Intellectuels et chercheurs dont Edgar Morin soutiennent les salariés du 57 boulevard de Strasbourg, à Paris. Coiffeurs et manucures demandent leur régularisation.
Nous,
signataires de la présente déclaration, apportons notre soutien aux
grévistes du 57 boulevard de Strasbourg et à leurs revendications,
concernant notamment l’attribution à tous d’un titre de séjour.
Un mois plus tard, ils obtiennent des contrats de travail en bonne et due forme, ce qui leur permet de déposer un dossier de régularisation à la Préfecture.
Mais le 8 juillet le gérant du salon procède à un dépôt de bilan ; les contrats de travail précédemment accordés sont donc annulés ; aussitôt la Préfecture en tire argument pour refuser la régularisation.
Dans le quartier, plusieurs centaines de travailleuses et travailleurs sans-papiers sont payés à la tâche et en espèces, dans des conditions de travail désastreuses. Les grévistes du 57 percevaient quant à eux de 200 à 400 euros par mois, quand ils étaient payés, pour 7 jours de travail sur 7, de 9h à 23h. Les salons sont dirigés par une mafia de gérants qui opèrent au vu et au su de toutes les autorités (Préfecture de Police et Ministère de l’Intérieur).
Bien plus, en refusant la régularisation de ces travailleurs, la Préfecture les enferme dans l’illégalité et se fait le complice des gérants.
Il faut d’autre part que les grévistes reçoivent un titre de séjour qui leur permettra d’exercer la plénitude de leurs droits.
Nous sommes entièrement solidaires de ces deux exigences, et nous demandons qu’elles soient satisfaites au plus tôt.
La grève du 57 boulevard de Strasbourg
Le 22 mai 2014, les dix-huit travailleuses et travailleurs sans-papiers du salon de coiffure situé au 57 Boulevard de Strasbourg se mettent en grève, avec l’appui de la CGT, pour obtenir de sortir du «travail au noir» et d’être officiellement déclarés par leur employeur.Un mois plus tard, ils obtiennent des contrats de travail en bonne et due forme, ce qui leur permet de déposer un dossier de régularisation à la Préfecture.
Mais le 8 juillet le gérant du salon procède à un dépôt de bilan ; les contrats de travail précédemment accordés sont donc annulés ; aussitôt la Préfecture en tire argument pour refuser la régularisation.
La collusion entre les gérants et les pouvoirs publics
Ce mouvement révèle au grand jour la situation du quartier Château d’eau et la collusion entre les gérants et les pouvoirs publics pour maintenir cette situation en l’état.Dans le quartier, plusieurs centaines de travailleuses et travailleurs sans-papiers sont payés à la tâche et en espèces, dans des conditions de travail désastreuses. Les grévistes du 57 percevaient quant à eux de 200 à 400 euros par mois, quand ils étaient payés, pour 7 jours de travail sur 7, de 9h à 23h. Les salons sont dirigés par une mafia de gérants qui opèrent au vu et au su de toutes les autorités (Préfecture de Police et Ministère de l’Intérieur).
Bien plus, en refusant la régularisation de ces travailleurs, la Préfecture les enferme dans l’illégalité et se fait le complice des gérants.
Il faut que cette situation cesse
Il faut d’une part démanteler la mafia qui dirige le quartier. Les grévistes du 57 ont déposé une plainte pour traite d’êtres humains, faillite frauduleuse et travail dissimulé. Il faut que la police et la justice donnent une suite effective à cette plainte.Il faut d’autre part que les grévistes reçoivent un titre de séjour qui leur permettra d’exercer la plénitude de leurs droits.
Nous sommes entièrement solidaires de ces deux exigences, et nous demandons qu’elles soient satisfaites au plus tôt.
Premiers signataires:
Emmanuel
Terray (Anthropologue), Edgar Morin (Philosophe, Sociologue), Pierre
Cours-Salies (Sociologue), Veronique Nahoum-Grappe (Anthropologue),
Sebastien Villemot (Economiste), Serge Slama (Maître de conférences en
Droit Public), Sabina Issehnane (Economiste), Albano Cordeiro
(Economiste Sociologue), Olivier Le Cour Grandmaison (Maître de
conférences en science politique), Nicolas Jounin (Sociologue), Sylvain
Pattieu (Maître de conférences en Histoire, écrivain), Anne Bory
(sociologue), Karel Yon (sociologue), Anne Clerval (géographe), André
Burguière (Historien), Vincent Rafis (Psychanalyste, Linguiste), Etienne
Pénissat (Sociologue), Jean Malifaud (Mathématicien), Martyne Perrot
(Sociologue), Pierre Chauvin (Médecin Epidémiologiste), Jean-Philippe
Dedieu (Sociologue), Cédric Terzi (Sociologue), Nichola De Genova
(Géographe), Virginie Milliot (Anthropologue), Abdellali Hajjat (Maître
de Conférences en Science Politique), Pierre Brasseur (Sociologue),
Marie-Laure Basilien-Gainche (Professeure de droit public), Sébastien
Chauvin (Sociologue), Françoise Hickel (Educatrice, formatrice, docteur
en sciences du langage), Gustave Massiah (Cedetim / Ipam), Gilles
Lemaire (Attac), Thomas Alam (Maître de conférences en Science
Politique), Anne Le Huérou (Université Paris Ouest Nanterre),
Jean-Pierre Terrail (Sociologue), Alain Tarrius (Sociologue,
Anthropologue), Fanny Jedlicki (Sociologue), Jérôme Valluy (Sociologue),
Ugo Palheta (Sociologue), Veronique De Rudder (Sociologue), Xavier
Briké (Anthropologue), Marnix Dressen (Sociologue), Sonia Dayan-Herzbrun
(Sociologue), Lilian Mathieu (Sociologue), Jean-Luc Gautero (maître de
conférences en logique, épistémologie et histoire des sciences), Michel
Barthélemy (Sociologue), Antoine Math (Chercheur à l’IRES), Sylvain
Laurens (Sociologue), Mathilde Pette (Sociologue), Christophe Daum
(Anthropologue), Stephanie Pryen (Sociologue), Corinne Davault
(sociologue, université Paris 8), Séverin Muller (Sociologue, université
Lille 1), Michel Samuel (Anthropologue), Maryse Tripier (professeur
émérite de sociologie de l’université Paris Diderot), Marielle Debos
(Politiste), Marguerite Cognet (Sociologue), Ariela Epstein
(Anthropologue), Sylvie Tissot (sociologue, Politiste), Julie Pagis
(Maître de conférences en science politique), Claude Calame
(Anthropologue, Historien), Anthony Pecqueux (Sociologue), Georges
Menahem (Sociologue, Economiste), Esther Jeffers (Economiste), Yves
Jouffe (Sociologue), Jean-Pierre Garnier (Sociologue), Sybille Gollac
(Sociologue), Claudette Lafaye (Sociologue), Audrey Mariette
(Sociologue), Yasmine Siblot (Sociologue), Evelyne Burguière
(Sociologue), Raphael Porteilla (Maître de conférences en Science
Politique), Joëlle Cicchini (Géographe), Marie Plassart (Linguiste),
Bernard Graglia (Ingénieur de recherches), Elen Riot (Maître de
conférences en sciences de gestion), François Reyssat (Sociologue),
Jacques Bidet (Professeur émérite à l’université de Paris-Ouest),
Rose-Marie Lagrave (Sociologue), Nicole Phélouzat (Sociologue), Violaine
Girard (Sociologue), Karen Akoka (Maître de conférences en Science
Politique), Sébastien Thiéry (Politologue),…
Source: libération.fr
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