INFOGRAPHIE -
Origine, âge… Une étude de l'Insee dresse le portrait de la seconde
génération, qui représente 7,3 millions de personnes en France.
«Né en France d'un parent immigré», c'est aujourd'hui le cas de 7,3 millions de personnes. Soit 11 % de la population en 2015. Une étude publiée mardi soir par l'Insee
dresse leur portrait. «Nous avions déjà étudié les descendants
d'immigrés, mais sur un champ plus restreint, explique Marie Reynaud,
chef d'unité des études démographiques et sociales et auteur de cette
étude. C'est la première fois que nous sortons un cadrage global sur
l'année 2015.»
L'origine de ces 7,3 millions de personnes reflète
l'histoire des flux migratoires qu'a connus la France depuis plus d'un
siècle. La majeure partie (45 %) est d'origine européenne: enfants
d'immigrés en provenance d'Espagne ou d'Italie, arrivés dans les années
1930, ou du Portugal plus tardivement, à partir des années 1970.
Viennent ensuite les vagues d'immigration en provenance du Maghreb, dès
l'après-guerre pour les Algériens et à la fin des années soixante pour
les Marocains: leurs descendants représentent 31 % des enfants
d'immigrés. À partir du milieu des années 1970, l'immigration concerne
davantage d'autres pays d'Afrique ou d'Asie, avec des flux moins
importants. En 2015, 11 % des descendants ont au moins un parent né en
Afrique subsaharienne, tandis que 9 % ont au moins un parent né en Asie.
«Une certaine mixité»
Ces immigrés de la deuxième
génération sont plus jeunes que le reste de la population: 47 % d'entre
eux ont moins de 25 ans - contre 30 % de la population n'ayant pas de
parents immigrés. Les vagues d'immigration en provenance de l'Afrique
subsaharienne sont plus récentes, ce qui explique que huit descendants
sur dix de cette origine ont moins de 25 ans. En ce qui concerne les
descendants d'origine maghrébine, six sur dix ont moins de 25 ans.
Près
de la moitié de ces descendants (3,3 millions) ont deux parents
immigrés. Dans neuf cas sur dix, ces derniers sont originaires du même
pays. Une proportion plus importante (3,6 millions) est issue d'un
couple mixte, dont un seul des parents est immigré. Il s'agit plus
fréquemment d'un père immigré et d'une mère française, que l'inverse.
«Ce que l'on peut remarquer à travers cette étude, note Marie Reynaud,
c'est qu'il y a une certaine mixité, qui se voit par deux indicateurs:
la moitié des descendants sont issus d'un couple mixte. Et pour ceux de
plus de 25 ans qui vivent en couple, deux tiers d'entre eux ont choisi
un conjoint qui n'est ni immigré, ni descendant d'immigré. Ainsi la
mixité du couple parental semble favoriser la mixité des couples formés
par leurs enfants.» De fait, le choix d'un conjoint d'origine différente
est plus fréquent parmi les descendants européens que parmi les
descendants d'immigrés africains.
Où les descendants d'immigrés
choisissent-ils de s'installer? «On sait que spatialement, les immigrés
sont très concentrés dans l'unité urbaine de Paris (35 %) et dans les
grandes villes, précise l'auteur. Pour leurs descendants, on a également
une concentration très forte, mais légèrement moindre: 30 % des
descendants d'immigrés résident dans l'unité urbaine de Paris. C'est
plus du double de la population sans lien direct avec les migrations.»
Les immigrés européens se répartissent entre l'Île-de-France (26 %) et
les régions Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte
d'Azur (30 %). Idem pour leurs enfants, qui sont toutefois un peu moins
présents en région parisienne (21 %). Les immigrés et descendants
d'origine africaine hors Maghreb sont quant à eux très présents en
Île-de-France (56 %). Un tiers des immigrés maghrébins résident en
région parisienne, comme leurs enfants. Ils sont 13 % en Paca et 13 %
également en Auvergne-Rhône-Alpes. À l'inverse, les communes rurales
concentrent 8 % des immigrés, 11 % de leurs descendants, mais 27 % de la
population ni immigrée, ni descendante d'immigrés.
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