mercredi 4 novembre 2015

"Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangers"...Et vlan!

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Dire que certains d'entre-nous ont pu être assez "naïfs"  pour croire à une telle promesse!

Juste devrait-on préciser que l'on trouvera peu d'étrangers sur le territoire Français prêts à revendiquer un droit de vote,  y compris aux élections locales, dans un contexte identitaire très marqué où leur stigmatisation est permanente.

Cela rendait cette promesse présidentielle, au mieux idyllique, au pire cynique.

Dont Acte.

Joël Didier Engo


Il appelle ça un "totem"! C'est un DROIT issu de notre première constitution républicaine de 1793, article 4 : "Tout étranger âgé de 21 ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard ; tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité, est admis à l'exercice des Droits de citoyen français".

C'est bien joli d'invoquer la République à tout propos ; encore faut - il en connaître les fondamentaux.

La Ligue des Droits de l'Homme:

Droit de vote des étrangers : un totem ?

Communiqué LDH

En déclarant devant les étudiants de Sciences Po que le droit de vote des étrangers aux élections locales n’est pas « une priorité », le Premier ministre n’a surpris personne, tant son opposition à la promesse électorale de François Hollande et de François Mitterrand est connue. Pour lui, la France doit rester un des seuls pays d’Europe à refuser ce droit à une partie de la population qui réside sur son sol. Peut-être même doit-il, dans sa conception du « vivre ensemble », être le dernier !

En qualifiant cette mesure de « totem », Manuel Valls a mis à juste titre le doigt sur la valeur symbolique de ce vote. Pour ces centaines de milliers d’hommes et de femmes qui vivent depuis des années sur le territoire français, il est effectivement symbolique de leur reconnaître le droit de s’exprimer quant à la gestion de la commune où ils vivent, où ils paient des impôts, dans un pays dont ils ont contribué à accroître la richesse. A travers l’octroi du droit de vote aux étrangers, c’est une mesure essentielle pour la démocratie qui est en jeu.

Mais la mesure va bien au-delà du symbole. Octroyer le droit de vote aux étrangers, c’est aussi prendre en compte la réalité des discriminations et des fractures qui gangrènent notre société et auxquelles il convient de remédier autrement que par des incantations à la devise républicaine, aussi récurrentes que contredites par la réalité.

Paris, le 4 novembre 2015
Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangers

Par Marc de Boni
Le Figaro le 04/11/2015 

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO - Le premier ministre était en conférence à Sciences Po mardi soir et a néanmoins réaffirmé que sa «volonté de changer les choses» demeurait intacte.

«Il ne faut pas courir derrière des totems qui ne sont plus adaptés à la réalité du monde», a expliqué mardi soir Manuel Valls, venu tenir une conférence devant les étudiants de Sciences Po. Et pour joindre les actes à la parole, le chef du gouvernement n'a pas hésité à enterrer l'une des promesses les plus symboliques du candidat Hollande en 2012: le droit de vote des étrangers aux élections locales. Cette mesure correspondant à une revendication forte de l'électorat de gauche mais aussi d'une partie des populations habitantes des banlieues, qui avaient massivement porté leurs suffrages sur le candidat socialiste. Le premier ministre a non seulement jugé cette mesure inopportune dans la période actuelle, mais aussi laissé entendre qu'elle ne figurerait plus au programme du PS pour la prochaine présidentielle.

«Je ne pense pas que cela soit une priorité. Je l'avais dit il y a trois ans, cela avait provoqué avait un scandale, on avait dit “abandon d'une promesse”… Mais cette promesse, de toute façon, ne sera pas mise en œuvre. Et je suis convaincu qu'elle ne sera pas reproposée à la prochaine élection présidentielle, parce qu'elle tend inutilement et parce que ce n'est plus le sujet», a estimé le premier ministre. Le locataire de Matignon a jugé désormais plus pertinent de «faire vivre» les citoyennetés françaises et européennes. Exit donc, la perspective d'un référendum sur le sujet, tel qu'il fut un temps envisagé par le pouvoir. «On mettrait le pays sous tension sur un sujet qui ne serait pas jugé comme prioritaire. Le “non” l'emporterait largement car on remettrait l'immigré - à tort - au cœur du débat et des tensions», a mis en garde Manuel Valls.

Déception en Seine-Saint-Denis

Pourtant, quelques minutes plus tôt, le chef du gouvernement était piqué au vif par la question d'un étudiant évoquant l'assagissement de ses élans réformateurs. Manuel Valls assurait n'avoir rien perdu de «la force de conviction et la volonté de changer les choses» qui l'animait. L'hôte de Matignon a tout de même expliqué préférer, sur ce sujet comme sur d'autres, «avancer avec des compromis parce qu'on ne peut pas gouverner à la schlague». Quitte à enterrer une nouvelle promesse de campagne de François Hollande.

Cette annonce n'a visiblement pas été du goût de tous les socialistes: invité de LCP, le député de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg a regretté cette annonce du premier ministre. «C'est une faute que les députés n'aient pas à délibérer sur le sujet» a déploré le parlementaire. Avant d'enfoncer le clou: «Il aurait fallu que l'on débatte à l'Assemblée nationale et qu'on prouve qui est favorable en appuyant sur le bouton de vote. Cela aurait été important de donner ce signe-là, particulièrement dans les quartiers dont je suis l'élu».


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