samedi 20 avril 2013

Cameroun, mon Cameroun, havre de bonheur ou mouroir?

par
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«Je suis très heureux d’être de retour en France, c’est un grand moment. Après, on retournera également au Cameroun, qui est un très beau pays où on se plaît beaucoup», paroles émouvantes prononcées aujourd’hui par le père de la famille française Tanguy Moulin-Fournier, après deux mois de captivité au Nigéria.

Pourtant nombreux sont les ressortissants du Cameroun à l’étranger qui ne pourraient en dire autant. Et pour cause!

Il n’empêche, j’apprécie de voir des français se plaire au Cameroun, voulant y retourner malgré l’épreuve inhumaine d’une prise en otage de deux mois.

Peut-être auront-ils dès leur retour au Cameroun, une pensée toute particulière pour certains d’entre-nous (Camerounais ou ressortissants du Cameroun), qui n’ont plus eu l’occasion d’apprécier la « beauté » de leur pays parfois depuis une trentaine d’années: contraints ou à l’exil (politique, économique, humanitaire, alimentaire, sanitaire…) à l’étranger; ou au bagne perpétuel dans les prisons-mouroirs du dictateur et Président à vie Paul BIYA.

À titre personnel, au regard des positions prises contre ce régime, je ne pense pas raisonnablement pouvoir envisager un retour aussi « tranquille » au Cameroun, comme monsieur Tanguy Moulin-Fournier, même si j’en meurs d’envie.

Drôle d’impression tout de même, sur mon pays: repoussoir répressif et morbide pour ses propres ressortissants; havre de bonheur et de prospérité économique pour de nombreux expatriés occidentaux (français notamment).

À quand la réciprocité???

Joël Didier Engo


Pour comprendre le Cameroun, lire notamment cet article pertinent de l'écrivain Patrice NGANANG: "LES CAMEROUNAIS PEUVENT-ILS ETRE LIBERES PAR L’OCCIDENT ?"

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