mardi 25 septembre 2012

Mobilisation: Christian Etiti, étudiant camerounais en médecine à seulement 14 ans, menacé d’expulsion

Par Gary Assouline, Le Figaro.fr




Le père de Christian Etiti, étudiant camerounais en première année de médecine à seulement 14 ans, a reçu une «obligation de quitter le territoire».

Agé de seulement 14 ans, Christian Etiti est en première année de faculté de médecine à Paris. Né à Douala au Cameroun, arrivé en France à l'âge de 5 ans, il a obtenu son baccalauréat scientifique en juin dernier. Véritable surdoué, il est menacé d'expulsion à cause de la situation de ses parents. En novembre 2011, son père, électricien, reçoit une «obligation de quitter le territoire français» (OQTF) après le non-renouvellement de sa carte de séjour qu'il détenait depuis dix ans. Or, c'est ce dernier qui assume la charge de l'adolescent qui se retrouve automatiquement menacé. Sa mère, en situation régulière, pacsée au père, a fait une demande de titre de séjour de vie privée et familiale «liée à la situation du père», procédure qui permettrait à sa famille de vivre légalement une année de plus en France.

Le Réseau Éducation sans frontières (RESF) s'est ému de cette situation et s'est emparé du dossier de cette famille, engageant un recours devant le tribunal administratif de Versailles, juridiction chargée de l'affaire, le père habitant à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. Selon Denis Carnet, membre de RESF, Christian peut être expulsé «d'un jour à l'autre» puisque le recours devant le tribunal ne suspend pas l'expulsion. Mais le père de l'adolescent «remplit tous les critères» pour sa régularisation, selon le militant. «C'est le simple bon sens qui devrait aboutir à sa régularisation. Cela fait partie des dossiers surréalistes que nous avons à gérer», ajoute-t-il.

Manuel Valls sollicité

La préfecture des Yvelines rappelle que l'adolescent est un «mineur vivant avec sa mère, elle-même en situation régulière» et réfute les menaces d'expulsion. Elle ajoute s'être assurée «dès que la situation particulière de Christian lui avait été signalée (…) au mois d'août, qu'il disposait bien des pièces nécessaires pour sa bonne inscription à l'université». «Quant à ses parents, compte tenu des éléments nouveaux intervenus dans leur dossier, notamment concernant leur vie familiale, ils seront prochainement convoqués à la préfecture en vue de consolider les conditions juridiques de leur présence en France», ajoute l'administration.

La demande de la mère de se voir remettre une carte de séjour temporaire mention «vie privée et familiale» pourrait être acceptée si elle entre dans la case des «motifs exceptionnels», définis par l'administration française. Si cette demande est refusée, c'est le ministre de l'Intérieur qui peut «saisir la commission nationale de l'admission exceptionnelle au séjour». C'est à ce titre que le sénateur maire PS de Conflans-Sainte-Honorine, Philippe Esnol, a envoyé un courrier à Manuel Valls à propos du cas de l'adolescent qui a reçu son diplôme de bachelier jeudi dernier, rapporte Le Parisien .


Gary Assouline
Le Figaro.fr

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