jeudi 3 novembre 2011

Demande d'entrevue au Maire de Paris

Collectif de Soutien aux Migrants Tunisiens de Lampedusa à M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris

soutien.migrants.tunisiens.lampedusa@orange.fr

Paris le 03 novembre 2011


Monsieur le Maire,

Nous nous permettons de nous adresser à nouveau à vous, pour vous demander une entrevue, afin d’examiner au plus vite les solutions que vous pourriez apporter à une situation dont nous vous avons déjà informée à plusieurs reprises, notamment au printemps et à l’été derniers, et qui a pris ces dernières semaines une tournure dramatique.

Il s’agit du sort, selon nous indigne, qui est encore réservé en France et particulièrement à Paris, aux migrants Tunisiens en provenance de Lampedusa. Est-il besoin de rappeler, que ces derniers étaient dûment munis d’un «permesso» italien, qui leur avait été accordé par les autorités de ce pays et qui devait leur permettre, aux termes mêmes des accords de Schengen, de circuler librement et sans être constamment harcelés par les autorités policières dans les pays de l’espace Schengen, dont fait bel et bien partie notre pays.

Ces migrants auraient également dû être protégés et se voir proposer un accueil décent en vertu de l’accord signé entre les gouvernements français et tunisien en 2008, et qui prévoit l’accueil réciproque de 3500 ressortissants dans chacun des deux pays tous les ans.

Or, comme vous ne l’ignorez pas, ces migrants tunisiens se sont vus constamment privés depuis leur arrivée sur le sol français du droit à bénéficier de ces deux accords.

Ils se sont trouvés contraints de dormir dans des abris de fortune, voire à la belle étoile, alors que nous sommes au seuil de l’hiver. Et ceux qui n'ont pas été totalement découragés par la mauvaise volonté, voire l’hostilité qui leur ont été manifestées, se retrouvent aujourd'hui devant la perspective insupportable de devoir affronter les rigueurs de cette saison, dans les mêmes conditions indignes de précarité.

Ceci a abouti, vous le savez également, au drame affreux de Pantin où quatre de ces migrants tunisiens, ainsi que deux de leurs camarades égyptiens, sont morts brûlés vifs dans des conditions scandaleuses pour un pays qui prétend se poser en modèle universel des droits de l’Homme.


Nous ne pouvons pas croire que dans une grande capitale comme celle que vous dirigez, il ne serait pas possible de loger décemment quelques centaines de ces migrants qui attendaient légitimement beaucoup d’un pays dont les autorités avaient à plusieurs reprises proclamé urbi et orbi leur profonde sympathie avec la révolution tunisienne.

Nous connaissons, Monsieur le maire, les liens tout particuliers qui vous unissent à ce pays ami, voisin et si intimement lié à notre histoire.

Nous ne doutons pas que vous aurez à cœur de nous recevoir, de nous entendre et de nous proposer des solutions d’urgence pour que ces migrants, dont certains sont mineurs, ne soient pas contraints à affronter le froid et les intempéries, sans compter les autres dangers d'ordre sanitaires, sécuritaires inhérents à une telle situation.

En vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien accorder à la présente, et en attendant que vous nous proposiez dans les meilleurs délais compatibles avec vos obligations, une date proche pour procéder à l’examen des solutions envisageables, nous vous prions de bien vouloir accepter, Monsieur le Maire, l’expression de notre plus haute considération.


Le Collectif de soutien aux migrants tunisiens de Lampedusa







Sur le même sujet: "Les migrants pris au piège de l’intérieur" Par Fabrice Tassel Liberation.fr


Rassemblement à l'initiative de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives (FTCR) Mardi 9 novembre à 18h30, Place du Châtelet à Paris: "LES JEUNES MIGRANTS TUNISIENS EXIGENT DE LA DIGNITÉ"

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