La hausse des
dépenses de l’Etat et l’augmentation globale de la consommation ont
permis au PIB de l’Allemagne de croître de 1,9 % en 2016.
LE MONDE ECONOMIE
| |
Par Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)
La croissance de l’économie allemande, qui s’élève à 1,9 % en 2016, est supérieure d’un demi-point à la moyenne des dix années précédentes (1,4 %). La hausse des dépenses de l’Etat et l’augmentation globale de la consommation liée à l’arrivée des réfugiés ont eu sur l’économie un fort effet d’entraînement.
Lire aussi l’éditorial :
Le charme de l’austérité allemande
La hausse soudaine de la population a également stimulé la consommation des ménages (+2 %). Au total, la consommation privée et publique a augmenté de 2,5 %, ce qui a représenté le plus gros soutien à la croissance allemande en 2016.
Lire aussi :
Le très bon bilan économique d’Angela Merkel
Demande immobilière forte
A côté de la consommation, les investissements en biens d’équipement et la construction ont constitué les autres moteurs de l’activité. Et leur bonne tenue doit également beaucoup à l’arrivée des réfugiés. Ces derniers, en renforçant la demande immobilière dans les centres urbains, ont stimulé la construction de logements neufs. Celle-ci a bondi de 4,3 % l’an dernier, quand les investissements ont augmenté de 2,5 %.La contribution du commerce extérieur en revanche a eu un léger effet négatif sur la croissance (– 0,1 %), car les importations ont augmenté plus rapidement que les exportations. En d’autres termes, la forte croissance enregistrée par l’Allemagne en 2016 doit peu aux forces traditionnelles de l’économie allemande, mais beaucoup aux dépenses intérieures fortement stimulées par l’arrivée des réfugiés.
Lire aussi la tribune :
Rénover la gauche : « Il faut donner aux demandeurs d’asile un accès immédiat au travail »
« Manque de personnel »
Nul doute que ces éléments vont contribuer à renouveler le débat sur les réfugiés en Allemagne, qui jusqu’ici était principalement abordé sous l’angle des coûts, ou de la sécurité. Or deux chiffres sont frappants : les 20 milliards d’euros dépensés par l’Etat pour accueillir les demandeurs d’asile correspondent presque exactement à l’excédent dégagé par l’Etat en 2016, qui s’élève à 19,2 milliards d’euros.Reste la délicate question de savoir si l’économie pourra intégrer les nouveaux arrivants. Pour l’instant, seuls quelques dizaines de milliers de réfugiés ont trouvé un emploi. Et ce, malgré une forte demande des entreprises, qui peinent à recruter. La chambre de commerce et d’industrie table sur la création d’un demi-million de postes en 2017, principalement dans les services de santé et de soin et dans l’éducation et la formation, qui envisagent de créer 150 000 emplois cette année, mais aussi le commerce et la gastronomie.
-
Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)
Journaliste au Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire