Combien sont-elles les filiales de grands groupes
internationaux en Afrique noire, et particulièrement au Cameroun, où les
nationaux sont ainsi soumis - comme à PERENCO CAMEROUN - aux vexations quotidiennes, et
surtout aux discriminations sociales ou professionnelles liées à leur
couleur de peau? Dans cette filiale camerounaise il semble ainsi normal
de déclasser de trois niveaux un ingénieur instrumentation
camerounais sorti d'une grande école européenne, quand ses collègues
expatriés arrivés comme ingénieurs production sont promus chef de site
en l'espace d'une, deux, ou trois années.
La persistance de cette segrégation qui ne dit pas son nom,
au relent colonial, dans une entreprise étrangère partenaire de la
puissante Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun, devient intenable et menace d'embraser ce secteur stratégique de l'économie nationale.
L'association NOUS PAS BOUGER
Voici dans son intégralité la lettre envoyée par les employés camerounais de PERENCO à leur directeur général, Eric DARGENTR
À l'attention de Monsieur Eric DARGENTRE, Directeur Général de PERENCO AU CAMEROUN
Monsieur DARGENTRE,
Par la présente, nous venons vous informer du climat
social malsain qui prévaut dans notre entreprise, du fait des
harcèlements, injustices, et pressions psychologiques que subissent les
employés Camerounais de la structure dont vous avez la responsabilité.
1- Sur la question du harcèlement
Certains collègues sont sujets au harcèlement moral de la
part de leur hiérarchie. Ce phénomène est récurrent à la Direction
Production sur du personnel rotationnel ou du personnel à terre.
Nous prendrons ici l’exemple de M. Yves BASSONG qui subit depuis des mois, une pression foudroyante de la part du Directeur Production, M. Yves POSTEC.
À ce jour, l’intéressé a été affecté sous le couvert d'un mail, au
poste d’aide instrumentiste. Pour une personne, Ingénieur de formation
dans une école de renom en Europe, qui a été responsable de la section
instrumentation depuis des années avant Jean Marc BALCON, admettez qu’il y a tout de même un problème…
Sur les sites, le personnel est littéralement bâillonné,
traumatisé par la hiérarchie, et vivant au quotidien sous une pression
inhumaine de la part des responsables en mer; Pour ces hommes qui font
notre fierté à tous, nous pensons qu’ils méritent d’être mieux traités,
avec du respect tout au moins.
Le Drh M. Minsili Kissinger fait l'objet
d'accusations pour harcèlement sexuel avéré. Cette faute lourde de la
part d'un responsable du top management est restée impunie à hauteur de
la gravité de cet acte.
2- Sur la question des injustices
La convention collective est bafouée, à l'initiative du
Drh qui a par ailleurs pris part aux ateliers de mise à jour de ladite
convention et l'a ratifiée en sa qualité de représentant de l'employeur.
À ce jour, il a réussi à faire du top management de Perenco des "hors
la loi" dans la mesure où il vous a convaincu M. DARGENTRE que
l'avancement automatique triennal, peut tout de même faire l'objet d'un
arbitrage par l'employeur, ce qui est contre le principe et la raison
d’être de cet article dans la convention collective.
Est-ce à dire que la Société Perenco au Cameroun a un
pouvoir discrétionnaire pour ce qui est du code du travail et de la
convention collective des industries pétrolières? Nous sommes sûrs que
non. Alors pourquoi un seul homme doit traîner des masses à la
perdition? Au point de violer la réglementation.
Dans les fonctions supports aux opérations, si les
promotions professionnelles se font rares, les augmentations de salaire
même conventionnelles, ne sont aucunement garanties. Dans la direction
supply chain ou encore finance, des employés gardent la casquette de
temporaires pendant des années, alors que l'organisation reconnaît la
valeur qu'ils apportent au business, sans pour autant régulariser leurs
fonctions en agents permanents.
Le personnel camerounais est sujet à de nombreuses
difficultés, en mer en particulier. La restauration sur site est devenue
plus un danger qu'un acte vital. Les mets sont apprêtés dans la nuit
pour être consommés le lendemain. Résultat des courses, les salades,
sauces, et riz parviennent gluants le lendemain midi, donc en début de
putréfaction sur les plate-formes où travaillent les équipes. Ceux qui
l'ont décrié ont été accusés d'incitation à la révolte par certains
chefs de site sur le champ Rio delrey. Pendant ce temps, les plats sont
de meilleures qualités dans les quartiers vie. Sur nos sites également,
le personnel expatrié a un traitement de faveur sur l'attribution et
l'entretien des logements, la qualité des repas, tandis que les locaux
Camerounais passent toujours au second rang.
Le peuple Camerounais a une réputation d’hospitalité , mais pas au détriment de son propre épanouissement.
3- Sur la question des pressions psychologiques.
De nombreux cadres, ayant déjà travaillé plusieurs années
au sein de Perenco, sont relégués à des fonctions inférieures de
manœuvres, aide technicien ou d'agent de bureaux pour les
administratifs, au bénéfice d'employés expatriés. Nous citerons ici les
cas pour la Direction Opérations de: Mongo Trésor Ingenieur géosciences, Henri Mbenda
Ingenieur Mécanicien qui ont été affectés à des postes d'opérateurs sur
plate-forme, quand nous savons que ces fonctions sont des postes pour
formation niveau avant Baccalauréat, Baccalauréat ou BTS, DUT. Roland Bissai ingénieur généraliste IST-AC, est parti comme chef opérateur alors qu'il a été ingénieur travaux puis ingénieur production. M Yves Bassong
a été ingénieur instrumentation au sein du département maintenance
pendant des années, aujourd'hui, on veut en faire un technicien
instrumentation, soit 3 niveaux en dessous de son ancien poste, tout en
expliquant a l’intéressé que ce n’est pas une sanction. Voilà à quoi
ressemble la carrière de jeunes cadres camerounais chez Perenco Cameroun
aujourd’hui pendant que les ingénieurs expatriés arrivent comme
ingénieurs production puis sont promus en toute logique habituelle, chef
de site au bout de 1, 2 ou 3 ans maximum.
Les pressions hiérarchiques sont notre quotidien, "je vais te virer" est une expression presque aussi courante que le bonjour au sein de nos départements.
Les délégués du personnel font l'objet de grosses
pressions en commençant par celle du DRH. M. Minsili qui fait du
matraquage des esprits du personnel, son principal cheval de bataille.
Zéro communication interne, zéro revendications de notre part, zéro
gestion des compétences, zéro équité entre les employés, zéro
objectivité, zéro plans de carrière, premier détracteur des supports
normatifs camerounais en matière des droits des travailleurs et de
surcroît accuse de falsification des dossiers du personnel.
Est-ce là l’image que Perenco veut donner au Cameroun? Nous sommes certains que Non M. Le Directeur General.
Si nous devions énumérer tous les traitements extrêmes
que subissent les employés, vous en seriez outrés M. DARGENTRE. Nous
faisons confiance a votre subtilité et votre sagesse pour clarifier ces
écarts qui sont contre les valeurs fondamentales de Perenco.
Bien entendu si vous posez des questions directes au
personnel, personne n’y répondra clairement par peur des représailles,
mais Nous savons que vous saurez y faire.
M. DARGENTRE,
Nous confions à votre autorité, cette requête afin que le mal soit traité dès sa racine.
- Nous voulons que le traitement social des employés, en
particulier le personnel opérationnel soit identique. Nous sommes dans
un même bateau en 2016: nous sommes suffisamment tributaires de la
sécurité des uns et des autres, pour que nous soyons considérés sur le
même pied d’égalité. Nous ne voulons plus d’hiérarchisation des
employés, du fait de leur statut (expatrié ou local).
- Nous voulons également que les pressions par nos
hiérarchies de 1er rang et plus haut, soient bannies. Nous travaillons
avec beaucoup d'amour et de passion. Il n'est pas nécessaire que nos
supérieurs nous brandissent le licenciement à la moindre occasion. Cela
constitue un harcèlement moral au travail qui est réprimandé par la Loi
Camerounaise et les règles universelles du Travail dont l’OIT est
Garant.
- Nous voulons au minimum que le code du travail et la
convention collective nationale des entreprises pétrolières soient
respectés et que nos droits relatifs à l'échelon automatique triennal
nous soient restitués.
- Nous voulons enfin, avec un accent particulier que les
ressources camerounaises soient valorisées, que leurs compétences soient
reconnues par le Management Perenco et mises à profit pour le bien de
Perenco et du partenaire national SNH. Plus que dans d'autres filiales,
vous savez M. DARGENTRE, quel est le potentiel intellectuel au Cameroun.
C'est aussi à ces hommes et à ces femmes que Perenco doit son succès au
Cameroun. Nous avons fait partie de cette aventure depuis le début,
nous souhaitons que vous le reconnaissez au travers de l'épanouissement
professionnel de toutes les équipes qui y travaillent au quotidien :
ouvriers, agents de maîtrise, et cadres.
Bien cordialement
J.A.C
Contact: employes2016perenco@gmail.com
Perenco Cameroun Archives
Cameroun - Drame: Un homme trouve la mort sur la plateforme de l’entreprise française Perenco à Kribi
Par Lore E. SOUHE | Cameroon-Info.Net
Mis a jour le 02-Aug-2016
Par la même occasion, un pêcheur a été blessé par un bateau de la même compagnie au large de Limbé.
L’actualité au sein de Perenco-Cameroun a pris un tournant dramatique le samedi 30 juillet dernier. Christian Ikand,
39 ans, électricien employé par cible Rh, entreprise sous-traitante de
Perenco-Cameroun, s’est noyé après une chute de 9 mètres sur le site Rio
Del Rey East, situé à 80 kilomètres au large de Kribi. La victime, qui
ne portait pas de gilet a perdu pied, trahie par la rambarde pourrie
alors qu’il s’activait sur le plancher de la plateforme.
Selon Le Messager du mardi 2 août 2016, le bateau d’assistance
appelé à la rescousse arrivera vingt minutes trop tard. Et la dépouille
n’était toujours pas retrouvée plusieurs heures après. Officiellement,
les recherches se poursuivaient encore samedi dernier jusqu’à très tard.
Mais ce n’est pas le seul incident qui a émaillé la fin de semaine de
Perenco-Cameroun. 24 heures plus tôt, vendredi 29 juillet 2016, un
piroguier a été percuté par un surfeur appartenant à l’entreprise
française à Kribi, non loin du site de Bipaga. Heureusement, les dégâts
seront moins graves. La victime s’en sort tout de même avec une fracture
du tibia, indique le journal.
Dans un message laconique posté sur les réseaux sociaux, Éric D’Argentré, le Directeur de Perenco-Cameroun, informe le personnel de cet incident, précisant que «la
famille de Christian Ikand a été informée de la situation dès samedi
après-midi et est depuis prise en charge. Le personnel de la filiale
Cible Rh sera gardé, et informé de la situation».
D’après le journal, cette mort aurait pu être évitée. En effet, aucun
bateau d’assistance de Perenco, justement prévu pour ces cas-là,
n’était présent. «Cette mort est stupide. Car, elle résulte du
déficit d’entretien de la plate forme en général et de la rambarde en
particulier. Un déficit d’entretien lui-même consécutif à la réduction
des effectifs», se désole un observateur averti.
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