dimanche 15 septembre 2024

Immigration: combattre ces politiciens extrémistes européens qui criminalisent les organisations humanitaires d'aide aux migrants

Il faut désormais systématiquement poursuivre et faire sévèrement condamner tous ces criminels politiques qui instrumentalisent la haine des migrants à des fins pouvoiristes en Europe; en laissant délibérément des milliers de ces derniers mourir sans secours humanitaire en méditerranées, à la suite des accords de sous-traitance particulièrement inhumains conclus avec un certain nombre de pays du Maghreb. L'immigration clandestine doit être traitée à la source, en rompant ou conditionnant clairement à la bonne gouvernance les relations avec nombre de dictatures corrompues des pays de départ en Afrique. En effet on n'empêchera jamais des personnes sans perspective d'avenir d'essayer obstinément de changer leurs conditions, et par ricochet celles plus largement de leurs familles. Joël Didier Engo, Association Nous Pas Bouger http://www.nouspasbouger.org
Italie : six ans de prison requis contre Matteo Salvini pour avoir refusé de laisser accoster des migrants en 2019 L’ex-ministre de l’intérieur d’extrême droite avait mis en œuvre la politique des « ports fermés » en vertu de laquelle l’Italie refusait l’entrée aux navires humanitaires qui secouraient les migrants en Méditerranée. Le Monde avec AFP Les procureurs italiens ont requis, samedi 14 septembre, une peine de six ans de prison à l’encontre de Matteo Salvini, vice-premier ministre italien d’extrême droite, pour avoir empêché des migrants de débarquer dans un port italien en 2019. M. Salvini, qui fait partie de la coalition de la première ministre, Giorgia Meloni, est jugé pour privation de liberté et abus de pouvoir présumés pour avoir maintenu 147 migrants en mer pendant des semaines sur un navire géré par l’organisation caritative Open Arms. « L’accusation a demandé que l’ancien ministre de l’intérieur Salvini soit condamné à six ans de prison », a déclaré à l’Agence France-Presse l’avocat d’Open Arms, Arturo Salerni, alors que les débats touchent à leur fin. Le verdict de ce procès, qui a débuté en octobre 2021, devrait être rendu le mois prochain, a-t-il ajouté. M. Salvini n’était pas présent à l’audience. Il avait auparavant publié sur Facebook : « Je le referais si j’avais à le refaire : défendre les frontières contre les migrants illégaux n’est pas un crime. » « Il est incroyable qu’un ministre de la République risque six ans de prison pour avoir fait son travail en défendant les frontières de la nation, comme l’exige le mandat qu’il a reçu de ses concitoyens », a-t-il ajouté sur X. Conditions sanitaires désastreuses Au moment de résumer son réquisitoire, le procureur Geri Ferrara, du tribunal de Palerme, a estimé qu’« un principe-clé n’est pas discutable : entre les droits de l’homme et la protection de la souveraineté de l’Etat, les droits de l’homme doivent prévaloir dans notre système heureusement démocratique ». Le navire est resté bloqué en mer pendant près de trois semaines avant que les migrants soient finalement autorisés par la justice à débarquer sur l’île italienne de Lampedusa. Les membres d’Open Arms avaient assuré que l’état physique et mental des migrants avait atteint un point critique lorsque les conditions sanitaires à bord étaient devenues désastreuses, notamment en raison d’une épidémie de gale. M. Salvini, chef du parti anti-immigration de la Ligue et ministre de l’intérieur à l’époque, a déclaré en janvier qu’il avait estimé que « la situation n’était pas dangereuse » à bord du navire. En 2019, alors qu’il participait au gouvernement de Giuseppe Conte, il avait mis en œuvre la politique dite des « ports fermés » en vertu de laquelle l’Italie refusait l’entrée aux navires humanitaires qui secouraient les migrants en Méditerranée. Une grande partie du procès a consisté à déterminer si la responsabilité de cette affaire incombait au gouvernement de M. Conte ou à M. Salvini seul. Il a déjà été poursuivi pour un chef d’accusation similaire, mais les poursuites ont été annulées par un tribunal de Catane en 2021. Le Monde avec AFP

samedi 15 juin 2024

Les limites d'une dérive d'extrême droite dans un pays multi-ethnique régi par un cantonnement/confinement insidieux et raciste des minorités

À l'image de la célèbre équipe de France de Football (LES BLEUS) majoritairement composée de joueurs d'origine africaine et étrangère, la France est aujourd'hui un pays multi-ethnique dans lequel paradoxalement des segments identitaires de la population votent massivement en faveur d'une extrême droite ouvertement xénophobe et raciste... Ce phénomène deviendra forcément de plus en plus incompatible voire inconciliable avec la nécessaire cohésion nationale, et pas seulement en matière de football. Parce que ces jeunes ne sont pas dans la même servilité coloniale que leurs lointains aînés, et commenceront inévitablement à se poser des questions de conscience, notamment sur le sens moral, éthique, civique de leur "sacrifice" pour une patrie suprémaciste ethnique qui discrimine et rejette foncièrement nombre de leurs semblables. Il s'agit ici d'un questionnement qui deviendra inévitable pour toutes ces générations françaises issues de la diversité notamment africaine, avec une tentation voire une tendance grandissante à privilégier les pays d'origine des parents et des grands parents. D'une manière ou d'une autre, quoiqu'ils fassent pour la France, l’inconscient général finit - y compris en dépit de leur notoriété - par les renvoyer à leur couleur de peau et à leurs supposés pays d'origine. C'est une mentalité hélas très ancrée dans la culture politique et médiatique de ce pays, et on ne saurait objectivement la réduire au Rassemblement national anciennement Front National. Autant en avertir suffisamment ces jeunes issus de l'immigration ou de couleur. Car fondamentalement un pays qui ne vous accepte pas comme ses ressortissants à part entière ne sera jamais le vôtre. Formellement Oui, mais affectivement Non, quelque soit votre contribution à son rayonnement. Il est en cela peut-être trop tard de les appeler au sursaut électoral, alors précisément que tout les a toujours tenu éloigner.
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER http://www.nouspasbouger.org

samedi 1 juin 2024

Demandeurs d’asile : « Derrière les “défaillances systémiques” du dispositif d’accueil français, il y a un refus d’adopter des solutions pragmatiques »

Par Guillaume Rossignol directeur du Jesuit Refugiee Service Source: Le Monde.fr Alors que la manière dont la France accueille les demandeurs d’asile est régulièrement pointée, Guillaume Rossignol, directeur du Service jésuite des réfugiés, invite, dans une tribune au « Monde », à ne pas céder à l’idéologie, à respecter les droits des personnes et à choisir des solutions à la fois humaines et viables.
En mars 2024, un arrêt du Conseil du contentieux des étrangers belge a empêché le transfert d’un demandeur d’asile vers la France au vu de « défaillances systémiques » du dispositif d’accueil de l’Etat français. Selon cet arrêt, ce demandeur d’asile risquait d’être traité de manière incompatible avec ses droits fondamentaux. « Certaines nuits, je reste assis sur une chaise près des agents de sécurité d’un hôpital, par crainte d’être de nouveau agressé durant mon sommeil », témoigne, par exemple, M. N., demandeur d’asile, accompagné par le Service jésuite des réfugiés (JRS France). Les défaillances dans l’accueil des demandeurs d’asile ne sont pas nouvelles. La France a ainsi été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme en 2021 pour les traitements inhumains et dégradants dont avaient été victimes des personnes en demande d’asile. Mais le plus inquiétant est l’ampleur de ces défaillances. Au 31 mars 2024, selon les chiffres issus d’Eurostat et de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), un organisme chargé de délivrer les « conditions matérielles d’accueil », c’est-à-dire une domiciliation, un hébergement et une allocation minimale assurant aux demandeurs un niveau de vie digne qui garantisse leur subsistance et protège leur santé physique et mentale, plus de 46 000 personnes en demande d’asile en étaient privées. Justifier l’injustifiable Or, plus qu’une crise du système d’accueil contre laquelle « on ne pourrait rien » – elle résulterait, par exemple, de l’impossibilité de traiter de trop nombreuses demandes –, certains cas manifestent une volonté délibérée de laisser perdurer ces situations et de justifier l’injustifiable, en s’abritant derrière le paravent du « droit ». Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le recours croissant des pays de l’UE à une « immigration choisie » pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre Ainsi en est-il de la politique française envers les demandeurs d’asile dits « dublinés », par référence au règlement européen de Dublin, organisant les procédures d’asile au sein de l’Union européenne (UE) et dont les principes ont été globalement repris par le pacte européen sur l’asile et la migration adopté le 14 mai 2024. Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés Migrations : « L’UE multiplie les contournements ou les contraventions au droit européen » Ces personnes, qui ont demandé la protection internationale de la France et y séjournent, sont entrées sur le territoire de l’UE par un autre pays. En application des textes précités, la France peut, pendant une durée de dix-huit mois, demander leur transfert dans le pays par lequel elles sont entrées dans l’UE (procédure Dublin) afin que ce pays assume et instruise lui-même la demande d’asile. Mais, une fois passé ce délai, la France devient responsable de leur demande d’asile. Or, nos autorités refusent à ces personnes tout moyen de subsistance, prétendant ne pas y être tenues en application du droit en vigueur. L’accès au travail des demandeurs d’asile Quelle que soit l’interprétation que l’on donne du droit français ou européen applicable, les priver d’une allocation et d’un hébergement en plus d’un accès au travail, c’est laisser les demandeurs d’asile dans une situation inhumaine et dégradante qui ne peut être conforme à aucun droit. Une première en la matière, le Service jésuite des réfugiés (JRS France) vient d’introduire devant le Conseil d’Etat une requête « en reconnaissance de droits » − un dispositif original introduit par une loi de 2016 sur la modernisation de la justice du XXIe siècle − pour faire reconnaître les droits individuels de l’ensemble de ces personnes au bénéfice des « conditions matérielles d’accueil ». Nous ne devons pas laisser justifier l’injustifiable, mais garder le souci de la justice. Derrière ces « défaillances systémiques » du dispositif d’accueil français, il y a aussi un refus d’adopter des solutions pragmatiques, en laissant l’idéologie prendre le dessus. Selon l’économiste El Mouhoub Mouhoud, président de l’université Paris-Dauphine-PSL, nous assistons à un « recul inquiétant de l’argumentation rationnelle » sur les questions d’immigration. Ainsi, une grande pluralité d’acteurs, y compris le Medef et les syndicats de salariés, se sont prononcés en faveur d’une solution simple : l’accès au travail des demandeurs d’asile. Cela réduirait, en effet, les coûts de leur accueil tout en leur permettant de se sentir utiles et en faisant rentrer des ressources dans le budget de l’Etat, à l’heure où les finances sont au rouge, le tout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, puisque les trois quarts des PME françaises déclaraient, fin 2023, rechercher en vain du personnel. Renoncer aux discours réducteurs D’après un rapport de JRS France, fondé sur les données d’enquêtes publiques de la Commission européenne, la France est le seul pays de l’Union européenne, avec la Hongrie, à ne pas accorder aux demandeurs d’asile un accès effectif au marché du travail. Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés Pacte européen sur la migration et l’asile : « Le régime d’asile actuel est inhumain par nature ; il doit être réformé en profondeur » Si tous les autres pays européens le font, ce n’est pas uniquement parce que c’est un droit établi par la directive européenne accueil mais aussi, et peut-être d’abord, parce que cela sert leurs intérêts économiques et sociaux sans que soit constaté pour autant un quelconque « appel d’air ». Il nous faut garder le souci de la réalité ; la réalité, c’est bâtir des solutions viables qui ne renoncent pas à l’humain. Si les situations indignes se propagent, c’est que nous n’y résistons pas avec assez de force, parce que nous perdons la perception de l’unicité et du caractère irremplaçable de chacun. C’est là le danger qui nous menace et menace l’Europe. Dans son poème Restons éveillés, dédié aux travailleurs immigrés, Missak Manouchian nous l’intimait déjà : il nous faut renoncer aux discours réducteurs pour garder claire vision et hauteur de vue. Guillaume Rossignol est directeur de JRS France (Service jésuite des réfugiés), une organisation catholique internationale qui agit aux côtés des demandeurs d’asile et des réfugiés. Guillaume Rossignol (directeur du Jesuit Refugiee Service)

lundi 22 janvier 2024

France: les excès d'une criminalisation croissante du droit des étrangers

Des milliers d'étrangers en situation régulière sont délibérément plongés dans l'illégalité par des lenteurs administratives organisées dans les préfectures et sous préfectures de France, les empêchant notamment d'obtenir des rendez-vous sur les plate-formes numériques souvent soit fermées soit saturées. Cela se traduit par des suspensions et des pertes de droits sociaux, puis quelques fois des licenciements par des employeurs littéralement acculés par une législation pénalisante. Cette situation perdure en réalité depuis les deux confinements du Covid-19 et devrait s'empirer avec la nouvelle loi-immigration raciste et xénophobe qui met officiellement en place une préférence nationale en France.
Marches contre la Loi-immigration: où sont les associations de sans-papiers de France? À quoi ou à qui sert-il de participer à des marches sur une Loi-Immigration xénophobe et raciste instaurant clairement la préférence nationale, dans lesquelles les organisations de sans-papiers n'auraient pas été conviées et sont ainsi tenues à l'écart??? Il faut aussi en finir avec ce vieux paternalisme suprémaciste où des leaders souvent de la gauche française s'estiment plus légitimes et crédibles de parler puis représenter les populations issues de la diversité à leur place, dont les étrangers réguliers et irréguliers de France pour notamment savoir défendre mieux que ceux-ci leurs droits bafoués. Notre association ne participe plus à ce marché de dupe consistant en une petite imposture humaniste et républicaine dans un pays dont les institutions (y compris les formations politiques et syndicales) s'accommodent largement sans le dire avec un racisme systémique d’État. Les victimes, premières concernées, sont complètement rendues invisibles et inaudibles par les joutes politiciennes. Que grand bien leur fasse!!!
Association NOUS PAS BOUGER http://www.nouspasbouger.org

vendredi 5 janvier 2024

Loi immigration: le devoir moral de sensibiliser les migrants Africains sur l'inhospitalité de l'Europe, et singulièrement de la France

Il arrive un moment où le désir de vivre dignement chez soi doit pouvoir l'emporter sur toute volonté d'affronter des obstacles de plus en plus insurmontables dans la clandestinité en Europe, et singulièrement en France. Dans un tel contexte, notre devoir moral est aussi de sensibiliser sur ces difficultés inhérentes à des sociétés ouvertement xénophobes et racistes. Puis d'inciter les migrants africains à privilégier d'autres destinations, à défaut de rester ou retourner dans leurs pays d'origine respectifs. L'attraction croissante exercée par les pays étrangers sur la jeunesse française Dites-le à tous les réactionnaires nombrilistes initiateurs de la Loi Immigration la plus raciste et xénophobe jamais adoptée en France sous la cinquième république... Nombre de jeunes Français dits de souche préfèrent de plus en plus non seulement migrer à l'étranger pour étudier, mais également pour s'y établir définitivement. Et s'il venait donc à tous ces pays (notamment d'Amérique, d'Asie, d'Océanie, et même d'Afrique, etc...) la tentation de leur appliquer systématiquement la réciprocité en termes de restrictions des visas, de cautions universitaires, de privations des droits sociaux, et d'accès aux marchés du travail, etc...comme le fait progressivement la France??? Le drame de la France c'est précisément qu'elle est gouvernée par une classe dirigeante (politique et économique) complètement déconnectée de la réalité économique et sociale de la population, à force de se coopter et se reproduire entre-elle en différents cercles clientélistes très fermés. Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
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jeudi 21 décembre 2023

L'imaginaire appel d'air: cette usine à fantasmes nombrilistes à l'origine de la conversion du macronisme au lepenisme

À force d'agiter toutes les menaces d'inspiration xénophobe et raciste contre les immigrés depuis des décennies, espérons que la classe politique qui les a mises en exécution avec la préférence nationale aura le courage d'en faire un bilan objectif dans quelques années, sans s'abriter derrière d'autres motifs fallacieux et populistes. https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/11/immigration-le-mythe-de-l-appel-d-air_6157358_3232.html Parce qu'elle devra rivaliser d'ingéniosité pour vendre l'attractivité de la France à des migrants qu'elle prive aujourd'hui de regroupement familial, de soins sanitaires, de toute forme d'épanouissement social et professionnel, de droit du sol, etc... dans un monde intégré et multipolaire où d'autres destinations plus compétitives tendent littéralement les bras aux plus talentueux d'entre-eux. Les Français voulus de souche devront quant à eux réapprendre à balayer leurs rues, à s'occuper de leurs vieillards et malades, à œuvrer dans le bâtiment, ou à cuisiner dans les restaurants, etc... avec des salaires modiques et des couvertures sociales dérisoires. https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/12/19/l-economie-va-avoir-massivement-besoin-de-travailleurs-etrangers-alerte-le-patronat_6206706_823448.html Au moins en aurons-nous peut-être terminé avec ce chantage permanent à un supposé "appel d'air" qui a alimenté bien des énormités réactionnaires sur la migration internationale depuis une quarantaine d'années dans ce pays.
Un décrochage généralisé quasiment programmé En effet lorsque la xénophobie et le racisme deviennent le seul vrai fond de commerce d'une certaine classe politique et surtout dirigeante, cela témoigne de son extrême médiocrité et ne mérite pas qu'on lui accorde une trop grande importance en pleine mondialisation. https://www.nouspasbouger.org/entretien-avec-voa-sur-la-suspension-des-visas/ Il faut davantage la plaindre en évitant soigneusement d’être pollué au quotidien par ses nuisances suprémacistes agitant la peur du "grand remplacement", notamment à travers toutes ces chaînes de télévision en continu à la solde de milliardaires réactionnaires ayant parfois paradoxalement fait fortune à l’étranger, notamment en Afrique, et qui lui servent de caisse de résonance. Parce qu'un pays développé qui refoule les étudiants étrangers au nom de la préférence identitaire nationale n'a plus sa place, du moins ne l'aura plus, dans le peloton des nations compétitives et innovantes de la planète. Son décrochage généralisé est quasiment programmé. Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
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lundi 11 décembre 2023

Cet interminable débat très condescendant sur l'immigration en France

 


L’incessant débat sur l'immigration en France sous-jacent à un décrochage programmé de l’occident, que ne veulent absolument pas voir ces élus Français dans leur criminalisation obsessionnelle et généralisée des migrants...
 
Il faudra pourtant le leur dire désormais, particulièrement en ces temps où les Africains rejettent dans leur écrasante majorité la relation déséquilibrée aux accents souvent misérabilistes et paternalistes avec la France. 
 
En réalité rares sont les subsahariens qui font encore l’honneur aux parlementaires Français de suivre leurs interminables débats aux accents racistes et xénophobes sur l’immigration. 
 
Parce qu’ils savent qu’ils sont non seulement les vraies cibles de ces joutes réactionnaires, mais aussi qu’elles n'influent fondamentalement plus sur la marche d’un monde multipolaire où les Africains ont aujourd’hui bien d’autres partenaires et destinations de premier choix en dehors de la France. 
 
C'est cela leur plus grande liberté et puissance infinie.
 
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER 

 
 
 

France: le projet de loi immigration à l'Assemblée nationale, premier test d'emblée pour le gouvernement

Ce lundi 11 décembre dans l'après-midi, l’Assemblée nationale entame en séance publique les débats sur le projet de loi immigration du gouvernement. Les discussions sont censées durer jusqu’au 22 décembre. Sauf si les députés décident, dès cet après-midi, de rejeter purement et simplement l’ensemble du texte, avant son examen. C’est mathématiquement possible et ce ne sera pas le seul obstacle pour le gouvernement français.

Gérald Darmanin, le ministre français de l'Intérieur à l'Assemblée nationale (illustration). Son projet de loi immigration va subir un test dangereux ce lundi 11 décembre dans l'après-midi.
Gérald Darmanin, le ministre français de l'Intérieur à l'Assemblée nationale (illustration). Son projet de loi immigration va subir un test dangereux ce lundi 11 décembre dans l'après-midi. AFP - MIGUEL MEDINA

Même si Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur affiche sa sérénité ces derniers jours, son projet de texte de loi immigration va subir un test dangereux cet après-midi : une motion de rejet préalable défendue par les écologistes. Si une majorité des députés présents dans l’Hémicycle la vote, il n’y aura pas de débats à l’Assemblée. Il faudrait en fait que le Rassemblement national (RN) et une partie des LR joignent leurs voix à celles de la gauche. « Une coalition entre la carpe et lapin », comme le répète le ministre de l’Intérieur. 

Suspense

Si la motion est adoptée, c’est la version durcie du Sénat qui prévaudrait. Mais le gouvernement pourrait préférer retirer son projet de loi. Le suspense risque de durer jusqu’au vote. Les LR semblent divisés sur la stratégie à adopter. Quand le RN, Marine Le Pen en tête, laisse planer le doute sur ses intentions.

Un casse-tête pour le gouvernement. Si la motion est rejetée, les discussions pourront commencer mais Gérald Darmanin n’est toujours pas assuré de disposer d’une majorité. L’exécutif devra-t-il recourir au 49.3 ? Une véritable course d’obstacles commence pour le ministre de l’Intérieur.

À lire aussi France: l'heure de vérité pour le projet de loi immigration à l'Assemblée

La loi immigration vue de Côte d'Ivoire

Le projet de loi sur l'immigration arrive dans l'Hémicycle. En Côte d’Ivoire, que pense-t-on de ce texte qui vise à « contrôler l'immigration et améliorer l'intégration ? » Notre correspondante à Abidjan est allée à la rencontre de jeunes Ivoiriens ayant étudié en France. Tous se disent atterrés par ce projet de loi très polémique.

« C’est une loi injuste, dit celui-ci à Marine Jeannin. Ça durcit les conditions de vie des immigrés, alors que c’est censé être le pays des droits de l’homme. Je trouve ça dommage, vraiment dommage qu’on en arrive là ». Comme Martial, les anciens étudiants d’écoles françaises sont consternés par ce projet de loi immigration, qui limiterait drastiquement l’accès aux prestations sociales.

Aurore est diplômée d’une école française de commerce et marketing : « Moi, j’étais étudiante à Paris. J’ai travaillé, j’ai cotisé, on m’a prélevée sur mon salaire... et ça, c’est injuste ». Autre point très polémique: la remise en cause du droit du sol et, plus généralement, le durcissement de l’accès à la nationalité. Une mesure injuste, selon l’avocate franco-ivoirienne Laurène Pinaud, mais aussi contre-productive : « Il y a aussi beaucoup d’étudiants étrangers dont on a besoin en France… la pérennité de la santé, de l’éducation… »

L'ancien Premier ministre Édouard Philippe a proposé ce dimanche de fixer « des quotas » de régularisation pour les travailleurs sans papiers exerçant dans les métiers en tension, une clause à laquelle la droite et l'extrême droite sont farouchement opposées.