départ en Afrique.
En effet on n'empêchera jamais des personnes sans perspective d'avenir d'essayer obstinément de changer leurs conditions, et par ricochet celles plus largement de leurs familles.
Joël Didier Engo, Association Nous Pas Bouger
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Italie : six ans de prison requis contre Matteo Salvini pour avoir refusé de laisser accoster des migrants en 2019
L’ex-ministre de l’intérieur d’extrême droite avait mis en œuvre la politique des « ports fermés » en vertu de laquelle l’Italie refusait l’entrée aux navires humanitaires qui secouraient les migrants en Méditerranée.
Le Monde avec AFP
Les procureurs italiens ont requis, samedi 14 septembre, une peine de six ans de prison à l’encontre de Matteo Salvini, vice-premier ministre italien d’extrême droite, pour avoir empêché des migrants de débarquer dans un port italien en 2019. M. Salvini, qui fait partie de la coalition de la première ministre, Giorgia Meloni, est jugé pour privation de liberté et abus de pouvoir présumés pour avoir maintenu 147 migrants en mer pendant des semaines sur un navire géré par l’organisation caritative Open Arms.
« L’accusation a demandé que l’ancien ministre de l’intérieur Salvini soit condamné à six ans de prison », a déclaré à l’Agence France-Presse l’avocat d’Open Arms, Arturo Salerni, alors que les débats touchent à leur fin. Le verdict de ce procès, qui a débuté en octobre 2021, devrait être rendu le mois prochain, a-t-il ajouté.
M. Salvini n’était pas présent à l’audience. Il avait auparavant publié sur Facebook : « Je le referais si j’avais à le refaire : défendre les frontières contre les migrants illégaux n’est pas un crime. » « Il est incroyable qu’un ministre de la République risque six ans de prison pour avoir fait son travail en défendant les frontières de la nation, comme l’exige le mandat qu’il a reçu de ses concitoyens », a-t-il ajouté sur X.
Conditions sanitaires désastreuses
Au moment de résumer son réquisitoire, le procureur Geri Ferrara, du tribunal de Palerme, a estimé qu’« un principe-clé n’est pas discutable : entre les droits de l’homme et la protection de la souveraineté de l’Etat, les droits de l’homme doivent prévaloir dans notre système heureusement démocratique ».
Le navire est resté bloqué en mer pendant près de trois semaines avant que les migrants soient finalement autorisés par la justice à débarquer sur l’île italienne de Lampedusa. Les membres d’Open Arms avaient assuré que l’état physique et mental des migrants avait atteint un point critique lorsque les conditions sanitaires à bord étaient devenues désastreuses, notamment en raison d’une épidémie de gale. M. Salvini, chef du parti anti-immigration de la Ligue et ministre de l’intérieur à l’époque, a déclaré en janvier qu’il avait estimé que « la situation n’était pas dangereuse » à bord du navire.
En 2019, alors qu’il participait au gouvernement de Giuseppe Conte, il avait mis en œuvre la politique dite des « ports fermés » en vertu de laquelle l’Italie refusait l’entrée aux navires humanitaires qui secouraient les migrants en Méditerranée. Une grande partie du procès a consisté à déterminer si la responsabilité de cette affaire incombait au gouvernement de M. Conte ou à M. Salvini seul. Il a déjà été poursuivi pour un chef d’accusation similaire, mais les poursuites ont été annulées par un tribunal de Catane en 2021.
Le Monde avec AFP
samedi 15 juin 2024
Les limites d'une dérive d'extrême droite dans un pays multi-ethnique régi par un cantonnement/confinement insidieux et raciste des minorités
À l'image de la célèbre équipe de France de Football (LES BLEUS) majoritairement composée de joueurs d'origine africaine et étrangère, la France est aujourd'hui un pays multi-ethnique dans lequel paradoxalement des segments identitaires de la population votent massivement en faveur d'une extrême droite ouvertement xénophobe et raciste...
Ce phénomène deviendra forcément de plus en plus incompatible voire inconciliable avec la nécessaire cohésion nationale, et pas seulement en matière de football.
Parce que ces jeunes ne sont pas dans la même servilité coloniale que leurs lointains aînés, et commenceront inévitablement à se poser des questions de conscience, notamment sur le sens moral, éthique, civique de leur "sacrifice" pour une patrie suprémaciste ethnique qui discrimine et rejette foncièrement nombre de leurs semblables.
Il s'agit ici d'un questionnement qui deviendra inévitable pour toutes ces générations françaises issues de la diversité notamment africaine, avec une tentation voire une tendance grandissante à privilégier les pays d'origine des parents et des grands parents.
D'une manière ou d'une autre, quoiqu'ils fassent pour la France, l’inconscient général finit - y compris en dépit de leur notoriété - par les renvoyer à leur couleur de peau et à leurs supposés pays d'origine.
C'est une mentalité hélas très ancrée dans la culture politique et médiatique de ce pays, et on ne saurait objectivement la réduire au Rassemblement national anciennement Front National. Autant en avertir suffisamment ces jeunes issus de l'immigration ou de couleur.
Car fondamentalement un pays qui ne vous accepte pas comme ses ressortissants à part entière ne sera jamais le vôtre. Formellement Oui, mais affectivement Non, quelque soit votre contribution à son rayonnement.
Il est en cela peut-être trop tard de les appeler au sursaut électoral, alors précisément que tout les a toujours tenu éloigner.
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
http://www.nouspasbouger.org
samedi 1 juin 2024
Demandeurs d’asile : « Derrière les “défaillances systémiques” du dispositif d’accueil français, il y a un refus d’adopter des solutions pragmatiques »
Par Guillaume Rossignol
directeur du Jesuit Refugiee Service
Source: Le Monde.fr
Alors que la manière dont la France accueille les demandeurs d’asile est régulièrement pointée, Guillaume Rossignol, directeur du Service jésuite des réfugiés, invite, dans une tribune au « Monde », à ne pas céder à l’idéologie, à respecter les droits des personnes et à choisir des solutions à la fois humaines et viables.
En mars 2024, un arrêt du Conseil du contentieux des étrangers belge a empêché le transfert d’un demandeur d’asile vers la France au vu de « défaillances systémiques » du dispositif d’accueil de l’Etat français. Selon cet arrêt, ce demandeur d’asile risquait d’être traité de manière incompatible avec ses droits fondamentaux. « Certaines nuits, je reste assis sur une chaise près des agents de sécurité d’un hôpital, par crainte d’être de nouveau agressé durant mon sommeil », témoigne, par exemple, M. N., demandeur d’asile, accompagné par le Service jésuite des réfugiés (JRS France).
Les défaillances dans l’accueil des demandeurs d’asile ne sont pas nouvelles. La France a ainsi été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme en 2021 pour les traitements inhumains et dégradants dont avaient été victimes des personnes en demande d’asile. Mais le plus inquiétant est l’ampleur de ces défaillances.
Au 31 mars 2024, selon les chiffres issus d’Eurostat et de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), un organisme chargé de délivrer les « conditions matérielles d’accueil », c’est-à-dire une domiciliation, un hébergement et une allocation minimale assurant aux demandeurs un niveau de vie digne qui garantisse leur subsistance et protège leur santé physique et mentale, plus de 46 000 personnes en demande d’asile en étaient privées.
Justifier l’injustifiable
Or, plus qu’une crise du système d’accueil contre laquelle « on ne pourrait rien » – elle résulterait, par exemple, de l’impossibilité de traiter de trop nombreuses demandes –, certains cas manifestent une volonté délibérée de laisser perdurer ces situations et de justifier l’injustifiable, en s’abritant derrière le paravent du « droit ».
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Ainsi en est-il de la politique française envers les demandeurs d’asile dits « dublinés », par référence au règlement européen de Dublin, organisant les procédures d’asile au sein de l’Union européenne (UE) et dont les principes ont été globalement repris par le pacte européen sur l’asile et la migration adopté le 14 mai 2024.
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Ces personnes, qui ont demandé la protection internationale de la France et y séjournent, sont entrées sur le territoire de l’UE par un autre pays. En application des textes précités, la France peut, pendant une durée de dix-huit mois, demander leur transfert dans le pays par lequel elles sont entrées dans l’UE (procédure Dublin) afin que ce pays assume et instruise lui-même la demande d’asile. Mais, une fois passé ce délai, la France devient responsable de leur demande d’asile. Or, nos autorités refusent à ces personnes tout moyen de subsistance, prétendant ne pas y être tenues en application du droit en vigueur.
L’accès au travail des demandeurs d’asile
Quelle que soit l’interprétation que l’on donne du droit français ou européen applicable, les priver d’une allocation et d’un hébergement en plus d’un accès au travail, c’est laisser les demandeurs d’asile dans une situation inhumaine et dégradante qui ne peut être conforme à aucun droit. Une première en la matière, le Service jésuite des réfugiés (JRS France) vient d’introduire devant le Conseil d’Etat une requête « en reconnaissance de droits » − un dispositif original introduit par une loi de 2016 sur la modernisation de la justice du XXIe siècle − pour faire reconnaître les droits individuels de l’ensemble de ces personnes au bénéfice des « conditions matérielles d’accueil ».
Nous ne devons pas laisser justifier l’injustifiable, mais garder le souci de la justice. Derrière ces « défaillances systémiques » du dispositif d’accueil français, il y a aussi un refus d’adopter des solutions pragmatiques, en laissant l’idéologie prendre le dessus. Selon l’économiste El Mouhoub Mouhoud, président de l’université Paris-Dauphine-PSL, nous assistons à un « recul inquiétant de l’argumentation rationnelle » sur les questions d’immigration.
Ainsi, une grande pluralité d’acteurs, y compris le Medef et les syndicats de salariés, se sont prononcés en faveur d’une solution simple : l’accès au travail des demandeurs d’asile. Cela réduirait, en effet, les coûts de leur accueil tout en leur permettant de se sentir utiles et en faisant rentrer des ressources dans le budget de l’Etat, à l’heure où les finances sont au rouge, le tout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, puisque les trois quarts des PME françaises déclaraient, fin 2023, rechercher en vain du personnel.
Renoncer aux discours réducteurs
D’après un rapport de JRS France, fondé sur les données d’enquêtes publiques de la Commission européenne, la France est le seul pays de l’Union européenne, avec la Hongrie, à ne pas accorder aux demandeurs d’asile un accès effectif au marché du travail.
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Si tous les autres pays européens le font, ce n’est pas uniquement parce que c’est un droit établi par la directive européenne accueil mais aussi, et peut-être d’abord, parce que cela sert leurs intérêts économiques et sociaux sans que soit constaté pour autant un quelconque « appel d’air ». Il nous faut garder le souci de la réalité ; la réalité, c’est bâtir des solutions viables qui ne renoncent pas à l’humain.
Si les situations indignes se propagent, c’est que nous n’y résistons pas avec assez de force, parce que nous perdons la perception de l’unicité et du caractère irremplaçable de chacun. C’est là le danger qui nous menace et menace l’Europe. Dans son poème Restons éveillés, dédié aux travailleurs immigrés, Missak Manouchian nous l’intimait déjà : il nous faut renoncer aux discours réducteurs pour garder claire vision et hauteur de vue.
Guillaume Rossignol est directeur de JRS France (Service jésuite des réfugiés), une organisation catholique internationale qui agit aux côtés des demandeurs d’asile et des réfugiés.
Guillaume Rossignol (directeur du Jesuit Refugiee Service)
lundi 22 janvier 2024
France: les excès d'une criminalisation croissante du droit des étrangers
Des milliers d'étrangers en situation régulière sont délibérément plongés dans l'illégalité par des lenteurs administratives organisées dans les préfectures et sous préfectures de France, les empêchant notamment d'obtenir des rendez-vous sur les plate-formes numériques souvent soit fermées soit saturées.
Cela se traduit par des suspensions et des pertes de droits sociaux, puis quelques fois des licenciements par des employeurs littéralement acculés par une législation pénalisante.
Cette situation perdure en réalité depuis les deux confinements du Covid-19 et devrait s'empirer avec la nouvelle loi-immigration raciste et xénophobe qui met officiellement en place une préférence nationale en France.
Marches contre la Loi-immigration: où sont les associations de sans-papiers de France?
À quoi ou à qui sert-il de participer à des marches sur une Loi-Immigration xénophobe et raciste instaurant clairement la préférence nationale, dans lesquelles les organisations de sans-papiers n'auraient pas été conviées et sont ainsi tenues à l'écart???
Il faut aussi en finir avec ce vieux paternalisme suprémaciste où des leaders souvent de la gauche française s'estiment plus légitimes et crédibles de parler puis représenter les populations issues de la diversité à leur place, dont les étrangers réguliers et irréguliers de France pour notamment savoir défendre mieux que ceux-ci leurs droits bafoués.
Notre association ne participe plus à ce marché de dupe consistant en une petite imposture humaniste et républicaine dans un pays dont les institutions (y compris les formations politiques et syndicales) s'accommodent largement sans le dire avec un racisme systémique d’État. Les victimes, premières concernées, sont complètement rendues invisibles et inaudibles par les joutes politiciennes.
Que grand bien leur fasse!!!
Association NOUS PAS BOUGER
http://www.nouspasbouger.org
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