vendredi 10 mai 2013

Journée de la commémoration de l'esclavage, d'abord un devoir de Mémoire


Je ne pense pas modestement que les africains et les descendants d'esclaves (dans leur immense majorité) attendent que la France s'acquitte d'une quelconque dette de sang ou en numéraire à leur égard; mais qu'elle les respecte dans leur singularité, dans leur humanité, dans leur diversité, à travers leurs civilisations millénaires, en ne réécrivant pas indéfiniment notre Histoire commune à son unique avantage.

C'est cela le devoir de mémoire que nous devons préserver et célébrer chaque année en toute fraternité.

Christiane Taubira, Ministre de la Justice:"nous sommes tous comptables des injustices qui s'entretiennent et se reproduisent, parce qu'elles sont enracinées dans cette période d'esclavage et de colonisation"...dans un entretien accordé au JDD dimanche12 mai 2013
Nombreuses sont pourtant les personnalités de la République française, y compris dans l'actuelle majorité progressiste, qui récusent obstinément cette triste évidence, en pensant sans le dire que l'être humain (parce que noir) aurait une capacité insoupçonnée de s'accommoder du racisme et des discriminations au faciès au quotidien, en échange de je ne sais quelle commémoration mémorielle tous les 10 mai, ou d'une visibilité parcimonieuse dans les médias ou les représentations officielles.
La dignité humaine ne se marchande pas en République, pas plus d’ailleurs qu'elle se réduirait à des compensations financières versées à je ne sais quels descendants d'esclaves ou de victimes de la colonisation.
L'enfermement ethnique ou communautaire du type CRAN s'avère à l'évidence la mauvaise réponse à la «question noire » à la française, y compris dans le cadre de la nécessaire valorisation de la mémoire commune (esclavage, colonisation..). Parce qu'il n'est pas adapté à un modèle égalitaire républicain (certes imparfait), dans lequel le citoyen ne se définit pas par sa couleur de peau mais par la reconnaissance et l'égal accès aux droits.

Il ne peut indéfiniment exister une citoyenneté de seconde zone!

Joël Didier Engo

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