mardi 13 janvier 2015

AU HÉROS MALIEN LASSANA BATHILY, LA FRANCE RECONNAISSANTE?


Combien sont-ils donc les "Lassana Bathily" qui végètent dans les arrières boutiques, les arrières restaurants, les arrières administrations, les arrières ensembles résidentiels... de la douce république ségrégationniste de France?

Innombrables...

Au moins auront-ils pu s'identifier à ce héros, le temps d'une cérémonie officielle d'une naturalisation méritée, qui a curieusement attiré le gratin de la gauche exclusive de France.

Cette vaste imposture morale et politique doit aussi cesser d'urgence!




► L'image du jour

Un commentaire qui sort évidemment du consensualisme ambiant:

Parfois il faut nommer les choses comme Manuel Valls a pu le faire, sans rentrer dans la victimisation à outrance ou des procès d'intention...

L'inspiration du commentaire précédent m'est venue du débat sur l'immigration auquel j'ai assisté mardi 20 janvier 2015 dans ma section socialiste du onzième à Paris où j'ai occupé des fonctions de secrétaire en charge des relations extérieure il y a quelques années .

Rien n'y a pas fondamentalement changé: toujours la même vision datée de l'immigration, encore et toujours à ressasser les vieux clichés droite-gauche (pour savoir laquelle des deux familles serait plus ou moins laxiste que l'autre, plus ou moins ferme que l'autre ...)... Alors précisément que sur le terrain et dans notre monde intégré ce sont des considérations qui n'ont plus la moindre importance - à moins de concevoir et de voir la France comme le nombril du monde dans lequel tous les "Lassana" voudraient et viendraient s'y installer et nous envahir . 

La globalisation de la migration est devenue plus complexe que cela et invite les décideurs politiques à veiller davantage au strict respect de l'égalité républicaine inscrite sur le fronton des palais de la république...

Nous devons porter un regard d'égal humain sur ces femmes et ces  hommes effectivement venus d’ailleurs sans lesquels un pan de l'économie de ce pays ne fonctionnerait pas. Je les aide dans la mesure de mes possibilités et les assiste dans des démarches dont de nombreux camarades politiques ne peuvent soupçonner la complexité au quotidien, depuis des années dans une association qui ne reçoit la moindre aide publique . Elle est , pourtant devenue au fil des ans et du bouche à oreille le repère indiqué pour des maliens et tant d'autres étrangers aspirant à la régularisation ou à la naturalisation en France, parfois après des décennies de dur labeur dans notre pays. La réalité est malheureusement celle-là et ne saurait se suffire d'une cérémonie de reconnaissance officielle, fut-elle méritée. 

Le message que je veux faire passer:

Le message que je voulais faire passer - de manière un peu brutal je le concède - est le suivant: une fois qu'un étranger entré légalement ou clandestinement dans notre pays a suffisamment démontré qu'il "mérite" d'y rester en satisfaisant les critères légaux de la régularisation ou de la naturalisation (par le travail, les mérites intrinsèques, ou l'exceptionnelle bravoure comme notre compatriote Lassana), je trouve aberrant qu'il continue de se heurter au pouvoir discrétionnaire d'un préfet, d'un sous-préfet, voire au bon vouloir d'un(e) employé(e) de guichet préfectoral...pour pouvoir acquérir sa nationalité ou obtenir sa régularisation administrative. 

Cela ne participe pas à la quiétude morale et au sentiment d'appartenance à la communauté nationale française qu'il devra par la suite transmettre à sa descendance.

Je vous remercie

Joël Didier Engo 


Même dans la nuit et la désolation, il y a toujours quelque part un rayon de lumière. C'est ainsi que Lassana Bathily, jeune homme malien de confession musulmane, a éclairé une semaine qui, autrement, eût été totalement enténébrée. C'est lui qui, en effet, a permis de sauver plusieurs clients en les cachant dans la chambre froide, alors que le preneur d'otages s'introduisait dans le supermarché casher porte de Vincennes vendredi dernier.

"Je suis allé au congélateur, j'ai ouvert la porte, et plusieurs personnes sont rentrées avec moi. Je leur ai dit de se calmer, de ne pas faire de bruit", a-t-il déclaré sur BFMTV. C'est ainsi qu'une quinzaine de personnes ont échappé à une mort quasi certaine.

Quand il a pu sortir du magasin, les policiers l'ont arrêté et menotté pendant 1h 30, pensant que cet homme noir était forcément l'un des terroristes. Quand les policiers ont enfin compris leur erreur, ils ont pu l'interroger, et il leur a donné les plans du magasin, ce qui a permis de faciliter l'intervention.

Le jeune homme de 24 ans s'avère particulièrement modeste. "Je suis musulman, pratiquant. J'ai déjà fait mes prières dans ce magasin, dans la réserve. Et oui, j'ai aidé des Juifs. On est des frères, a-t-il déclaré. Ce n'est pas une question de juifs, de chrétiens ou de musulmans, on est tous dans le même bateau", a-t-il estimé.

Ce héros ordinaire est de fait un modèle. Longtemps sans-papier, il a finalement été accueilli dans un magasin juif, et il a sauvé une quinzaine de personnes juives, une quinzaine d'êtres humains. Tout simplement.

Il y aurait beaucoup de leçons à tirer de cette histoire. C'est tout d'abord le danger des amalgames, qui ont conduit les policiers à perdre 1h30 dans un contexte où chaque minute peut être décisive. Mais l'histoire de Lassana est aussi une formidable leçon sur les bénéfices de l'entraide et de la fraternité, ce qui est le sens profond de toute vraie religion.



Le parcours habituel d'un sans-papiers Malien en France

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