samedi 20 juin 2015

Solidarité pour l'accueil des migrants dans la dignité en France

A l'occasion de la journée mondiale des ‪#‎réfugiés‬, l'Ambassade de France à Yaoundé réaffirme sa solidarité aux côtés du ‪#‎Cameroun‬ pour l'accueil de près de 300 000 réfugiés centrafricains et nigérians. 


 
 Au moment où certains officiels rechignent en Europe, particulièrement en France, à offrir un minimum d'hospitalité à des migrants en transit, il faudra toujours rappeler que le gros du fardeau de la migration internationale est supportée par les pays du sud, souvent dans le voisinage immédiat des foyers de crise comme en Centrafrique ou au Nigeria. 

À titre d'illustration un pays comme le Cameroun (malgré les difficultés de subsistance rencontrées au quotidien par ses nationaux) accueille néanmoins sur son sol plus de 300 000 réfugies centrafricains (dans l'Est) puis Nigérians (dans l'extrême Nord), pour ne parler que de ceux-là...Sans que cela n'entame fondamentalement la générosité de petites gens qui n'ont pas déjà assez pour eux-mêmes.

Joël Didier Engo


Relogés dans le XIIIe, les migrants renouent avec la dignité

Par  Hélène SERGENT Libération.fr 20 juin 2015



RÉCIT

Vivement critiquées après l'évacuation violente de la Halle Pajol, les autorités tentent de répondre à la problématique d'hébergement des demandeurs d'asile. Depuis peu, le centre du Loiret dans le XIIIe arrondissement de Paris les accueille dans des conditions décentes.

Accolé aux immeubles en construction du nouveau quartier du XIIIe arrondissement de Paris, le centre d'hébergement de la rue du Loiret a des allures de tour de contrôle. La structure, haute d'une vingtaine d'étages, accueille depuis quinze jours les migrants évacués du campement du métro La Chapelle. Ce vendredi midi, après la venue remarquée de Pascal Brice, le directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatride (Ofpra), au jardin d'Eole (XVIIIe), 34 réfugiés ont été redirigés vers ce lieu. Ouvert en décembre 2014 à l'initiative de l'association Aurore, «le Loiret», propose des solutions d'hébergement aux couples, familles et personnes isolés. «A l'origine, il n'y avait que 30 personnes mais avec la période hivernale, nous avons augmenté nos capacités d'accueil», détaille Caliskan Bahattin, le directeur du centre. Aujourd'hui, 222 personnes vivent ici. Parmi elles, 76 ont fuit le Soudan, l'Erythrée, la Centrafrique, le Tchad ou encore l'Ethiopie. Quelques «Chibanis» expulsés d'un hôtel insalubre du XIe arrondissement ont également trouvé refuge au centre.

«Tous dans la même galère»

Idriss, la vingtaine, en bras de chemise, est Soudanais. Resté quelques semaines au campement du métro La Chapelle, il ne cache pas son soulagement : «Nous avons un toit, des repas chauds tous les jours, tout ce qu'il faut. Ici on est bien.» Le hall d'accueil de l'immeuble ressemble davantage à un hall de résidence qu'à un centre d'hébergement d'urgence. Installés à trois ou quatre dans des studettes d'une trentaine de mètres carrés, les migrants disposent d'un badge électronique pour leur permettre de sécuriser l'accès aux chambres. Au premier étage, une salle de jeu pour les enfants (le centre en compte 33), une salle télé et une laverie sont à disposition des résidents. «Certains réfugiés n'avaient pas lavé leurs vêtements depuis leur départ de leur pays d'origine», se désole Myriam, assistante sociale du «Loiret». La diversité des profils des habitants ne nuit en rien à la cohabitation : «Depuis qu'ils sont là, nous n'avons eu aucun problème. De toute façon, ils sont tous dans la galère», analyse Nadir, l'un des agents d'accueil. Chargé des repas, de l'aménagement des chambres, le jeune homme sert régulièrement de traducteur pour faire le lien entre l'équipe dirigeante et les migrants.

Durée indéterminée

Les consignes transmises à Caliskan Bahattin sont claires : tant que les situations et demandes d'asile des 76 migrants hébergés dans son centre ne sont pas examinées, aucun ne devrait retourner à la rue. «Nous essayons de travailler en collaboration avec les autorités de l'Ofii [Office français de l'immigration et de l'intégration, ndlr] pour accélérer les choses. Parmi les premiers arrivés chez nous, 27 ont déjà été reçus par l'Ofii et 26 ont obtenu une domiciliation avec l'aide de l'association France Terre d'asile», détaille le directeur du Loiret. Les nouveaux venus, expulsés des Jardins d'Eole, devraient bénéficier des mêmes dispositions dès la semaine prochaine. Pour assurer l'accueil et l'accompagnement de ses 222 résidents, Caliskan Bahattin a dû faire appel à deux employés supplémentaires et envisage d'embaucher une personne supplémentaire pour épauler les trois travailleurs sociaux déjà présents. A l'évocation du campement, non démantelé, de la gare d'Austerlitz, le directeur, ancien de la Croix-Rouge française, se montre pragmatique : «On peut monter jusqu'à 235 places. Si on nous appelle et que la fuite d'eau qui endommage certaines de mes chambres libres est réparée, on devrait pouvoir tenir.»

Hélène SERGENT, Libération


La France appelée à prendre « sa juste part » pour l’accueil des réfugiés

Par Le Monde, 20 juin 2015

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Philippe Leclerc, représentant en France du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a appelé Paris à améliorer les conditions permettant l'accueil des réfugiés. « La France doit prendre sa part, sa juste part pour une admission digne des réfugiés, en particulier les Syriens », a-t-il ainsi déclaré lors de la présentation à Lyon du rapport annuel de l'association Forum-Réfugiés-Cosi sur l'asile en France et en Europe.

M. Leclerc pour le HCR a toutefois accordé un satisfecit à la France pour son projet de réforme du droit d'asile présentée mercredi et dont le vote n'est pas attendu avant fin juillet. « Nous sommes en faveur d'une réforme qui fasse la promotion d'une procédure de droit d'asile efficace et juste », a-t-il déclaré. Il a souhaité que la France puisse « enfin rejouer son rôle de protection des populations réfugiées » en octroyant les budgets nécessaires « à la mise en œuvre des objectifs contenus dans la loi ».

 « Proportionnellement à sa population, la France accueille beaucoup moins que la Suède, l'Italie ou l'Allemagne (...) la France prend sa part mais pas assez », a estimé Jean-François Ploquin, directeur général de l'association humanitaire basée à Lyon. Les puissances européennes cherchent depuis plusieurs semaines à s’unir pour établir une stratégie de régulation de l’afflux migratoire qui touche l’Europe depuis le début de l’année et peinent à s’accorder sur la répartition de l’accueil des demandeurs d’asile.

Explosion des demandes des Syriens, Soudanais et Ukrainiens

Depuis 2012, la France a accordé 3 450 visas à des réfugiés syriens, dont près de 500 en 2014, selon des chiffres du ministère de l'intérieur. Quelles que soient les nationalités, un total de 45 454 dossiers de première demande d'asile ont été enregistrés en 2014 par les services de l'État, 2,2 % de moins qu'en 2013. « Le nombre de premières demandes est à un niveau constaté au début des années 2000 (47 291 en 2001), loin des records de certaines années (61 422 en 1989 ; 52 204 en 2003 », relève Forum-Réfugiés dans son rapport.

 En dépit d'une baisse de 4,6 %, soit 3 782 personnes, les ressortissants de République démocratique du Congo restent les premiers demandeurs d'asile en France, suivis par les Chinois, selon les données de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) reprises dans le rapport. Les Syriens (+ 136 %, soit 2 072 personnes) et les Soudanais (+139,4 %, soit 1 793) enregistrent une très forte hausse du nombre de demandes d'asile entre 2013 et 2014, de même que les Ukrainiens dont les dossiers ont explosé en un an (de 84 à 1 009, soit une hausse de 1 101,2 %).

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