lundi 27 juin 2016

À PERENCO CAMEROUN: NATIONAUX ABONNÉS AUX DÉCLASSEMENTS, HARCÈLEMENTS, LICENCIEMENTS (1)


Combien sont-elles les filiales de grands groupes internationaux en Afrique noire, et particulièrement au Cameroun, où les nationaux sont ainsi soumis - comme à PERENCO CAMEROUN - aux vexations quotidiennes, et surtout aux discriminations sociales ou professionnelles liées à leur couleur de peau? Dans cette filiale camerounaise il semble ainsi normal de déclasser de trois niveaux un ingénieur instrumentation camerounais sorti d'une grande école européenne, quand ses collègues expatriés arrivés comme ingénieurs production sont promus chef de site en l'espace d'une, deux, ou trois années.

La persistance de cette segrégation qui ne dit pas son nom, au relent colonial, dans une entreprise étrangère partenaire de la puissante Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun, devient intenable et menace d'embraser ce secteur stratégique de l'économie nationale.

L'association NOUS PAS BOUGER





Voici dans son intégralité la lettre envoyée par les employés camerounais de PERENCO à leur directeur général, Eric DARGENTR

À l'attention de Monsieur Eric DARGENTRE, Directeur Général de PERENCO AU CAMEROUN

Monsieur DARGENTRE,

Par la présente, nous venons vous informer du climat social malsain qui prévaut dans notre entreprise, du fait des harcèlements, injustices, et pressions psychologiques que subissent les employés Camerounais de la structure dont vous avez la responsabilité.

1- Sur la question du harcèlement 

Certains collègues sont sujets au harcèlement moral de la part de leur hiérarchie. Ce phénomène est récurrent à la Direction Production sur du personnel rotationnel ou du personnel à terre.

Nous prendrons ici l’exemple de M. Yves BASSONG qui subit depuis des mois, une pression foudroyante de la part du Directeur Production, M. Yves POSTEC. À ce jour, l’intéressé a été affecté sous le couvert d'un mail, au poste d’aide instrumentiste. Pour une personne, Ingénieur de formation dans une école de renom en Europe, qui a été responsable de la section instrumentation depuis des années avant Jean Marc BALCON, admettez qu’il y a tout de même un problème…

Sur les sites, le personnel est littéralement bâillonné, traumatisé par la hiérarchie, et vivant au quotidien sous une pression inhumaine de la part des responsables en mer; Pour ces hommes qui font notre fierté à tous, nous pensons qu’ils méritent d’être mieux traités, avec du respect tout au moins.

Le Drh M. Minsili Kissinger fait l'objet d'accusations pour harcèlement sexuel avéré. Cette faute lourde de la part d'un responsable du top management est restée impunie à hauteur de la gravité de cet acte.

2- Sur la question des injustices

La convention collective est bafouée, à l'initiative du Drh qui a par ailleurs pris part aux ateliers de mise à jour de ladite convention et l'a ratifiée en sa qualité de représentant de l'employeur. À ce jour, il a réussi à faire du top management de Perenco des "hors la loi" dans la mesure où il vous a convaincu M. DARGENTRE que l'avancement automatique triennal, peut tout de même faire l'objet d'un arbitrage par l'employeur, ce qui est contre le principe et la raison d’être de cet article dans la convention collective.

Est-ce à dire que la Société Perenco au Cameroun a un pouvoir discrétionnaire pour ce qui est du code du travail et de la convention collective des industries pétrolières? Nous sommes sûrs que non. Alors pourquoi un seul homme doit traîner des masses à la perdition? Au point de violer la réglementation.

Dans les fonctions supports aux opérations, si les promotions professionnelles se font rares, les augmentations de salaire même conventionnelles, ne sont aucunement garanties. Dans la direction supply chain ou encore finance, des employés gardent la casquette de temporaires pendant des années, alors que l'organisation reconnaît la valeur qu'ils apportent au business, sans pour autant régulariser leurs fonctions en agents permanents.

Le personnel camerounais est sujet à de nombreuses difficultés, en mer en particulier. La restauration sur site est devenue plus un danger qu'un acte vital. Les mets sont apprêtés dans la nuit pour être consommés le lendemain. Résultat des courses, les salades, sauces, et riz parviennent gluants le lendemain midi, donc en début de putréfaction sur les plate-formes où travaillent les équipes. Ceux qui l'ont décrié ont été accusés d'incitation à la révolte par certains chefs de site sur le champ Rio delrey. Pendant ce temps, les plats sont de meilleures qualités dans les quartiers vie. Sur nos sites également, le personnel expatrié a un traitement de faveur sur l'attribution et l'entretien des logements, la qualité des repas, tandis que les locaux Camerounais passent toujours au second rang.

Le peuple Camerounais a une réputation d’hospitalité , mais pas au détriment de son propre épanouissement.

3- Sur la question des pressions psychologiques.

De nombreux cadres, ayant déjà travaillé plusieurs années au sein de Perenco, sont relégués à des fonctions inférieures de manœuvres, aide technicien ou d'agent de bureaux pour les administratifs, au bénéfice d'employés expatriés. Nous citerons ici les cas pour la Direction Opérations de: Mongo Trésor Ingenieur géosciences, Henri Mbenda Ingenieur Mécanicien qui ont été affectés à des postes d'opérateurs sur plate-forme, quand nous savons que ces fonctions sont des postes pour formation niveau avant Baccalauréat, Baccalauréat ou BTS, DUT. Roland Bissai ingénieur généraliste IST-AC, est parti comme chef opérateur alors qu'il a été ingénieur travaux puis ingénieur production. M Yves Bassong a été ingénieur instrumentation au sein du département maintenance pendant des années, aujourd'hui, on veut en faire un technicien instrumentation, soit 3 niveaux en dessous de son ancien poste, tout en expliquant a l’intéressé que ce n’est pas une sanction. Voilà à quoi ressemble la carrière de jeunes cadres camerounais chez Perenco Cameroun aujourd’hui pendant que les ingénieurs expatriés arrivent comme ingénieurs production puis sont promus en toute logique habituelle, chef de site au bout de 1, 2 ou 3 ans maximum. 

Les pressions hiérarchiques sont notre quotidien, "je vais te virer" est une expression presque aussi courante que le bonjour au sein de nos départements.

Les délégués du personnel font l'objet de grosses pressions en commençant par celle du DRH. M. Minsili qui fait du matraquage des esprits du personnel, son principal cheval de bataille. Zéro communication interne, zéro revendications de notre part, zéro gestion des compétences, zéro équité entre les employés, zéro objectivité, zéro plans de carrière, premier détracteur des supports normatifs camerounais en matière des droits des travailleurs et de surcroît accuse de falsification des dossiers du personnel. 

Est-ce là l’image que Perenco veut donner au Cameroun? Nous sommes certains que Non M. Le Directeur General.

Si nous devions énumérer tous les traitements extrêmes que subissent les employés, vous en seriez outrés M. DARGENTRE. Nous faisons confiance a votre subtilité et votre sagesse pour clarifier ces écarts qui sont contre les valeurs fondamentales de Perenco.

Bien entendu si vous posez des questions directes au personnel, personne n’y répondra clairement par peur des représailles, mais Nous savons que vous saurez y faire.

M. DARGENTRE,

Nous confions à votre autorité, cette requête afin que le mal soit traité dès sa racine.
- Nous voulons que le traitement social des employés, en particulier le personnel opérationnel soit identique. Nous sommes dans un même bateau en 2016: nous sommes suffisamment tributaires de la sécurité des uns et des autres, pour que nous soyons considérés sur le même pied d’égalité. Nous ne voulons plus d’hiérarchisation des employés, du fait de leur statut (expatrié ou local).

- Nous voulons également que les pressions par nos hiérarchies de 1er rang et plus haut, soient bannies. Nous travaillons avec beaucoup d'amour et de passion. Il n'est pas nécessaire que nos supérieurs nous brandissent le licenciement à la moindre occasion. Cela constitue un harcèlement moral au travail qui est réprimandé par la Loi Camerounaise et les règles universelles du Travail dont l’OIT est Garant.
- Nous voulons au minimum que le code du travail et la convention collective nationale des entreprises pétrolières soient respectés et que nos droits relatifs à l'échelon automatique triennal nous soient restitués.

- Nous voulons enfin, avec un accent particulier que les ressources camerounaises soient valorisées, que leurs compétences soient reconnues par le Management Perenco et mises à profit pour le bien de Perenco et du partenaire national SNH. Plus que dans d'autres filiales, vous savez M. DARGENTRE, quel est le potentiel intellectuel au Cameroun. C'est aussi à ces hommes et à ces femmes que Perenco doit son succès au Cameroun. Nous avons fait partie de cette aventure depuis le début, nous souhaitons que vous le reconnaissez au travers de l'épanouissement professionnel de toutes les équipes qui y travaillent au quotidien : ouvriers, agents de maîtrise, et cadres.

Bien cordialement
J.A.C



 

Perenco Cameroun Archives

Cameroun - Drame: Un homme trouve la mort sur la plateforme de l’entreprise française Perenco à Kribi

Par Lore E. SOUHE | Cameroon-Info.Net

Mis a jour le 02-Aug-2016

Par la même occasion, un pêcheur a été blessé par un bateau de la même compagnie au large de Limbé.

L’actualité au sein de Perenco-Cameroun a pris un tournant dramatique le samedi 30 juillet dernier. Christian Ikand, 39 ans, électricien employé par cible Rh, entreprise sous-traitante de Perenco-Cameroun, s’est noyé après une chute de 9 mètres sur le site Rio Del Rey East, situé à 80 kilomètres au large de Kribi. La victime, qui ne portait pas de gilet a perdu pied, trahie par la rambarde pourrie alors qu’il s’activait sur le plancher de la plateforme.

Selon Le Messager du mardi 2 août 2016, le bateau d’assistance appelé à la rescousse arrivera vingt minutes trop tard. Et la dépouille n’était toujours pas retrouvée plusieurs heures après. Officiellement, les recherches se poursuivaient encore samedi dernier jusqu’à très tard.

Mais ce n’est pas le seul incident qui a émaillé la fin de semaine de Perenco-Cameroun. 24 heures plus tôt, vendredi 29 juillet 2016, un piroguier a été percuté par un surfeur appartenant à l’entreprise française à Kribi, non loin du site de Bipaga. Heureusement, les dégâts seront moins graves. La victime s’en sort tout de même avec une fracture du tibia, indique le journal.

Dans un message laconique posté sur les réseaux sociaux, Éric D’Argentré, le Directeur de Perenco-Cameroun, informe le personnel de cet incident, précisant que «la famille de Christian Ikand a été informée de la situation dès samedi après-midi et est depuis prise en charge. Le personnel de la filiale Cible Rh sera gardé, et informé de la situation».

D’après le journal, cette mort aurait pu être évitée. En effet, aucun bateau d’assistance de Perenco, justement prévu pour ces cas-là, n’était présent. «Cette mort est stupide. Car, elle résulte du déficit d’entretien de la plate forme en général et de la rambarde en particulier. Un déficit d’entretien lui-même consécutif à la réduction des effectifs», se désole un observateur averti.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire