Malgré des
améliorations, le potentiel des personnes immigrées n’est pas assez
exploité, alerte l’OCDE dans un rapport publié dimanche.

Celui-ci a été dévoilé à la veille de la conférence intergouvernementale organisée à Marrakech (Maroc) pour approuver formellement le « Pacte mondial sur les migrations ». Un document non contraignant, mais qui n’a cessé de susciter crispations et défections, y compris en Europe, traduisant la sensibilité du sujet. Or l’échec à insérer les migrants non seulement pèse sur la croissance, mais génère de l’instabilité politique et « affecte la cohésion sociale », alerte le rapport.
Aujourd’hui, les pays de l’OCDE et de l’Union européenne (UE) comptent, respectivement, 128 millions et 58 millions d’immigrés, soit plus de 10 % de leurs populations. Tour d’horizon, en cinq grandes tendances, de leur intégration économique.
- Un niveau d’éducation qui progresse, mais accuse des retards
Les résultats scolaires des jeunes descendants d’immigrés se sont améliorés dans la plupart des pays depuis dix ans. Mais, s’ils affichent des taux plus faibles de décrochage scolaire qu’autrefois, « les enfants d’immigrés continuent d’accuser un certain retard par rapport aux enfants de parents nés dans le pays », constate le rapport.
- Une intégration laborieuse sur le marché du travail
Le rapport souligne que les immigrés au chômage sont généralement moins susceptibles de toucher des allocations-chômage que le reste de la population : 36 %, contre 40 % dans l’UE. Mais cet écart est nettement plus réduit dans certains pays, comme la France, les Etats-Unis ou les pays nordiques.
- Une surreprésentation dans les emplois peu qualifiés
Parmi les migrants très diplômés, 45 % sont au chômage ou employés à un poste pour lequel ils sont surqualifiés. Un taux qui s’élève, pour le reste de la population, à 40 % au sein de l’OCDE et à 30 % dans l’UE. De façon générale, les pays européens et de l’OCDE accordent une valeur moindre aux diplômes obtenus à l’étranger. En Europe, le taux d’emploi des migrants non européens ainsi qualifiés est 14 % inférieur à celui de leurs pairs ayant obtenu un diplôme dans leur pays d’accueil.
- Une pauvreté plus répandue qu’il y a dix ans
Le fait de détenir un emploi n’est pas toujours un rempart efficace contre la paupérisation : le taux de travailleurs pauvres chez les migrants est d’environ 19 % dans l’OCDE et l’UE, deux fois plus qu’au sein des populations autochtones. L’écart est particulièrement marqué au Danemark, en Autriche ou dans les pays d’Europe du Sud.
Dans l’OCDE comme en Europe, le revenu médian des ménages de migrants est environ 10 % inférieur à celui des personnes nées sur place. Et, globalement, les personnes immigrées sont partout surreprésentées dans le premier décile, celui des ménages les plus modestes.
- Un sentiment de proximité avec le pays d’accueil
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire