« Examiner » les demandes d’asile des migrants dès le Tchad et le Niger...C'est en effet comme offrir ou retourner avec l'aide de l'OFPRA
les opposants et victimes des dictateurs à leurs principaux bourreaux.
Car la solidarité entre despotes africains, notamment francophones,
transformera naturellement le Tchad puis Niger en parfait filet pour
appréhender les victimes des persécutions des différentes tyrannies de
la sous région.
Et peut-être même ne franchiront-elles pas les
portes des "hotspots", puisque les bidasses de Déby et Issouffou auront
avant faciliter la tâche à l'OFPRA.
Triste triomphe du cynisme
politique sur les conventions internationales relatives à la protections
des réfugiés!
J'aimerais évidemment me tromper.
Joel Didier Engo
Crise migratoire : les "hotspots" en quatre réponses
En réunissant à Paris dirigeants européens et africains, Emmanuel Macron
persiste dans sa volonté de créer des centres de transit en Afrique. Le
point en quatre questions.
Par Le Point Afrique (avec AFP)
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Le Point Afrique
Le mini-sommet de chefs d'État et de gouvernement africains et
européens tenu ce lundi à l'Élysée devrait déboucher sur une nouvelle
feuille de route sur la question des migrations, sujet jugé prioritaire
en cette rentrée par Paris, Madrid, Berlin et Rome. Mais comment
dissuader les migrants de tenter la mortelle traversée de la
Méditerranée ? L'une des solutions qui dominent les discussions figure
les centres de transit et de la sécurisation des frontières. Voici
pourquoi en quatre réponses.
Qu'est-ce qu'un « hotspot » ?
Fin juillet, Emmanuel Macron a évoqué la
possibilité d'ouvrir des hotspots en Libye, une idée qui a fait bondir
les ONG, rapidement écartée par l'Élysée. Les hotspots, stricto sensu,
désignent les centres d'enregistrement et d'identification des migrants
en Grèce (5 sur les îles, hébergeant entre 8 000 et 10 000 personnes) et
en Italie (4 centres).
C'est un dispositif européen inventé
en 2015 avec la crise migratoire, pour prendre les empreintes des
arrivants, repérer ceux qui ont droit à l'asile (en les distinguant des
migrants économiques) et les répartir en Europe dans le cadre de la
« relocalisation ». Mais depuis l'accord UE-Turquie sur le renvoi des
réfugiés de 2016, aucun migrant n'a quitté les hotspots des îles
grecques.
Peut-on transposer ces centres en Libye?
La situation sécuritaire du pays, livré au
chaos, rend l'idée difficile. « Pas possible aujourd'hui », reconnaît-on
à l'Élysée. « Ce pays n'a aucune culture de l'asile », insiste Jean-Guy
Vataux, chef de mission en Libye pour MSF.
En Libye, entre 7 000 et 8 000 migrants sont
détenus dans une vingtaine de centres « officiels », mais les
conditions de vie y sont, selon les ONG, déplorables. De plus, un nombre
indéterminé de centres officieux (hangars, maisons...) sont exploités
par des milices et nul ne sait ce qui s'y passe. Paris veut donc
« traiter le problème en amont », c'est-à-dire au Niger et au Tchad,
avant la Libye et la périlleuse traversée de la Méditerranée.
On parle côté français de « centres
d'orientation », « pas de hotspots » dans ces deux pays, où une mission
française a été envoyée début août. Le Tchad compte 400 000 réfugiés
et 100 000 personnes déplacées, le Niger compte deux types de camps :
ceux gérés par le HCR pour les Nigériens principalement, et ceux de
l'OIM pour les migrants gagnant la Libye.
Quelle forme pour ces centres de transit ?
Un mécanisme rodé pourrait servir de
canevas : celui de la « réinstallation » mis en place depuis 2015 au
Liban (où un million de Syriens sont enregistrés), mais aussi en Turquie
et en Jordanie (où deux camps accueillent 45 000 et 85 000 personnes).
Dans ces camps du HCR ou de l'OIM, l'Office
français de protection des réfugiés et apatrides entend des migrants
sélectionnés avant de les transférer en France où l'asile leur est
accordé rapidement. Quelque 5 500 personnes ont bénéficié de ce
mécanisme au Liban, en Turquie et en Jordanie au cours des deux
dernières années. « Il s'agit de délocaliser l'instruction des
dossiers », assure-t-on à la présidence française, en promettant que
« ça va se mettre en place très vite ». En 2016, un total de 85 000
demandes ont été enregistrées en France et quelque 36 000 personnes ont
obtenu l'asile, selon les chiffres officiels.
De source nigérienne, on assure que « ce
n'est pas nouveau ». « Ces centres de transit existent déjà et nous
travaillons avec le Haut-Commissariat aux réfugiés et l'Organisation
internationale des migrations. » L'UE a versé en juillet une aide
de 10 millions d'euros au Niger pour lutter contre l'immigration
clandestine, premier décaissement d'un programme décidé en 2016.
Peut-on bloquer la frontière sud de la Libye?
Cela nécessiterait des investissements
colossaux, chiffrés par Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen,
à 20 milliards de dollars sur 20 à 25 ans. À titre de comparaison, l'UE
avait mis 1,8 milliard d'euros sur la table pour le développement de
l'Afrique lors de son sommet sur les migrations de 2015 à La Valette
(Malte).
Mais l'Europe est bien consciente du rôle
stratégique de la Libye, devenue la principale voie de migration en
Méditerranée depuis que la route passant par la Grèce et la Turquie
s'est tarie : près de 100 000 personnes sont arrivées en Italie depuis
le début de l'année (2 400 auraient péri) et côté français on surveille
de près la hausse des francophones (Ivoiriens, Guinéens...) parmi ces
migrants.
Pour fermer cette route, l'UE a formé une
centaine de garde-côtes libyens cet hiver, l'Italie leur a fourni des
vedettes pour patrouiller dans l'idée de renvoyer les migrants en Libye,
où se pose alors la délicate question des droits de l'homme.
D'autant que Tripoli pose ses conditions, en
réclamant, pour équiper ses garde-côtes et gardes-frontière, un soutien
européen à la levée de l'embargo sur les armes imposé en 2011 par
l'ONU.
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