jeudi 2 novembre 2023

France: la xénophobie et le racisme littéralement banalisés dans les médias de grande écoute


 

 
Le massacre le 07 octobre 2023 par le Hamas des Israéliens suivi du massacre encours des Palestiniens de Gaza par Tsahal sert véritablement d'exutoire raciste et xénophobe pour toute une série de personnalités françaises qui poursuivaient déjà leur propre agenda islamophobe et arabophobe dans la société. 
 
Nous le déplorons en vain depuis des semaines
 
En réalité la confusion politicienne qu'elles entretiennent délibérément sur les plateaux de télévisions et de Radios françaises (LCI, Cnews, etc...) entre l'empathie envers les Palestiniens de Gaza et l'apologie du terrorisme du Hamas dessert la nécessaire lutte contre l'antisémitisme. Parce que ces politiciens néo-conservateurs (droite, extrême-droite, quelques socialistes), xénophobes et racistes veulent se donner bonne conscience sur la énième guerre encours entre deux peuples en exacerbant les tensions ethno-raciales sur le territoire Français. 
 
Ce sont pour l'essentiel de tristes personnages essentiellement carriéristes, qui s'avèrent en cela les pires alliés d'Israël, car foncièrement pourfendeurs d'une paix définitive entre Israéliens et Palestiniens. Au fond ils n'aiment ni les Juifs, ni les Arabes, et encore moins les Noirs d'origine africaine ou afro-descendants, et doivent définitivement être mis à nus.
 
La paix entre Juifs et Arabes est le cadet de leurs soucis.
 
C'est l'occasion de répéter que dans le conflit Israëlo-Palestinien, il n'y aura pas meilleure garantie pour la sécurité d'Israël, de la région, et du monde qu'une solution de paix entre 02 peuples dans 02 États viables aux frontières internationalement reconnues par tous.
 
C'est précisément cette solution que ne veulent absolument pas entendre parler ces politiciens et leaders réactionnaires qui soutiennent Netanyahu en France, quoiqu'ils en disent officiellement. 
 
Pourtant ils devront s'y faire, parce qu'elle est incontournable et qu'ils ne pourront pas éliminer tous les Palestiniens, encore moins tous les Arabes et musulmans dans cette partie du monde ou ailleurs.
 
Joël Didier Engo, association NOUS PAS BOUGER
 

 
 
Billet, Quotidien Libération
 
Le poison mortel des propos racistes entendus sur les plateaux télés, par Samira Sedira
 
L’autrice et chroniqueuse revient sur les sorties racistes et islamophobes auxquelles ont été confrontés les spectateurs de CNews ou de LCI ces derniers jours, sous couvert d’analyses de la guerre entre Israël et le Hamas. L’Autorité de régulation de l’audiovisuel et du numérique a été saisie, mais le mal est fait…
Arno Klarsfeld (à gauche), sur le plateau de CNews, mardi 31 octobre. (Capture d'écran/Dailymotion)
 
par Samira Sedira
publié le 02 novembre 2023

«Les musulmans, beaucoup travaillent sur les chantiers, ils ont accès à des explosifs, peuvent avoir accès à des armes à feu. S’il y avait un mot d’ordre pour tuer des juifs, il pourrait y avoir un attentat tous les jours.» C’est ce qu’a soutenu sur CNews Arno Klarsfeld, avocat vedette revenu d’entre les oubliés du PAF. Pascal Praud, l’interviewer du pire, grand confident du tout-à-l’égout, n’a pas moufté. Ni aucun de ses invités d’ailleurs. Pas un ne s’est insurgé, pas même une molle contestation, rien. On a laissé Arno Klarsfeld prétendre en toute impunité que tous les musulmans étaient des terroristes en puissance. On a laissé Arno Klarsfeld salir la vie, l’histoire et la dignité de millions de musulmans, sans que cela ne perturbe personne.
 
Déferlement logorrhéique
 
Prétendre que «beaucoup de musulmans» travaillent sur les chantiers est déjà une infamie en soi. Dans l’esprit brumeux de l’avocat, le musulman est une bête de somme inapte à occuper d’autres postes que ceux auxquels il est destiné. Ouvriers de père en fils. Femme de ménage de mère en fille. La boue, la serpillière, la crasse. C’est ça, le déterminisme social. La misère, on tombe dedans à la naissance. Mais le pire, dans les propos d’Arno Klarsfeld, c’est quand il sous-entend que tous les musulmans (assoiffés de sang, il va sans dire) obéissent à des forces obscures. Les musulmans : une armée grouillante au service d’on ne sait quelle organisation antijuive, prête à dépecer au moindre claquement de doigts. Et en ce jour d’Halloween, il n’a pas été le seul à se déshonorer. Pascal Perri, éditorialiste sur LCI, a osé l’expression «antisémitisme couscous» pour commenter la multiplication des actes antisémites en France, insinuant au passage que seuls les mangeurs de couscous sont capables de telles ignominies. On les imagine sans peine, tous ces nuisibles amateurs de semoule, crapahuter la nuit à la recherche d’un bout de mur vierge pour y tagger leur haine.
 
On assiste aujourd’hui à une libération exponentielle de la parole raciste sur les plateaux de télévision. Depuis quelques années, l’habitude est prise de parler des Arabes (appelons un chat un chat) en les excluant quasi systématiquement du débat, et en faisant comme s’ils étaient parfaitement imperméables à toutes insanités. C’est bien connu, l’Arabe a le don d’insensibilité. L’étanchéité, c’est dans son ADN. On peut dire ce qu’on veut de lui, rien ne l’atteindra jamais. C’est pratique, et ça permet à ceux qui ne retiennent plus leur langue de se lâcher librement. On n’imagine pas l’impact que ces salissures quotidiennes entraînent dans l’esprit des musulmans et des non-musulmans originaires du Maghreb ; croyants, athées, tout le monde dans le même sac, du moment que votre gueule correspond à votre pedigree. On oublie que derrière ces concepts télévisuels, il y a des hommes et des femmes. On oublie que chaque parole blessante, quand bien même elle serait prononcée par un imbécile, est vécue comme une humiliation. La violence de ce déferlement logorrhéique est dévastatrice. Elle grignote, dégrade, amoche de l’intérieur. Rien ne résiste à ça, pas même l’amour infini que l’on peut ressentir pour un pays.
 
Société malade
 
Arno Klarsfeld, dont je me fiche comme de ma première dent, n’est que le piètre reflet d’une société malade de sa nation. Ce qui est bien plus préoccupant, c’est la façon abjecte, de plus en plus décomplexée, dont tout une population est montrée du doigt. Ce qui est préoccupant, c’est cette façon de catégoriser, inférioriser, désigner comme coupable un certain type de population. Ni l’islamophobie ni l’antisémitisme n’ont leur place. Toute forme d’intolérance est un poison mortel. Désigner qui vaut la peine d’exister, et qui n’en vaut pas la peine, c’est se prendre pour Dieu. Tenons-nous en à devenir des êtres humains corrects, c’est déjà un travail considérable.

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