vendredi 4 décembre 2015

FRANCE: BENZEMA N'EST PAS KARABATIC

Des enfantillages qui ne grandissent pas les acteurs, pas plus qu'ils méritent tout ce ramdam médiatique et politique..
À moins que le quotidien soit devenu si ennuyeux en France que des Hommes de presse et des dirigeants de premier plan n'entretiennent l'opinion publique que sur des histoires de Sextape, aux termes desquelles l'on ne pourra raisonnablement rétablir l'échelle des responsabilités.
Mais bon, c'est tellement plus facile dans le contexte délétère actuel de désigner un coupable idéal: BENZEMA
 
FRANCE: BENZEMA N'EST PAS KARABATIC 

Par Abdelaziz MOUNDÉ, journaliste camerounais

En France, quand on est noir ou arabe, gagner des trophées et réaliser des performances exceptionnelles, vous ouvre les portes des médias et vous garantit un bail, certes court, à la Une des journaux.

Vous êtes alors le modèle de l'intégration ou de la méritocratie républicaine. On vous tresse des lauriers et vous êtes davantage franco plutôt que camerounais, algérien ou malien.

Quand, au nuageux hasard des circonstances, vient le temps des fautes, d'une erreur ou d'un délit, on vous incendie comme des pyromanes le feraient dans les forêts de chênes et de pins. Tout le monde fuit votre chemin, théâtre de boulevard. Et vous redevenez évidemment un bruyant camerounais ou un sauvage algérien. Je ne parle pas des " exotiques " maliens de Montreuil, que Jean Marie Le Pen appelle " la deuxième ville malienne du monde après Bamako ".

Dans le même temps, ayant le teint caucasien, appelez-vous Nicolas Karabatic ou Éric Cantona, voire Platini, vos fautes, erreurs et délits trouveront de brillants écrivains chez Ruquier pour en décrire le côté romanesque et un réputé psychanalyste, type Gérard Miller, viendra en décrypter la complexité. Et après la tempête, votre pain blanc avalé, vous retrouvez comme un chansonnier en retour gagnant, votre place au zénith.

Bref à la différence de Karim Benzema, le bon algérien, garnement de banlieue, enfant pourri gâté par l'argent, aucun de ces hauts-parleurs officiels ou la madone du racolage des opinions, Marine Le Pen, ne demandera votre bannissement en Équipe de France.

Condamner les délits et les punir, oui ! Deux poids, deux mesures, mille fois, non !
A l'heure de la déchéance de nationalité, suspendue sur un fil à la sagacité du Conseil d'État, un " bof " de bistrot, accoudé à un comptoir en okoume du Gabon, vous lancera : " Beh tant pis, quand on est etranger, faut se tenir à carreau..."

Au pays de Molière, on n'arrive même plus à faire semblant. La pièce est écrite depuis longtemps...

 Abdelaziz MOUNDÉ

Affaire Karim Benzema : mis en examen puis condamné, Nikola Karabatic a continué à jouer en équipe de France

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REPLAY / DÉCRYPTAGE - "Si Karim Benzema n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place en équipe de France", a estimé Manuel Valls mardi 1er décembre. En handball, Nikola Karabatic est, lui, resté intouchable.

 

Par Gregory Fortune , Isabelle Lange publié le 02/12/2015, RTL

Karim Benzema rejouera-t-il un jour en équipe de France de football ? La question revient avec insistance depuis le 5 novembre et la mise en examen de l'attaquant du Real Madrid dans l'affaire du chantage à la vidéo intime contre Mathieu Valbuena. Le joueur de 27 ans doit s'expliquer pour la première fois en public mercredi 2 décembre dans la soirée. La veille, le Premier ministre Manuel Valls a estimé que "s'il n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place" en sélection nationale.

Cette "affaire Benzema" renvoie au cas d'un autre sportif mis en examen, et même reconnu coupable d'escroquerie et condamné à 10.000 euros d'amende le 15 juillet dernier : le handballeur Nikola Karabatic, dans l'affaire des paris suspects liés au match présumé truqué de mai 2012 entre Cesson et Montpellier (trois mois de prison avec sursis et une amende de 30.000 euros avaient été requis à son encontre. Pourtant, durant les trois ans de l'affaire, aucune voix ne s'est opposée à sa présence en équipe de France.

Il est resté l'icône des Bleus

Le joueur de 31 ans, qui évolue désormais au PSG, est resté l'icône des Bleus, intouchable. La famille du handball ne l'a jamais lâché, l'a protégé. Claude Onesta l'a toujours appelé en sélection ; il est même devenu son capitaine. Et finalement, sur le plan sportif, cette affaire plus que de l'affecter l'a boosté. "J'ai essayé d'en faire ressortir en fait des choses positives, expliquait il y a peu Karabatic, de le prendre comme motivation pour être encore meilleur sur le terrain. Je suis parti à Barcelone, j'ai regagné la Ligue des champions, on a été champions du monde avec l'équipe de France, champions d'Europe, j'ai été élu une deuxième fois meilleur joueur du monde..."

Et les personnalités politiques n'ont pas manqué une occasion de poser à côté du champion, à l'instar de Thierry Braillard : le secrétaire d'État aux Sports était tout sourire avec le maillot 13 de Nikola Karabatic au soir de la victoire des Bleus lors du dernier mondial au Qatar en janvier dernier. À l'Élysée, deux jours plus tard, c'est avec le président de la République François Hollande que le capitaine tricolore s'affichait sur les réseaux sociaux en le remerciant de son accueil. Y a-t-il deux poids, deux mesures entre handball et football ?

 

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