La France n'est plus, et ne l'a peut-être jamais été, un pays d'accueil des migrants; contrairement au beau discours officiel.
Ce triste constat fait, il est donc écœurant d'aller instrumentaliser les souffrances des migrants à Paris...pour les abandonner à eux-mêmes, une fois que les cameras et les micros se seront éteints; à l'instar des déboires vécus par nombre de jeunes tunisiens aux lendemains de la révolution de Jasmin.
Ce triste constat fait, il est donc écœurant d'aller instrumentaliser les souffrances des migrants à Paris...pour les abandonner à eux-mêmes, une fois que les cameras et les micros se seront éteints; à l'instar des déboires vécus par nombre de jeunes tunisiens aux lendemains de la révolution de Jasmin.
Certains d'entre-eux sont encore livrés à eux-mêmes dans les parcs et rues de l'Est de Paris; dans le grand
Belleville notamment, souvent dans l'indifférence des élus et autres
militants dits associatifs aperçus dans le XVIIIe
arrondissement de Paris aux abords de la Halle Pajol.
Assez de ces images insupportables!
En effet il y a longtemps que dans ce "pays voulu d'accueil" dans les discours officiels...les migrants sont ainsi instrumentalisés et trimballés comme du bétail pour de basses raisons politiques: entre ceux qui veulent donner des gages de fermeté à une opinion publique sensible aux thèses du FN, et les autres qui ont l'occasion rêvée de faire apparaître les premiers (pourtant leurs alliés électoraux) comme des conservateurs, voire des réactionnaires; dans la perspective des prochaines régionales.
Assez de ces images insupportables!
En effet il y a longtemps que dans ce "pays voulu d'accueil" dans les discours officiels...les migrants sont ainsi instrumentalisés et trimballés comme du bétail pour de basses raisons politiques: entre ceux qui veulent donner des gages de fermeté à une opinion publique sensible aux thèses du FN, et les autres qui ont l'occasion rêvée de faire apparaître les premiers (pourtant leurs alliés électoraux) comme des conservateurs, voire des réactionnaires; dans la perspective des prochaines régionales.
Un peu plus de considération ne ferait pas plus de mal à ces femmes et ces hommes souvent en
transit sur le territoire français; et qui ont parfaitement entériné -
depuis leurs pays de départ - qu'ils ne sont pas et ne seront jamais les
bienvenus en France.
Les chiffres de la migration internationale parlent suffisamment d'eux-mêmes.
La dignité humaine n'a pas de prix
Des images hélas assez parlantes de la France d'aujourd'hui, mes sœurs et frères Africains...De "Mbengue" comme disent affectivement les Camerounais.
Comment vous le dire simplement sans susciter la polémique? Plus que jamais vous n'y êtes pas les bienvenus...
Trouvez-vous d'autres destinations, y compris de transit; évitez lorsque vous avez le choix celle-ci, surtout quand vous n'y êtes pas conviés ou pas sûrs de l'endroit où vous devrez y mettre les pieds.
Vous risquez d'être la proie de toutes les formes de récupérations (y compris communautaires), mais aussi d'insoupçonnables traitements et sévices.
Réfléchissez donc bien plus d'une fois sur votre projet de migration vers la France, malgré l'irrésistible envie, tentation, ou attirance.
Les chiffres de la migration internationale parlent suffisamment d'eux-mêmes.
La dignité humaine n'a pas de prix
Des images hélas assez parlantes de la France d'aujourd'hui, mes sœurs et frères Africains...De "Mbengue" comme disent affectivement les Camerounais.
Comment vous le dire simplement sans susciter la polémique? Plus que jamais vous n'y êtes pas les bienvenus...
Trouvez-vous d'autres destinations, y compris de transit; évitez lorsque vous avez le choix celle-ci, surtout quand vous n'y êtes pas conviés ou pas sûrs de l'endroit où vous devrez y mettre les pieds.
Vous risquez d'être la proie de toutes les formes de récupérations (y compris communautaires), mais aussi d'insoupçonnables traitements et sévices.
Réfléchissez donc bien plus d'une fois sur votre projet de migration vers la France, malgré l'irrésistible envie, tentation, ou attirance.
Joël Didier Engo
Des élus dénoncent la violente évacuation des migrants de la Halle Pajol
Libération 8 juin 2015À CHAUD
Présents aux côtés de migrants et de militants associatifs, plusieurs
élus dénoncent la violence de l'évacuation, lundi après-midi, de
migrants regroupés dans le XVIIIe arrondissement de Paris aux abords de
la Halle Pajol.
«Traiter des migrants, des militants et des élus
de la sorte, c'est honteux !». Le bras encore engourdi après
l'intervention musclée des CRS, Emmanuelle Becker, conseillère de Paris
et élue communiste du XIIIe arrondissement, peine à contenir son
émotion. Pendant près de trois heures les forces de l'ordre ont tenté
d'évacuer plus d'une cinquantaine de migrants installés sur le parvis de
la Halle Pajol, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, depuis
l'évacuation, il y a une semaine, de leur camp situé aux abords du métro
La Chapelle.
«On leur distribuait de la nourriture quand on a
vu arriver des dizaines de CRS», raconte Sylvie Lhoste du collectif
Entraides Citoyennes. Très vite, les militants sur place et quelques
élus avertissent leurs réseaux respectifs de l'imminence d'une
évacuation. Parmi eux, Galla Bridier, conseillère écologiste et élue du
XVIIIe. Les yeux rougis par les gaz lacrymogènes, elle raconte : «On a
créé un cordon autour des migrants pour empêcher les policiers de les
embarquer.» Mais la tension monte et les premières charges
interviennent.
Aux côtés des élus, quelques militants et
habitants du quartier crient «Solidarité avec les réfugiés» et tentent
de rejoindre le cordon improvisé par les élus. Une ultime charge et des
jets de gaz lacrymogènes finissent par rompre le cercle, dans la panique
certains migrants parviennent à s'enfuir avant d'être rattrapés,
maîtrisés et installés dans un bus stationné à quelques mètres de la
bibliothèque Vaclav-Havel. «Je portais mon écharpe d'élue, mais un
militant à côté de moi a été frappé au ventre à coup de matraque»,
détaille Danielle Simonet, élue Front de Gauche du XXe arrondissement.
Elle pointe le fiasco d'une évacuation menée à la hâte la semaine
dernière, sans que les pouvoirs publics ne se soucient du devenir des
personnes concernées.
Hypocrisie
«L’État organise un
éparpillement de la misère au lieu de respecter le droit d'asile et le
droit à l'hébergement», analyse la conseillère de Paris. Mais déjà le
car de police, dans lequel ont été installés les migrants interpellés, a
pris la direction du commissariat situé au 32, rue de l'Evangile dans
le XVIIIe arrondissement. «La Préfecture veut identifier ceux qui
bénéficient du droit d'asile et renvoyer ceux qui n'en bénéficient pas»,
croit savoir Sylvie Lhoste.
Au ministère de l'Intérieur, on se
borne à rappeler que l'évacuation des 380 personnes du campement de La
Chapelle le 2 juin a permis «de mettre à l'abri de très nombreux
migrants». Et on martèle qu'il n'est pas question de tolérer une
«occupation illicite de l'église Saint-Bernard ou de l'espace public».
Le cabinet de Bernard Cazeneuve affirme que la mairie de Paris a
elle-même sollicité l'intervention des forces de l'ordre à la Halle
Pajol. Le ministère suspecte même une «manipulation» des personnes
évacuées par des militants. «Certains s'amusent avec les migrants pour
faire valoir des revendications politiques en convoquant les caméras».
Selon une source policière, 84 personnes auraient été évacuées.
Hélène SERGENT, Libération
Plus de quatre-vingts migrants ont été délogés, lundi 8 juin, par les forces de l’ordre du parvis de la halle Pajol, à Paris, dans le 18e arrondissement. Selon le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, ils ont été évacués et emmenés au commissariat, où il leur a été demandé, avec l’aide de cinq interprètes, s’ils souhaitaient solliciter l’asile. Une quarantaine de militants, de riverains et une poignée d’élus sont venus les soutenir face à de nombreux CRS.
Les migrants, des Erythréens, des Soudanais et des Ethiopiens pour la plupart, affirmaient dormir là depuis plusieurs jours faute d’endroit où aller après l’évacuation, le 2 juin, par la police, d’un campement proche de La Chapelle, dans ce même arrondissement, où près de trois cent cinquante personnes s’entassaient depuis des mois dans des conditions indignes.
Sur le parvis de la halle, ils bénéficiaient notamment du soutien d’associations leur fournissant de la nourriture ou des vêtements. Certains avaient commencé une grève de la faim afin de protester contre « l’acharnement policier » dont ils se sentent victimes.
« Il y a un véritable harcèlement policier. Ils les déplacent tous les jours, mais d’habitude ils se contentent de les faire courir. Aujourd’hui, c’est différent, ils les parquent dans des bus », observait lundi une militante qui préfère garder l’anonymat. Séparés des manifestants par un cordon de CRS, les migrants sont montés un à un dans un bus aux alentours de 16 heures. Deux autres ont suivi.
Les slogans « Solidarité avec les réfugiés » ont laissé place aux invectives contre le premier ministre et contre le ministre de l’intérieur à l’arrivée du dernier bus. Après un mouvement de foule, les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement. « Ils ne voulaient pas qu’il y ait autant de monde. Leur but est de rendre les migrants invisibles pour qu’on les oublie », regrettait un militant au milieu de la mêlée. Certains sont demeurés à terre de nombreuses minutes, les tee-shirts déchirés, les yeux gonflés de sang. Plusieurs militants ont été interpellés dans le chaos.
« C’est dommage d’en arriver là, car il commençait à y avoir un suivi de ces gens-là. Or, maintenant, on n’est pas sûr de les retrouver après leur interpellation », s’inquiétait un des manifestants venus soutenir les clandestins. « Le but de la préfecture est de casser les communautés afin qu’il n’y ait pas d’autres camps. Ils veulent également montrer aux passeurs qu’ils ont la situation en main… mais ce n’est pas le cas ».
Parmi les quelques élus également présents, Olivier Besancenot, membre de la direction du NPA, a dénoncé une « répression [qui] ne réglera rien ». Dans la même veine, Pierre Laurent, secrétaire général du Parti communiste français, s’est dit sur Twitter « révolté » par le comportement du premier ministre, Manuel Valls, « qui envoie la force publique contre les réfugiés de la halle Pajol ».
Douchka Markovic, élue municipale EELV dans le 18e arrondissement, a fait part de sa tristesse : « On aurait pu montrer un autre visage de la République. » « La violence ne fait qu’exacerber les tensions. La France n’est plus une terre d’asile car elle ne souhaite pas traiter le problème de la migration dans le fond des choses. On choisit la solution à court terme », assure-t-elle. Les élus du groupe écologiste au Conseil de Paris, eux, ont « solennellement demandé à Anne Hidalgo l’ouverture d’un lieu d’accueil par la mairie de Paris dès ce soir ».
Après le 2 juin, quelques-uns seraient allés dormir à proximité du métro Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris ou au centre d’hébergement d’urgence de Nanterre. « Là-bas, c’est dégueulasse. Vraiment. Les murs sont humides tellement il y a de monde dans les chambres. Je comprends qu’ils ne veulent plus y aller », confiait Sylvie Lhoste. D’autres sont « blessés, parfois grièvement, mais ils n’ont pas accès aux soins, dénonce quant à elle Julie, une militante. C’était bien la peine de parler de risque d’épidémie ».
Une fois les forces de l’ordre parties, le nettoyage de la place a débuté. Les matelas et les couvertures ont été enlevés. « Si vous voulez vous pouvez mettre quelques affaires chez moi », a suggéré une passante aux militants. Les riverains ne se font pas d’illusion : ils savent que les migrants reviendront.
Yohann Blavignat, Le Monde, 09 juin 2015
Nouvelle évacuation musclée de migrants près du métro La Chapelle
Le Monde
|
Plus de quatre-vingts migrants ont été délogés, lundi 8 juin, par les forces de l’ordre du parvis de la halle Pajol, à Paris, dans le 18e arrondissement. Selon le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, ils ont été évacués et emmenés au commissariat, où il leur a été demandé, avec l’aide de cinq interprètes, s’ils souhaitaient solliciter l’asile. Une quarantaine de militants, de riverains et une poignée d’élus sont venus les soutenir face à de nombreux CRS.
Les migrants, des Erythréens, des Soudanais et des Ethiopiens pour la plupart, affirmaient dormir là depuis plusieurs jours faute d’endroit où aller après l’évacuation, le 2 juin, par la police, d’un campement proche de La Chapelle, dans ce même arrondissement, où près de trois cent cinquante personnes s’entassaient depuis des mois dans des conditions indignes.
Sur le parvis de la halle, ils bénéficiaient notamment du soutien d’associations leur fournissant de la nourriture ou des vêtements. Certains avaient commencé une grève de la faim afin de protester contre « l’acharnement policier » dont ils se sentent victimes.
« Ils les parquent dans des bus »
« Il y a un véritable harcèlement policier. Ils les déplacent tous les jours, mais d’habitude ils se contentent de les faire courir. Aujourd’hui, c’est différent, ils les parquent dans des bus », observait lundi une militante qui préfère garder l’anonymat. Séparés des manifestants par un cordon de CRS, les migrants sont montés un à un dans un bus aux alentours de 16 heures. Deux autres ont suivi.
Les slogans « Solidarité avec les réfugiés » ont laissé place aux invectives contre le premier ministre et contre le ministre de l’intérieur à l’arrivée du dernier bus. Après un mouvement de foule, les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement. « Ils ne voulaient pas qu’il y ait autant de monde. Leur but est de rendre les migrants invisibles pour qu’on les oublie », regrettait un militant au milieu de la mêlée. Certains sont demeurés à terre de nombreuses minutes, les tee-shirts déchirés, les yeux gonflés de sang. Plusieurs militants ont été interpellés dans le chaos.
« C’est dommage d’en arriver là, car il commençait à y avoir un suivi de ces gens-là. Or, maintenant, on n’est pas sûr de les retrouver après leur interpellation », s’inquiétait un des manifestants venus soutenir les clandestins. « Le but de la préfecture est de casser les communautés afin qu’il n’y ait pas d’autres camps. Ils veulent également montrer aux passeurs qu’ils ont la situation en main… mais ce n’est pas le cas ».
« La répression ne réglera rien »
Parmi les quelques élus également présents, Olivier Besancenot, membre de la direction du NPA, a dénoncé une « répression [qui] ne réglera rien ». Dans la même veine, Pierre Laurent, secrétaire général du Parti communiste français, s’est dit sur Twitter « révolté » par le comportement du premier ministre, Manuel Valls, « qui envoie la force publique contre les réfugiés de la halle Pajol ».
Douchka Markovic, élue municipale EELV dans le 18e arrondissement, a fait part de sa tristesse : « On aurait pu montrer un autre visage de la République. » « La violence ne fait qu’exacerber les tensions. La France n’est plus une terre d’asile car elle ne souhaite pas traiter le problème de la migration dans le fond des choses. On choisit la solution à court terme », assure-t-elle. Les élus du groupe écologiste au Conseil de Paris, eux, ont « solennellement demandé à Anne Hidalgo l’ouverture d’un lieu d’accueil par la mairie de Paris dès ce soir ».
« Où peuvent-ils aller ? »
Les pouvoirs publics avaient pourtant assuré que tous les évacués de la station de métro La Chapelle seraient pris en charge en fonction de leur situation (demandeur d’asile, famille avec enfants…) « La plupart ont été relogés une nuit au plus dans un hôtel. Mais après, où peuvent-ils aller ? Alors ils se regroupent et forment un nouveau camp », déplorait lundi Sylvie Lhoste, bénévole à l’association Entraides citoyennes.Après le 2 juin, quelques-uns seraient allés dormir à proximité du métro Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris ou au centre d’hébergement d’urgence de Nanterre. « Là-bas, c’est dégueulasse. Vraiment. Les murs sont humides tellement il y a de monde dans les chambres. Je comprends qu’ils ne veulent plus y aller », confiait Sylvie Lhoste. D’autres sont « blessés, parfois grièvement, mais ils n’ont pas accès aux soins, dénonce quant à elle Julie, une militante. C’était bien la peine de parler de risque d’épidémie ».
Une fois les forces de l’ordre parties, le nettoyage de la place a débuté. Les matelas et les couvertures ont été enlevés. « Si vous voulez vous pouvez mettre quelques affaires chez moi », a suggéré une passante aux militants. Les riverains ne se font pas d’illusion : ils savent que les migrants reviendront.
Yohann Blavignat, Le Monde, 09 juin 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire