Le chiffre
symbolique des 100 000 demandes d’asile a été franchi en 2017, selon
l’Office français de protection des réfugiés et apatrides.
LES DÉCODEURS, LE MONDE
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Les migrants menacés dans leur pays d’origine sont de plus en plus nombreux à rechercher la protection de la France. Le chiffre symbolique de 100 000 demandes d’asile a été franchi en 2017, selon des données publiées lundi 8 janvier par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Très précisément, 73 689 personnes ont effectué une première demande
d’asile, auxquelles s’ajoutent 19 141 mineurs accompagnants,
7 442 dossiers réexaminés et 140 rouverts, soit exactement
100 412 demandes.
17 % de hausse des demandes
La hausse du nombre de demandes d’asile atteint 17 % par rapport à 2016 et s’inscrit dans un contexte d’accroissement continu, déjà observé en 2015 et en 2016.
Les « pics » de demande observés en 1989 et en 2004 sont largement
dépassés. Le taux d’acceptation des dossiers a aussi augmenté de 17 %
sur la même période.
Amélioration des délais de traitement des dossiers
Chaque cas individuel est examiné pour accorder un statut de réfugié aux migrants persécutés dans leur pays en raison de leur race, religion, nationalité, groupe social ou opinion politique, ou octroyer un statut de « protection subsidiaire » aux personnes menacées de torture, peine de mort ou en danger lié à un conflit armé.
Le délai de traitement des dossiers par l’Ofpra, qui avait augmenté
en raison de l’afflux des demandes, a été nettement réduit en 2016
et 2017, atteignant désormais 114 jours (moins de quatre mois), et
l’office compte « atteindre en 2018 l’objectif des deux mois ».
Les Albanais, premiers demandeurs
Malgré la forte médiatisation du sort des migrants syriens, ce n’est
pas cette nationalité qui est la plus représentée chez les demandeurs
d’asile. La Syrie n’arrive qu’à la sixième place, loin derrière l’Albanie, l’Afghanistan et Haïti, trois pays dont les dossiers sont en forte hausse depuis deux ans. Le continent africain (Soudan, Guinée,
Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo) est très représenté
parmi les dix premières nationalités en 2017, mais les pays d’origine
des demandeurs d’asile varient fortement au fil des années, comme le
montre le graphique ci-dessous.
Afghans et Syriens sont le plus souvent protégés
En 2017, 27 % des demandeurs ont été placées sous protection de
l’Ofpra, un taux qui atteint 36 % en incluant les décisions de la Cour
nationale du droit d’asile (CNDA). Mais cette moyenne occulte de très
fortes disparités en fonction des pays d’origine.
Si les Albanais ont été les plus nombreux à déposer
des dossiers en 2017, seuls 6,5 % ont effectivement obtenu le statut de
réfugié ou la protection subsidiaire. A contrario, les Syriens ont vu
95 % de leurs demandes acceptées.
L’asile est très largement accordé aux Syriens et Afghans, mais presque jamais aux Haïtiens, Algériens ou Albanais
Premières demandes de
protection internationale, hors mineurs accompagnants en 2017 (chiffres
provisoires), et nombre de dossiers acceptés par l’Office français de
protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Bangladesh
● Demandes: 2 410
● Acceptations: 161
soit un taux de protection de 6,7 %
● Demandes: 2 410
● Acceptations: 161
soit un taux de protection de 6,7 %
Source : OFPRA
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