Le président
américain a cité le Canada et l’Australie comme sources d’inspiration
pour réformer le système d’immigration aux Etats-Unis.
LE MONDE
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Par Jeanne Cavelier
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Le nombre de visas accordés
Le gouvernement prévoit d’accueillir encore 300 000 immigrants en 2017, avec moins de réfugiés et plus de migrants pour raisons économiques : 172 500 travailleurs, 40 000 réfugiés et 84 000 personnes au titre du regroupement familial. Pour rappel, le pays compte 36,6 millions d’habitants.
L’Australie prévoyait d’accorder 190 000 visas en 2015-2016 au titre du Programme de migration, dont 68 % aux travailleurs qualifiés, comme l’année précédente. La part restante concerne le rapprochement familial. Ces statistiques du Département de l’immigration ne tiennent pas compte du flux « humanitaire ». L’île compte aujourd’hui près de 25 millions d’habitants.
Un système de points pour travailleurs qualifiés
La note minimum pour être en mesure d’immigrer au Canada s’élève à 67 points, avec au maximum 28 points attribués pour les compétences linguistiques, 25 points pour les études, 15 points pour l’expérience, 12 points pour l’âge, 10 points pour une promesse d’embauche et 10 points pour l’adaptabilité, détaille le gouvernement sur son site. Certains peuvent obtenir des points supplémentaires en s’installant dans des territoires particuliers.
Pour immigrer en Australie, les candidats doivent obtenir au moins 60 points : 30 points maximum sont accordés en fonction de l’âge, 20 points pour la maîtrise de l’anglais, 20 points pour le niveau d’études, 15 points pour l’expérience professionnelle dans un emploi similaire à celui demandé, en Australie ou à l’étranger, et 5 à 10 points pour d’autres facteurs, dont les compétences de son conjoint ou concubin.
Une prime aux candidats déjà embauchés
Mais ce nouveau système alimente des critiques. Il privilégie l’aspect commercial aux valeurs civiques. Certains craignent des fraudes avec des emplois de complaisance, et une discrimination accrue, difficile à détecter. Sans compter les risques d’abus de la part des employeurs, auxquels les nouveaux immigrants sont liés pour une certaine période.
Des programmes pour attirer les entrepreneurs
L’Australie aussi a lancé en septembre 2016 son système de visa pour les entrepreneurs. Quelques secteurs sont exclus, comme l’immobilier. Les candidats doivent posséder au moins 30 % de l’entreprise commerciale, être âgés de moins de 55 ans et maîtriser l’anglais. Ils obtiennent une résidence permanente après quatre ans, si le projet réussit.
Le Canada propose, en outre, un programme pour les travailleurs autonomes. Les personnes ayant l’intention de créer leur propre emploi au Canada doivent posséder une expérience dans des activités culturelles ou sportives, ou en gestion agricole, avec le projet d’acheter une ferme.
Inconvénients et atouts du système
Or, l’herbe ne semble pas plus verte au Canada. Un rapport de l’Institut Fraser, think tank conservateur, évalue de 27 à 35 milliards de dollars canadiens (19,3 à 25 milliards d’euros) la charge fiscale imputable aux immigrants en 2014. Avec 285 000 nouveaux arrivants chaque année, ce coût augmenterait de près de 1,5 milliard par an, calcule l’un de ses auteurs, l’économiste et ancien député Herbert Grubel. « Les immigrants pourvoient aux emplois dont les Canadiens ne veulent pas et qui ainsi bénéficient à l’économie, mais en l’absence d’immigration, ces postes seraient mieux payés et effectués par des Canadiens ou remplacés par des technologies économisant la main-d’œuvre », note l’étude.
En Australie, des programmes tentent depuis 1995 de combler le manque de compétences dans les régions rurales. Contrairement au rapport canadien, une étude du Journal of Population Research souligne l’absence de différences entre les immigrés et les natifs, en termes de taux d’occupation, de chômage et de niveaux de revenu – et donc de taxes acquittées. Les auteurs constatent seulement un niveau d’études plus élevé parmi les nouveaux arrivants.
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Jeanne Cavelier
Journaliste au Monde
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