Y compris pendant le ramadan, respectons la bonne vieille coexistence républicaine
Je m'insurge contre cette tendance regrettable, observée aussi à
certains endroits précis de mon voisinage, à vouloir insidieusement
"convertir de force" l'ensemble des habitants à un "jeûne" de nature
confessionnelle.
En effet quand ce ne sont pas les magasins
d'approvisionnement parfois en produits de première nécessité qui
restent désespérément fermés pendant la journée, ce sont les restrictions
et interdictions de certaines consommations qui sont de fait imposées,
sans que la plupart d'entre nous ayons un seul jour revendiqué ou
affiché publiquement une quelconque appartenance ou préférence
religieuse.
Vivement un retour au bon vieux vivre ensemble pluraliste!
Joël Didier Engo
Agression à Nice : "Il m'a dit : tu devrais avoir honte de servir de l’alcool pendant le ramadan"
Une serveuse à Nantes, le 26 janvier 2008 (image d'illustration). (FRANK PERRY/ARCHIVES/AFP)
Une
jeune serveuse travaillant dans un bar de Nice a été agressée par deux
hommes. L'unique motif serait le fait qu’elle servait de l’alcool en ce
premier jour de ramadan. Le propriétaire du bar a porté plainte.
Le
motif ? Ils n’auraient pas apprécié que la serveuse d’origine
tunisienne serve de l’alcool à ses clients en ce premier jour de
ramadan.
Contactée par "l’Obs", elle revient sur son agression :
"J’étais
toute seule dans le bar quand deux passants ont fait irruption. Ils ont
pointé du doigt les bouteilles d’alcool qui se trouvaient derrière le
comptoir, puis l’un d’entre eux m’a dit en arabe : 'Tu devrais avoir
honte de servir de l’alcool en période de ramadan'. Puis, il a ajouté :
'Si j’étais Dieu, je t’aurais pendu'."
"Tu n'es pas Dieu pour me juger"
La jeune femme, plutôt menue, déclare lui avoir répondu avec aplomb : "Tu n’es pas Dieu pour me juger."
A ces mots, les deux hommes auraient insulté la jeune
femme en la traitant de "prostituée" et de "sale pute" avant de quitter
le bar brusquement. Quelques secondes plus tard, l’un d’entre eux fait
volte-face pour lui administrer une gifle. Myriam tombe au sol.
"Toute
la scène a été enregistrée par des caméras de vidéosurveillance que
j’ai transmis aux autorités", précise Abel, le gérant du bar.
Images que nous avons visionnées.
"Rabaissée, humiliée, salie"
Myriam, sous le choc, n’a pas eu le réflexe d’appeler la police, mais elle a immédiatement contacté Abel, le gérant du bar :
"Vers
12h30, elle m’a appelé en pleurs. Je me suis immédiatement rendu sur
place. J’ai prévenu la police qui est arrivée sur les lieux très
rapidement."
Conseillée par Abel, Myriam a porté plainte dans l'après-midi auprès du commissariat pour "violences volontaires".
Les deux hommes auraient été identifiés, mais non encore interpellés.
"J’ai
eu tellement peur. J’ai du mal à comprendre. Pourquoi m’ont-ils
insulté ? Pourquoi cette gifle ? Je me suis sentie rabaissée, humiliée,
salie. Je ne veux pas que d’autres femmes puissent être victimes d’une
telle agression."
La jeune femme fait le ramadan
Myriam est de confession musulmane. Comme beaucoup d’autres, elle aussi fait le ramadan :
"Ce
n’est pas parce que je sers de l’alcool que je n’accomplis pas mon
devoir. Si je le fais, c’est parce que je suis serveuse. En Tunisie,
j’exerçais le même métier et je n’ai jamais eu le moindre problème. Je
ne pensais pas qu’en France, pays de libertés, je puisse être agressée
pour ça", déplore-t-elle.
Choquée, la jeune femme a tout de même insisté pour finir sa journée de travail.
"J’ai peur qu’ils reviennent, mais je ne veux pas que cela impacte mon travail."
Il y a déjà eu des intimidations
"Ce
n’est la première vague d’intimidation que nous rencontrons dans le
quartier. La plupart du temps, la personne est interpellée mais relâchée
car elle n’a pas de papiers. Je sais que la police fait son travail,
mais cette situation ne peut pas durer", précise Abel.
En 2014, un boulanger de Nice avait subi des pressions de la part d’un ancien client qui l’accusait d’être un "mauvais musulman". L’homme le suspectait de stocker du porc pour ses sandwichs et de l’alcool.
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