vendredi 9 novembre 2012

Un "OBAMA français", ce n'est pas demain la veille!!!


Un "OBAMA français", ce n'est pas demain la veille!!!
La ré-élection de Barack OBAMA à la Présidence des États-Unis d'Amérique m'amène à reproduire ce billet hélas toujours d'actualité, que j'avais précédemment publié le 18 décembre 2008 dans lemonde.fr: http://enjodi.blog.lemonde.fr

Quel pourrait bien être l'apport des classes préparatoires, des grandes écoles françaises, aujourd'hui des «emplois d'avenir » pour les minorités dites visibles en pleine mondialisation???

La classe politique française penserait-t-elle toujours, qu'au moment où les instances académiques françaises attirent de moins en moins les étudiants étrangers; que les grandes écoles françaises paraissent cruellement anachroniques à la globalisation....; l'unique dessein des minorités dites visibles de France ou de leurs enfants consisterait à intégrer «les classes préparatoires de mise à niveau » et les «internats d'excellence» sous Nicolas SARKOZY, «les emplois d'avenir» avec François HOLLANDE...; pour terminer par se heurter comme à l'accoutumée au "fameux plafond de verre"(1) à la fin de leur parcours d'excellence; celui-là même qui empêche nombre de femmes et d'hommes noirs, arabes maghrébins et asiatiques d'accéder aux responsabilités politiques et exécutives en France???

Le véritable conseil que l'on pourrait humainement prodiguer à tout jeune français d'origine étrangère aujourd'hui (quand il le peut bien-sûr), c'est qu'il commence tôt, pendant sa scolarité, à regarder du côté des instances académiques étrangères, notamment anglo-saxonnes. Parce que la probabilité reste cruellement forte qu'il y trouve plus facilement le salut professionnel et social.

Pour dire vrai, la France ne respecte ses minorités dites visibles que quand elles s'expatrient à l'étranger, quand elles "la quittent" et trouvent une place hors de ses frontières...

Et comble d'ironie, ce n'est qu'une fois au service de pays ou d'entreprises étrangères:
  • que l'élite de France semble se rappeler au bon souvenir de ces "filles et fils d'immigrés" qui s'expatrient à l'étranger;

  • qu'elle réalise combien elle a rejeté leurs parents et les a stigmatisés, occultant sciemment au peuple de France les opportunités d'ouverture et de compétitivité économiques générées par la diversité culturelle.
Mais, l'on peut craindre que le temps perdu sur le terrain des discriminations sociales et/ou raciales soit difficilement rattrapable en ces temps de globalisation économique et financière.

Car, contrairement aux autres grandes démocraties occidentales, le mal trouve sa racine dans une vieille mentalité néo-coloniale et rétrograde en France. Il appartient donc à chaque français de le rejeter individuellement, et à la France de changer collectivement.

En effet la patrie des droits de l'Homme souffre d'un profond tropisme colonial qui l'amène à porter uniquement un regard compassionnel sur une problématique ô combien républicaine: l'absence criante de représentativité sociale, économique et politique des minorités dites visibles.

Le reste du monde n'attendra pas indéfiniment que la France veuille bien s'administrer une thérapie de choc contre ce racisme institutionnalisé. Les Français issus des minorités aussi...

Pour eux, un «OBAMA français", ce n'est pas demain la veille!!!


Joël Didier Engo

Note:

1) Le plafond de verre est une expression qui désigne le fait que, dans une structure hiérarchique, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes.

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