samedi 12 septembre 2015

Les associations de migrants peuvent-elles émettre des réserves sur la ligne gouvernementale sans risquer des représailles?

Subvention refusée pour la Fasti, association d’aide aux migrants ! 

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Par Alexandre Fache
Mercredi, 9 Septembre, 2015
En pleine crise migratoire, la Place Beauvau supprime une aide versée depuis quatre ans à cette fédération historique d’associations d’aide aux étrangers.
La mauvaise nouvelle est tombée au cœur de l’été pour les salariés de la Fasti, la Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immi
gré-e-s. « J’ai le regret de vous informer que votre projet n’a pu être retenu au regard des priorisations (sic !) que l’administration a dû effectuer dans le cadre d’une enveloppe budgétaire contrainte », écrit alors la direction de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité (DAAEN), un service du ministère de l’Intérieur. Envolée la subvention de 105 000 euros dont bénéficiait la Fasti depuis plusieurs années, soit un tiers de son budget. «Sur les huit postes de salarié de la fédération, trois sont directement menacés par cette décision, évalue Jean-Michel Rivollier, l’un des coprésidents (bénévole) de l’organisation. 

Nous pouvons payer les salaires de septembre. Mais après… »

Nées dans les années 1960, les associations de solidarité avec les travailleurs étrangers, devenues Asti par la suite, se sont fédérées en 1967 au sein d’une fédération. Forte de 120 structures dans les années 1970, la Fasti rassemble encore aujourd’hui 57 associations locales qui œuvrent au quotidien pour les droits des migrants, offrant cours d’alphabétisation, permanences juridiques, mais aussi formations à destination des travailleurs sociaux qui interviennent auprès d’eux.

Un travail que le gouvernement semble juger superfétatoire aujourd’hui, en pleine crise migratoire ! « Cela peut paraître étonnant, mais c’est bien cela qui est menacé : l’aide aux 25 000 personnes que les Asti accueillent chaque année, comme la mise en commun des expériences qu’assure la fédération », résume sa coordinatrice Fernanda Marrucchelli, qui ne peut s’empêcher de voir, « derrière l’acte technique, un choix politique ».

Car la Fasti ne s’est pas privée de critiquer la politique du gouvernement en matière d’immigration et, en particulier, avant l’été, l’évacuation musclée du campement de La Chapelle, à Paris.

 Retour de bâton?

Cela y ressemble beaucoup. Combatifs, les responsables de l’organisation ne baissent toutefois pas les bras. Ils ont obtenu un rendez-vous ce vendredi avec une responsable du ministère. Présents à la Fête de l’Humanité ce week-end, ils devraient y lancer un appel aux dons, relayé par des personnalités comme les cinéastes Laurent Cantet et Romain Goupil ou encore l’écrivain Laurent Gaudé.

 Alexandre Fache, Journal l'Humanité

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