Jusqu'où ira donc la surenchère xénophobe et raciste de M. Retailleau? À l'interdiction de toute régularisation et naturalisation en France??? Ben voyons...
Parce que toute surenchère populiste a forcément des limites, liées notamment ici aux rétorsions auxquelles elle expose les Français dans leurs pays d'accueil et de residence à l'étranger (y compris en Afrique), mais aussi à l'indispensable besoin d'une immigration pour soutenir l'économie d'une puissance moyenne européenne comme la France.
Cette simple réalité là, aucune posture isolationniste protectionniste voire nombriliste aux accents suprémacistes ethniques ne saurait l'erradiquer par quelle que directive ou circulaire ministérielle que ce soit.
Il suffit d'aller dans les hôpitaux en France ou d'observer les effectifs de nombre de petites, moyennes et grandes entreprises françaises, pour comprendre que les Retailleau, Le Pen et autre leaders extrémistes de droite fasciste sont de véritables illusionnistes et imposteurs politiques surfant en permanence sur la haine des étrangers pour leurs propres ambitions personnelles.
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Association NOUS PAS BOUGER
http://www.nouspasbouger.orgBruno Retailleau adopte un ton plus restrictif dans une nouvelle circulaire sur la naturalisation
Le ministre de l’intérieur demande notamment aux préfets de s’assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française et de l’adhésion aux valeurs de la République.
Le Monde avec AFP
Bruno Retailleau a diffusé une nouvelle circulaire consacrée aux naturalisations des étrangers qui, dans la forme, insiste davantage sur les dispositions susceptibles de restreindre l’accès à la nationalité française, sans grandes modifications sur le fond, selon le document révélé dimanche 4 mai par Le Figaro et consulté par l’Agence France-Presse (AFP).
Le ministre de l’intérieur doit en présenter le contenu lundi matin, lors d’un déplacement à la préfecture du Val-de-Marne, à Créteil. Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers.
Tenant d’une ligne dure en matière d’immigration et, par ailleurs, candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), M. Retailleau a adressé ce texte de cinq pages, auquel la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, à l’ensemble des préfets. Il y rappelle que « la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ».
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Bilan dans trois mois
En 2024, 66 745 acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) ont été dénombrées, ce qui représente une hausse de 8,3 % par rapport à 2023, qui s’explique par un rattrapage après une année marquée par des difficultés techniques, selon la direction générale des étrangers en France (DGEF), qui dépend du ministère de l’Intérieur.
En s’appuyant sur une disposition de la loi Darmanin, Bruno Retailleau demande aux préfets de s’assurer du renforcement du niveau de maîtrise requis en langue française pour obtenir la naturalisation et de l’adhésion aux valeurs de la République. Le ministre dresse également la liste des éléments d’appréciation démontrant « l’exemplarité du parcours du demandeur », notamment en ce qui concerne un séjour irrégulier avéré.
L’autonomie du demandeur est en outre soulignée. Celle-ci doit se traduire par une « insertion professionnelle » de cinq ans, un seuil rehaussé. Le demandeur devra justifier de « ressources suffisantes et stables », hors prestations sociales. Les préfets sont tenus de présenter au ministre un bilan de l’application de la circulaire dans trois mois.
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Le Monde avec AFP
À l'image de la célèbre équipe de France de Football (LES BLEUS) majoritairement composée de joueurs d'origine africaine et étrangère, la France est aujourd'hui un pays multi-ethnique dans lequel paradoxalement des segments identitaires de la population votent massivement en faveur d'une extrême droite ouvertement xénophobe et raciste...
Ce phénomène deviendra forcément de plus en plus incompatible voire inconciliable avec la nécessaire cohésion nationale, et pas seulement en matière de football.
Parce que ces jeunes ne sont pas dans la même servilité coloniale que leurs lointains aînés, et commenceront inévitablement à se poser des questions de conscience, notamment sur le sens moral, éthique, civique de leur "sacrifice" pour une patrie suprémaciste ethnique qui discrimine et rejette foncièrement nombre de leurs semblables.
Il s'agit ici d'un questionnement qui deviendra inévitable pour toutes ces générations françaises issues de la diversité notamment africaine, avec une tentation voire une tendance grandissante à privilégier les pays d'origine des parents et des grands parents.
D'une manière ou d'une autre, quoiqu'ils fassent pour la France, l’inconscient général finit - y compris en dépit de leur notoriété - par les renvoyer à leur couleur de peau et à leurs supposés pays d'origine.
C'est une mentalité hélas très ancrée dans la culture politique et médiatique de ce pays, et on ne saurait objectivement la réduire au Rassemblement national anciennement Front National. Autant en avertir suffisamment ces jeunes issus de l'immigration ou de couleur.
Car fondamentalement un pays qui ne vous accepte pas comme ses ressortissants à part entière ne sera jamais le vôtre. Formellement Oui, mais affectivement Non, quelque soit votre contribution à son rayonnement.
Il est en cela peut-être trop tard de les appeler au sursaut électoral, alors précisément que tout les a toujours tenu éloigner.
Il arrive un moment où le désir de vivre dignement chez soi doit pouvoir l'emporter sur toute volonté d'affronter des obstacles de plus en plus insurmontables dans la clandestinité en Europe, et singulièrement en France.
Dans un tel contexte, notre devoir moral est aussi de sensibiliser sur ces difficultés inhérentes à des sociétés ouvertement xénophobes et racistes. Puis d'inciter les migrants africains à privilégier d'autres destinations, à défaut de rester ou retourner dans leurs pays d'origine respectifs.
L'attraction croissante exercée par les pays étrangers sur la jeunesse française
Dites-le à tous les réactionnaires nombrilistes initiateurs de la Loi Immigration la plus raciste et xénophobe jamais adoptée en France sous la cinquième république...
Nombre de jeunes Français dits de souche préfèrent de plus en plus non seulement migrer à l'étranger pour étudier, mais également pour s'y établir définitivement.
Et s'il venait donc à tous ces pays (notamment d'Amérique, d'Asie, d'Océanie, et même d'Afrique, etc...) la tentation de leur appliquer systématiquement la réciprocité en termes de restrictions des visas, de cautions universitaires, de privations des droits sociaux, et d'accès aux marchés du travail, etc...comme le fait progressivement la France???
Le drame de la France c'est précisément qu'elle est gouvernée par une classe dirigeante (politique et économique) complètement déconnectée de la réalité économique et sociale de la population, à force de se coopter et se reproduire entre-elle en différents cercles clientélistes très fermés.
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
À force d'agiter toutes les menaces d'inspiration xénophobe et raciste contre les immigrés depuis des décennies, espérons que la classe politique qui les a mises en exécution avec la préférence nationale aura le courage d'en faire un bilan objectif dans quelques années, sans s'abriter derrière d'autres motifs fallacieux et populistes. https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/11/immigration-le-mythe-de-l-appel-d-air_6157358_3232.html
Parce qu'elle devra rivaliser d'ingéniosité pour vendre l'attractivité de la France à des migrants qu'elle prive aujourd'hui de regroupement familial, de soins sanitaires, de toute forme d'épanouissement social et professionnel, de droit du sol, etc... dans un monde intégré et multipolaire où d'autres destinations plus compétitives tendent littéralement les bras aux plus talentueux d'entre-eux.
Les Français voulus de souche devront quant à eux réapprendre à balayer leurs rues, à s'occuper de leurs vieillards et malades, à œuvrer dans le bâtiment, ou à cuisiner dans les restaurants, etc... avec des salaires modiques et des couvertures sociales dérisoires.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/12/19/l-economie-va-avoir-massivement-besoin-de-travailleurs-etrangers-alerte-le-patronat_6206706_823448.html
Au moins en aurons-nous peut-être terminé avec ce chantage permanent à un supposé "appel d'air" qui a alimenté bien des énormités réactionnaires sur la migration internationale depuis une quarantaine d'années dans ce pays.
Un décrochage généralisé quasiment programmé
En effet lorsque la xénophobie et le racisme deviennent le seul vrai fond de commerce d'une certaine classe politique et surtout dirigeante, cela témoigne de son extrême médiocrité et ne mérite pas qu'on lui accorde une trop grande importance en pleine mondialisation.
https://www.nouspasbouger.org/entretien-avec-voa-sur-la-suspension-des-visas/
Il faut davantage la plaindre en évitant soigneusement d’être pollué au quotidien par ses nuisances suprémacistes agitant la peur du "grand remplacement", notamment à travers toutes ces chaînes de télévision en continu à la solde de milliardaires réactionnaires ayant parfois paradoxalement fait fortune à l’étranger, notamment en Afrique, et qui lui servent de caisse de résonance.
Parce qu'un pays développé qui refoule les étudiants étrangers au nom de la préférence identitaire nationale n'a plus sa place, du moins ne l'aura plus, dans le peloton des nations compétitives et innovantes de la planète.
Son décrochage généralisé est quasiment programmé.
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER
L’incessant débat sur l'immigration en France sous-jacent à un décrochage programmé de l’occident, que ne veulent absolument pas voir ces élus Français dans leur criminalisation obsessionnelle et généralisée des migrants...
Il faudra pourtant le leur dire désormais, particulièrement en ces temps où les Africains rejettent dans leur écrasante majorité la relation déséquilibrée aux accents souvent misérabilistes et paternalistes avec la France.
En réalité rares sont les subsahariens qui font encore l’honneur aux parlementaires Français de suivre leurs interminables débats aux accents racistes et xénophobes sur l’immigration.
Parce qu’ils savent qu’ils sont non seulement les vraies cibles de ces joutes réactionnaires, mais aussi qu’elles n'influent fondamentalement plus sur la marche d’un monde multipolaire où les Africains ont aujourd’hui bien d’autres partenaires et destinations de premier choix en dehors de la France.
C'est cela leur plus grande liberté et puissance infinie.
France: le projet de loi immigration à l'Assemblée nationale, premier test d'emblée pour le gouvernement
Ce lundi 11 décembre dans l'après-midi,
l’Assemblée nationale entame en séance publique les débats sur le projet
de loi immigration du gouvernement. Les discussions sont censées durer
jusqu’au 22 décembre. Sauf si les députés décident, dès cet après-midi,
de rejeter purement et simplement l’ensemble du texte, avant son examen.
C’est mathématiquement possible et ce ne sera pas le seul obstacle pour
le gouvernement français.
Publié le :
Gérald Darmanin, le
ministre français de l'Intérieur à l'Assemblée nationale (illustration).
Son projet de loi immigration va subir un test dangereux ce lundi 11
décembre dans l'après-midi.AFP - MIGUEL MEDINA
Par :
Service Politique
Même si Gérald Darmanin,
le ministre de l’Intérieur affiche sa sérénité ces derniers jours, son
projet de texte de loi immigration va subir un test dangereux cet
après-midi : une motion de rejet préalable défendue par les écologistes.
Si une majorité des députés présents dans l’Hémicycle la vote, il n’y
aura pas de débats à l’Assemblée. Il faudrait en fait que le
Rassemblement national (RN) et une partie des LR joignent leurs voix à
celles de la gauche. « Une coalition entre la carpe et lapin », comme le répète le ministre de l’Intérieur.
Suspense
Si
la motion est adoptée, c’est la version durcie du Sénat qui
prévaudrait. Mais le gouvernement pourrait préférer retirer son projet
de loi. Le suspense risque de durer jusqu’au vote. Les LR semblent
divisés sur la stratégie à adopter. Quand le RN, Marine Le Pen en tête,
laisse planer le doute sur ses intentions.
Un casse-tête pour le
gouvernement. Si la motion est rejetée, les discussions pourront
commencer mais Gérald Darmanin n’est toujours pas assuré de disposer
d’une majorité. L’exécutif devra-t-il recourir au 49.3 ? Une véritable
course d’obstacles commence pour le ministre de l’Intérieur.
Le projet de loi sur
l'immigration arrive dans l'Hémicycle. En Côte d’Ivoire, que pense-t-on
de ce texte qui vise à « contrôler l'immigration et améliorer
l'intégration ? » Notre correspondante à Abidjan est allée à la
rencontre de jeunes Ivoiriens ayant étudié en France. Tous se disent
atterrés par ce projet de loi très polémique.
« C’est une loi injuste, dit celui-ci à Marine Jeannin. Ça
durcit les conditions de vie des immigrés, alors que c’est censé être
le pays des droits de l’homme. Je trouve ça dommage, vraiment dommage
qu’on en arrive là ». Comme Martial, les anciens étudiants d’écoles
françaises sont consternés par ce projet de loi immigration, qui
limiterait drastiquement l’accès aux prestations sociales.
Aurore est diplômée d’une école française de commerce et marketing : « Moi, j’étais étudiante à Paris. J’ai travaillé, j’ai cotisé, on m’a prélevée sur mon salaire... et ça, c’est injuste ».
Autre point très polémique: la remise en cause du droit du sol et, plus
généralement, le durcissement de l’accès à la nationalité. Une
mesure injuste, selon l’avocate franco-ivoirienne Laurène Pinaud, mais
aussi contre-productive : « Il y a aussi beaucoup d’étudiants étrangers dont on a besoin en France… la pérennité de la santé, de l’éducation… »
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe a proposé ce dimanche de fixer « des quotas »
de régularisation pour les travailleurs sans papiers exerçant dans les
métiers en tension, une clause à laquelle la droite et l'extrême droite
sont farouchement opposées.
Le massacre le 07 octobre 2023 par le Hamas des Israéliens suivi du massacre encours des Palestiniens de Gaza par Tsahal sert véritablement d'exutoire raciste et xénophobe pour toute une série de personnalités françaises qui poursuivaient déjà leur propre agenda islamophobe et arabophobe dans la société.
Nous le déplorons en vain depuis des semaines
En réalité la confusion politicienne qu'elles entretiennent délibérément sur les plateaux de télévisions et de Radios françaises (LCI, Cnews, etc...) entre l'empathie envers les Palestiniens de Gaza et l'apologie du terrorisme du Hamas dessert la nécessaire lutte contre l'antisémitisme. Parce que ces politiciens néo-conservateurs (droite, extrême-droite, quelques socialistes), xénophobes et racistes veulent se donner bonne conscience sur la énième guerre encours entre deux peuples en exacerbant les tensions ethno-raciales sur le territoire Français.
Ce sont pour l'essentiel de tristes personnages essentiellement carriéristes, qui s'avèrent en cela les pires alliés d'Israël, car foncièrement pourfendeurs d'une paix définitive entre Israéliens et Palestiniens. Au fond ils n'aiment ni les Juifs, ni les Arabes, et encore moins les Noirs d'origine africaine ou afro-descendants, et doivent définitivement être mis à nus.
La paix entre Juifs et Arabes est le cadet de leurs soucis.
C'est l'occasion de répéter que dans le conflit Israëlo-Palestinien, il n'y aura pas meilleure garantie pour la sécurité d'Israël, de la région, et du monde qu'une solution de paix entre 02 peuples dans 02 États viables aux frontières internationalement reconnues par tous.
C'est précisément cette solution que ne veulent absolument pas entendre parler ces politiciens et leaders réactionnaires qui soutiennent Netanyahu en France, quoiqu'ils en disent officiellement.
Pourtant ils devront s'y faire, parce qu'elle est incontournable et qu'ils ne pourront pas éliminer tous les Palestiniens, encore moins tous les Arabes et musulmans dans cette partie du monde ou ailleurs.
Le poison mortel des propos racistes entendus sur les plateaux télés, par Samira Sedira
L’autrice et chroniqueuse revient sur les sorties racistes et islamophobes auxquelles ont été confrontés les spectateurs de CNews ou de LCI ces derniers jours, sous couvert d’analyses de la guerre entre Israël et le Hamas. L’Autorité de régulation de l’audiovisuel et du numérique a été saisie, mais le mal est fait…
Arno Klarsfeld (à gauche), sur le plateau de CNews, mardi 31 octobre. (Capture d'écran/Dailymotion)
par Samira Sedira
publié le 02 novembre 2023
«Les musulmans, beaucoup travaillent sur les chantiers, ils ont accès à des explosifs, peuvent avoir accès à des armes à feu. S’il y avait un mot d’ordre pour tuer des juifs, il pourrait y avoir un attentat tous les jours.» C’est ce qu’a soutenu sur CNews Arno Klarsfeld, avocat vedette revenu d’entre les oubliés du PAF. Pascal Praud, l’interviewer du pire, grand confident du tout-à-l’égout, n’a pas moufté. Ni aucun de ses invités d’ailleurs. Pas un ne s’est insurgé, pas même une molle contestation, rien. On a laissé Arno Klarsfeld prétendre en toute impunité que tous les musulmans étaient des terroristes en puissance. On a laissé Arno Klarsfeld salir la vie, l’histoire et la dignité de millions de musulmans, sans que cela ne perturbe personne.
Déferlement logorrhéique
Prétendre que «beaucoup de musulmans» travaillent sur les chantiers est déjà une infamie en soi. Dans l’esprit brumeux de l’avocat, le musulman est une bête de somme inapte à occuper d’autres postes que ceux auxquels il est destiné. Ouvriers de père en fils. Femme de ménage de mère en fille. La boue, la serpillière, la crasse. C’est ça, le déterminisme social. La misère, on tombe dedans à la naissance. Mais le pire, dans les propos d’Arno Klarsfeld, c’est quand il sous-entend que tous les musulmans (assoiffés de sang, il va sans dire) obéissent à des forces obscures. Les musulmans : une armée grouillante au service d’on ne sait quelle organisation antijuive, prête à dépecer au moindre claquement de doigts. Et en ce jour d’Halloween, il n’a pas été le seul à se déshonorer. Pascal Perri, éditorialiste sur LCI, a osé l’expression «antisémitisme couscous» pour commenter la multiplication des actes antisémites en France, insinuant au passage que seuls les mangeurs de couscous sont capables de telles ignominies. On les imagine sans peine, tous ces nuisibles amateurs de semoule, crapahuter la nuit à la recherche d’un bout de mur vierge pour y tagger leur haine.
On assiste aujourd’hui à une libération exponentielle de la parole raciste sur les plateaux de télévision. Depuis quelques années, l’habitude est prise de parler des Arabes (appelons un chat un chat) en les excluant quasi systématiquement du débat, et en faisant comme s’ils étaient parfaitement imperméables à toutes insanités. C’est bien connu, l’Arabe a le don d’insensibilité. L’étanchéité, c’est dans son ADN. On peut dire ce qu’on veut de lui, rien ne l’atteindra jamais. C’est pratique, et ça permet à ceux qui ne retiennent plus leur langue de se lâcher librement. On n’imagine pas l’impact que ces salissures quotidiennes entraînent dans l’esprit des musulmans et des non-musulmans originaires du Maghreb ; croyants, athées, tout le monde dans le même sac, du moment que votre gueule correspond à votre pedigree. On oublie que derrière ces concepts télévisuels, il y a des hommes et des femmes. On oublie que chaque parole blessante, quand bien même elle serait prononcée par un imbécile, est vécue comme une humiliation. La violence de ce déferlement logorrhéique est dévastatrice. Elle grignote, dégrade, amoche de l’intérieur. Rien ne résiste à ça, pas même l’amour infini que l’on peut ressentir pour un pays.
Société malade
Arno Klarsfeld, dont je me fiche comme de ma première dent, n’est que le piètre reflet d’une société malade de sa nation. Ce qui est bien plus préoccupant, c’est la façon abjecte, de plus en plus décomplexée, dont tout une population est montrée du doigt. Ce qui est préoccupant, c’est cette façon de catégoriser, inférioriser, désigner comme coupable un certain type de population. Ni l’islamophobie ni l’antisémitisme n’ont leur place. Toute forme d’intolérance est un poison mortel. Désigner qui vaut la peine d’exister, et qui n’en vaut pas la peine, c’est se prendre pour Dieu. Tenons-nous en à devenir des êtres humains corrects, c’est déjà un travail considérable.
Ils pourront expulser, enfermer, et même tuer autant de noirs, d'arabes, et de populations issues des minorités, que cela ne changera fondamentalement rien au basculement démographique et économique encours.
C'est toute la stupidité de la hantise exercée sur ces gens racistes et xénophobes par ce qu'ils assimilent à "un grand remplacement", mais qui correspond simplement à l'ordre inéluctable de l'évolution naturelle de la planète vers le grand métissage.
Joël Didier Engo, Président de l'association NOUS PAS BOUGER
Cette manière d'abattre des jeunes généralement issus de la
diversité pour refus d'obtempérer (sous-jacent parfois à un défaut
de permis de conduire), est symptomatique de la mentalité d'une
police réactionnaire qui sait qu'elle jouit d'une impunité totale
en France.
Ce
phénomène est à certains égards plus préoccupant qu'aux
États-Unis d'Amérique où les polices sont essentiellement
municipales et pas à l'abri de poursuites puis de condamnations
judiciaires. La police est nationale en France, et dans son écrasante
majorité adhérente au Syndicat "Alliance" ouvertement
d'extrême droite.
C'est
dire si elle n'a aucune gêne à adopter une position ouvertement
xénophobe et raciste, stigmatisante envers les minorités et surtout
les jeunes des quartiers populaires, se sachant couverte par toute une frange de la classe politique (Rassemblement national, Parti des
Républicains, Macronistes) acquise au suprémacisme ethnique et
identitaire.
En
agitant en permanence la menace électorale de l'extrême droite sous
couvert d'un discours xénophobe et raciste décomplexé, la classe
politique et médiatique française ne mesure pas assez la défiance
et même la détermination des nouvelles générations issues des
minorités visibles à en découdre avec une république gangrenée
par une laïcité d'exclusion, les violences policières, et une
rhétorique fascisante.
Qu'elle
retienne une fois pour toute que ces jeunes dits des quartiers ne se
laisseront pas indéfiniment marcher dessus et abattre comme des chiens par une police majoritairement réactionnaire, soutenue par
des théoriciens du grand remplacement ultra médiatisés .
Les
émeutes successives ne seraient que le prélude d'un affrontement à
plus grande échelle, qui menace ce pays de l'intérieur, après
avoir délibérément laissé prospérer un modèle ségrégationniste
d'inspiration coloniale.
Au terme de longs mois d'incertitude puis de la précarité des statuts accordés aux réfugiés africains en provenance d'Ukraine (récépissés successifs d'une durée mensuelle suivis d'OQTF), nous avons dû rediriger vers l'Allemagne ceux d'entre eux qui sont détenteurs de cartes de résident ou de la nationalité ukrainienne.
Il nous est simplement inconcevable de laisser ces personnes déjà éprouvées par le départ sous les bombes en l'Ukraine, d'être à la merci des discriminations de nature xénophobe et raciste pratiquées ouvertement dans les préfectures et sous-préfectures françaises, tout à l'opposé du traitement privilégié accordé par celles-ci aux réfugiés blancs Ukrainiens.
En Allemagne ce phénomène est atténué et presqu'inexistant, les ressortissants africains remplissant les critères énoncés plus haut (résidents ou nationalité Ukrainienne) se sont immédiatement vus accorder un statut de réfugié (délivrance de cartes de séjour pluriannuels) similaire à leur homologues blancs Ukrainiens, en conformité avec les principes adoptés au début de la guerre en Ukraine par les pays membres de l'union européenne (UE).
Au fond toute la différence réside dans la manière dont chaque pays européen s'attaque réellement au racisme, et particulièrement à la négrophobie sur son sol, indépendamment de la guerre en Ukraine. En la matière force est de reconnaître que la France s'en accommode officiellement, notamment dans l'escalade réactionnaire que se livre la majorité macroniste au pouvoir avec son opposition d'extrême droite du Rassemblement national (RN).
Environ 634 millions d’euros. C’est la somme qu’aurait dépensée l’Etat en 2022 pour organiser l’accueil de quelque 100 000 Ukrainiens en France, d’après la Cour des comptes, qui a rendu public un audit sur le sujet, mardi 28 février. Sur cette somme, plus de 253 millions d’euros auraient été consacrés à l’hébergement et plus de 218 millions d’euros au versement d’une allocation de subsistance.
En dépit de ces coûts, la Cour des comptes livre un rapport en forme de satisfecit vis-à-vis des pouvoirs publics qui ont su, notamment, privilégier une gestion souple et déconcentrée des conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, en s’appuyant sur la création dès le 9 mars 2022 d’une cellule interministérielle de crise Ukraine (CIC Ukraine) ou encore le recours aux préfets de département pour gérer les flux d’arrivées des déplacés d’Ukraine et l’animation des acteurs locaux de référence.
La cour relève en particulier l’effort déployé afin de mettre en place des lieux d’accueil : « Plus de 80 sites ont été ainsi ouverts entre mars et août 2022 », qui ont concentré tout à la fois « le diagnostic social et de santé, l’émission de titres de séjour, les formalités pour l’obtention des droits, le premier hébergement et les premières aides, ainsi que l’orientation vers des hébergements ou logements de moyen terme ».
A l’intérieur de ces « hubs », la protection temporaire a ainsi été délivrée aux réfugiés ukrainiens, de sorte qu’ils ont aussitôt bénéficié d’un ensemble de droits (autorisation provisoire de séjour, accès aux droits sociaux et aux soins, scolarisation des enfants mineurs, autorisation d’exercer une activité professionnelle, accompagnement social…) et notamment le versement d’une allocation de demandeur d’asile « dans des conditions exceptionnellement favorables », souligne la Cour. Cette allocation, qui représente 6,80 euros par jour pour une personne, a été automatiquement majorée de 7,40 euros pour les Ukrainiens (jusqu’en octobre 2022) alors que ce cas de figure n’est en théorie prévu que pour les demandeurs d’asile n’étant pas hébergés gratuitement par l’Etat.
Hébergés immédiatement
En l’espèce, les Ukrainiens ont pu être hébergés immédiatement. D’après la Cour des comptes, « plus de 87 000 places [ont été créées], dont près de 60 000 demeuraient actives à la fin de l’année 2022 ». Parmi elles, l’hébergement collectif financé directement par l’Etat a représenté un tiers des réponses « pour un coût unitaire représentant presque le double de celui des dispositifs offerts aux demandeurs d’asile classiques, du fait de l’urgence des mises à l’abri et de l’incertitude pesant sur la durée du conflit ».
Ainsi, « le coût par place et par jour s’est élevé à 38 euros en moyenne nationale, là où la mise à l’abri de droit commun en nuitée hôtelière est en moyenne inférieure à 20 euros et à 18 euros dans le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile », mettent en avant les auteurs du rapport.
A côté de ça, l’hébergement citoyen a représenté près de la moitié des solutions de prise en charge des déplacés d’Ukraine. Mais le nombre de personnes ainsi logées est passé de plus de 23 000 fin septembre à moins de 13 000 à la mi-octobre 2022, soulignant les limites du dispositif, avec des ruptures d’hébergement avant l’été ou à l’approche de l’hiver, dans un contexte notamment « d’alourdissement des coûts de l’énergie ».
« Résultats modestes » de l’insertion professionnelle
Par ailleurs, l’objectif d’orientation vers des logements pérennes, dans le parc social comme privé, s’est heurté à la fragilité économique des ménages ukrainiens et à l’incertitude liée à la guerre et à un éventuel retour au pays. De sorte qu’à la fin de l’année 2022, seuls « 8 500 logements étaient occupés par plus de 27 000 personnes ». Désormais, insiste la cour, l’Etat fait face à l’enjeu d’« adapter des dispositifs conçus comme temporaires à une inscription dans un temps plus long, alors même que leur public ne manifeste pas nécessairement davantage de projets d’installation pérenne ».
Le dispositif d’insertion professionnelle connaît à ce titre « des résultats modestes », constate la cour, qui évoque moins de 13 000 personnes ayant travaillé sur un total de 85 000 adultes.
Parmi les pistes de travail évoquées par les auteurs, figure la possibilité de mettre à contribution financière les Ukrainiens hébergés gratuitement, dès lors qu’ils ont des ressources notamment liées à un emploi ; ou encore celle d’orienter plus fortement des Ukrainiens vers les zones où l’offre de logement est plus large dans une logique de « responsabilisation des bénéficiaires de droits », préconise la cour.
Dans ce contexte, et tandis que 2 000 à 4 000 réfugiés continuent d’arriver en France tous les mois, la cour s’étonne que la loi de finances pour 2023 ne prévoit « aucun crédit pour financer les actions en faveur des publics ukrainiens accueillis ». Elle évoque à ce titre un défaut de sincérité et un manque de visibilité.
En réalité le repli identitaire au relent xénophobe et raciste touche différentes parties du globe..avec une lame de fond néo-conservatrice, suprématiste aux accents voulus patriotiques et nationalistes.
Toutes les populations du monde sont ainsi successivement gagnées, y compris les franges que l'on aurait pu penser peu exposées voire affranchies définitivement par cette tentation, en raison de leur histoire coloniale particulièrement douloureuse, puis de leur migration souvent économique dans les zones les plus développées de la planète ...
À l'observation, je découvre que certains Africains frustrés peuvent de manière complètement décomplexée se révéler encore plus racistes et xénophobes dans une posture essentiellement victimaire, que le seraient des Italiens, des Français, ou des Américains soumis à des législations régissant fermement l'incitation à la haine ethno-raciale.
En effet au sein de certaines diasporas africaines le mot d'ordre semble "Être et Rester entre soi" en profitant au maximum des opportunités offertes par certains pays développés, plus particulièrement l'Occident. Quiconque s’écarte de ce schéma communautaire sur un plan affectif, citoyen, culturel, social, économique ou politique... est aussitôt assimilé sans le dire à un paria et même à un "traître vendu" aux blancs et impérialistes occidentaux, qu'il faut parfois sévèrement tancer, brocarder sur les plate-formes et réseaux sociaux, puis ostraciser.
Je constate ainsi chaque jour avec ces extrémistes identitaires très cyniques et opportunistes, la difficulté que nous aurons désormais dans nos organisations de la société civile à convaincre les pouvoirs politiques (quels qu'ils soient) d'accorder encore plus de moyens à l’intégration de certains migrants, puis à la mixité sociale par exemple en France et en Europe...Alors que nombre d'étrangers sub-sahariens se sont extrêmement fermés sur eux-mêmes sous l'emprise des nouveaux gourous dits panafricanistes et communautaristes, refusant catégoriquement toute forme de multiculturalisme, portant un regard très négatif sur les modèles républicain et démocratique, voyant en leurs pays d'accueil uniquement des prédateurs et bourreaux coloniaux (à l'image du climat particulièrement délétère qui règne au sein des diasporas africaines de Paris autour de la relation tendue entre la France et le Mali, les régimes militaires d'Afrique de l'ouest, puis les dictatures vieillissantes du continent).
Autant dire que notre combat pour une meilleure intégration et mixité sociale s'est singulièrement compliqué, au point de devenir pratiquement impossible auprès de personnes foncièrement intolérantes et haineuses.
Même
le prétexte de la légitime défense ne justifie pas de tirer
mortellement sur deux êtres humains comme des pigeons en plein Paris
...NON et NON et NON!!!
Banale
scène de meurtre de deux hommes noirs en plein Paris un dimanche
soir???
Comme
dans une banale scène de violences policières contre des fugitifs,
aussitôt assimilés à des "délinquants" (noirs)
multirécidivistes car « défavorablement connus, entre autres pour stupéfiants »....autorisant donc leur meurtre "légitime"
en plein Paris un dimanche soir.
Surtout
ne comparez pas cette police à la gâchette particulièrement facile
contre les minorités visibles à celle de certaines métropoles
américaines. On vous rira au nez en vous accusant de sombrer dans la
victimisation, l'argument massue de la fachosphère.
À
l'évidence il est fortement déconseillé à certains d'entre-nous
de nous retrouver seul devant elle à certaines heures et dans
certains lieux de la capitale française. Parce que non seulement la
police peut de la sorte nous arroser de balles en plein Paris, mais
aussi la probabilité est forte qu'elle en sorte sans le moindre
blâme.
Vous
serez donc morts pour rien, même pas pour "bavure policière"!!!
Ça y est, ils y sont parvenus...pourrait-on aisément en déduire. Tant nous avons vu prospérer un acharnement politico-mediatico-judiciaire sans précédent depuis son premier sketch raté considéré comme antisémite sur TF1.
Ce fut véritablement le début d'une descente aux enfers, ponctuée d'une escalade antisémite puis d'infinis procès à l'appel, qui ont fini par l’empêcher pratiquement d'exercer son métier d'humoriste en France, car privé de salles de spectacles puis de diffuseurs dans les réseaux sociaux.
Vivement que tous les négrophobes, arabophobes, islamophobes et xénophobes notoires qui polluent encore l'espace public français, dont les médias généralistes, puissent connaître un sort similaire!!!
Nous donnerons alors plus de crédibilité au combat que certains d'entre-nous menons sans distinction d'origine ethnique ou de religion contre toutes les formes d'intolérance et de racisme en république; évitant notamment à nombre de ses victimes d'origine africaine et maghrébine de céder à la tentation du repli communautaire, ou pire encore à l'antisémitisme imbécile des cages d'escaliers.
Parce que celui-ci prospère d'abord - ayons l'honnêteté de le souligner - sur le déni officiel, mais aussi un profond sentiment d'injustice, puis cette perception d'un deux poids deux mesures devenu particulièrement insupportable dans une république voulue égalitaire et fraternelle.
Nous ne cesserons pas même sous la pression insidieuse de relever ces graves contradictions.
Même si je m'efforce de taire cette triste réalité pour ne pas être accusé de "sombrer dans la victimisation" (comme ils disent), il m'est difficile de ne pas en parler quand elle touche une femme modeste d'origine africaine, habitante d'un quartier placé en politique de la ville (Belleville Saint-Maur - BSM), jusqu'ici seule et unique personne issue de la diversité siégeant au sein du bureau local de la Régie de Quartier (La Régie de Quartier de la Fontaine au Roi située au 1 Rue Robert Houdin, dans le Bas Belleville).
Mme Lucie Mustapha vient d'être arbitrairement exclue à la demande expresse d'un élu socialiste (dont je tais pour le moment le nom).
Pour parvenir à ses fins, cet adjoint au maire du onzième a littéralement noyauté l'assemblée avec ses camarades socialistes et ainsi obtenu le départ de la seule personne au sein du bureau de cette régie qui habite et vit réellement dans ce quartier populaire depuis des décennies, engagée au quotidien dans l'accompagnement des personnes en difficultés, médiatrice de terrain auprès d'une frange de jeunes déscolarisés et de parents désorientés, etc...
Elle est notre principale interlocutrice et partenaire au sein de ce quartier difficile; et fait aujourd'hui les frais d'un racisme endémique dans les rangs d'une certaine gauche française et parisienne, incapable d'envisager autre chose pour des personnes issues de l'immigration africaine ou maghrébine, que d'être des éternels faire-valoir et assistés d'un vieux discours misérabiliste.
Ce n'est simplement plus supportable!!!
Joël Didier Engo, Président de l'association NOUS PAS BOUGER
http://www.noupasbouger.orgAssociation NOUS PAS BOUGER
Maison des Associations des Onzième
et Dix-huitième arrondissement de Paris
Boîte N° 143
8, rue du Général Renault
75011 Paris et 15 Passage Ramey 75018 Paris
N – W751202408À Madame Clotilde BREAUD
Présidente de la Régie de Quartier Fontaine au Roi
Objet : demande d'un droit de réponse envoyée par Mme Clotilde BREAUD à la suite de notre publication faisant état de racisme lors du renouvellement du Bureau de la Régie de Quartier Fontaine au Roi à Paris
Madame, Monsieur,
Nous accusons réception de la demande d'un droit de réponse envoyée par Mme Clotilde BREAUD à la suite de notre publication du 1er Juillet 2021 sous le titre "Plafond de Verre et Racisme endémique dans les rangs de la gauche parisienne", faisant notamment état de faits de racisme caractérisé lors du renouvellement du Bureau de la Régie de Quartier Fontaine au Roi dans le Onzième arrondissement de Paris.
https://www.nouspasbouger.org/plafond-de-verre-et-racisme-endemique-dans-les-rangs-de-la-gauche-parisienne/
Tout en nous engageant conformément à la loi à publier ledit droit de réponse, nous confirmons l'intégralité des faits mentionnés qui ne relèvent nullement d'une volonté délibérée de notre part de nuire ni de remettre inutilement en cause une structure de proximité à laquelle notre association est affiliée. Il s'agit ici de faits suffisamment graves et caractérisés qui ne relèvent pas d'une banale modification de la composition d'une régie de quartier, mais - comme nous l'avons écrit - de la mise à l'écart planifiée et politiquement orchestrée ciblant une femme noire d'origine africaine membre du bureau d'une structure d'où elle avait toute sa légitimité et représentativité, car seule française issue de la diversité et habitante de ce quartier classé en politique de la ville.
Vous pourrez tourner et retourner cette exclusion raciste dans tous les sens, y compris en vous abritant derrière les statuts et le logo régulièrement déclarés de la Régie de Quartier Fontaine au Roi, il en restera un racisme suffisamment caractérisé considéré comme un délit par la législation française, contre lequel notre organisation se tient prête à vous en porter la démonstration devant les instances judiciaires compétentes.
Dans le respect du pluralisme des opinions nous nous engageons néanmoins à publier votre droit de réponse, tout en précisant que nous ne céderons devant aucune menace, aucune injonction, ni chantage de nature organisationnelle ou politique, relativement à une indignation exprimée puis publiée dans le cadre de nos missions consistant notamment à lutter contre toutes les formes de discriminations, dont celle liée au faciès et aux origines ethniques ou étrangères des personnes.
Ces comportements sont simplement inacceptables en République, et surtout indignes de quelques élu et responsable de structures sociales, dans une commune et un quartier marqué par la richesse extraordinaire de la diversité de ses habitants.
Pour L'association Nous Pas Bouger
Le Président
Joël Didier Engo
http://www.nouspasbouger.org
envoyé : 22 juillet 2021 à 10:25
de : Clotilde BREAUD
à : info@nouspasbouger.org
objet : demande droit réponse
Madame, Monsieur,
Le bureau de la Régie FAR, souhaite qu’un droit de réponse soit publié, conformément à la loi, à effet immédiat sur le blog de l’association « Nous Pas Bouger » et à la prochaine publication de la newsletter « Chemins Verts du 11ème ».
Le bureau souhaite également le retrait immédiat de ces propos sur les sites ou pages numériques concernées.
Droit de réponse de la Régie de Quartier Fontaine au Roi
Des propos diffamatoires et non fondés ont été tenus mettant en cause le fonctionnement démocratique de notre AG du 25 Juin 2021 et portant atteinte à l’image et aux valeurs de la Régie de Quartier.
Ces propos ont été exprimés par le président de l’association « Nous Pas Bouger » sur son blog et ont été relayés par la newsletter « Chemins Verts du 11ème » publiée par le groupe écologiste EELV du 11ème et diffusée fin Juin.
Ces propos concernent l’un des points à l’ordre du jour de l’AG du 25 Juin portant sur le renouvellement des administrateurs dont le PV ainsi que les statuts l’association sont à disposition à la Régie de Quartier Fontaine au Roi.
La Régie de Quartier Fontaine au Roi, conformément à ses statuts s’interdit toute discrimination et veille au respect de ce principe.
Dans le cadre de ses activités, supports d’emplois et d’insertion professionnelle pour des habitants de son territoire en difficulté, elle valorise leur promotion sociale, quelles que soient leurs origines, leurs cultures ou leur nationalité, et participe à leur insertion dans la vie sociale et citoyenne.
Par ailleurs, l’utilisation du logo de la Régie de Quartier Fontaine au Roi à des fins diffamatoires n’est pas autorisée.
Le refus de publication de ce droit de réponse est susceptible d’entraîner des poursuites pénales.
Sincèrement
Clotilde BREAUD
Présidente de la Régie de Quartier Fontaine au Roi
Le racisme est peut-être plus brut et visible dans la police, quand
partout ailleurs jusque dans la grande "famille" dite de la gauche
française il est subtil, enrobé dans une compassion misérabiliste voulue
amicale, fraternelle, voire charnelle...Donc extrêmement difficile à
décrypter et du coup à combattre, pourtant tout aussi prégnant et
répandu.
Alors méfiance.
Croyez
d'abord en vous et déterminez-vous en accord avec vos valeurs, sans
être l'otage d'une quelconque idéologie!
En
France règne en effet une loi du silence voulue républicaine
consacrant un véritable tabou officiel sur le racisme, auquel il ne
faut surtout jamais faire la moindre allusion. Au risque de
représailles...C'est pourquoi, malgré la multiplication des crimes
racistes aux États-unis d'Amérique, j'ai davantage confiance en la
capacité collective de remise en question et d'évolution lente de
la société américaine, qu'à l'emprise du tropisme esclavagiste et
colonial dans nombre d'institutions de notre douce France (pas si
douce lorsqu'on la connaît bien de l'intérieur).
Le
racisme est un fléau hélas très répandu dans les différents
corps de l'État, et dont celui-ci ne veut absolument pas s'attaquer
de front, au risque de saborder tout un vieil édifice bâti sur des
discriminations raciales enracinées, un système d'exploitation des
anciennes colonies, et la prégnance d'un sentiment de supériorité
civilisationnelle. On peut ainsi comprendre aisément pourquoi un
débat comme celui qui a cours aux États-Unis d'Amérique à la
suite du meurtre de George Floyd est torpillé et étouffé en France
(sur Adama notamment) au nom d'un semblant de Justice et d'égalité
républicaines ...Les médias de grande écoute dits libres préférant
toujours regarder ailleurs (le racisme n'existe bien évidemment
uniquement chez les autres, les américains).
Voilà
comment se transmet génération après génération une culture
raciste et xénophobe du déni permanent.
Technique habituelle de déni du racisme aussi vieille que l'histoire de
l'esclavage, de la colonisation puis des ségrégations raciales:
l'instrumentalisation politique de la "bonne négresse" ou du "bon nègre"
de service...
Désolé, certains trouveront peut-être ces termes
excessifs, mais ils traduisent de manière directe et franche la triste
réalité d'une grande démocratie qui refuse délibérément de s'attaquer
frontalement à la négrophobie (appelons en effet ce racisme caractérisé
par son nom), en instrumentalisant comme
tous les pouvoirs négrophobes des femmes ou des hommes de couleur en
posture d'exemplarité pour taire toute forme de débat, et empêcher ici
la moindre contestation légitime ou manifestation publique sur un sujet
sensible - violences racistes de la police - sur lequel la France se
révèle particulièrement mal à l'aise (en raison de son histoire
coloniale et de l'impunité générale assurée aux auteurs).
Saura-t-elle encore taire des millions d'afro-descendants français qui,
fort de la mondialisation et de leur insertion inévitable dans le
tissus social, économique ou politique, refuseront sous la contrainte de
dire la vérité?
J'en doute fortement.
Il s'agit d'une véritable bombe à retardement que nous gagnerions collectivement à
désamorcer dans le cadre de la république, avant qu'elle ne nous
échappe complètement.
Être noir se révèle encore trop souvent une tare raciale et sociale au sein des sociétés dites civilisées en occident
Certains diront que ce n'est pas mieux dans certaines contrées
africaines, où les anciens maîtres colons ont su se faire remplacer ou
sont représentés par des roitelets nègres bien plus intolérants et
cruels à l'égard de la diversité et des minorités, que ne peuvent
précisément l’être les pires racistes aux USA, en France ou en Grande
Bretagne...pays où les lois protègent contre et surtout punissent
sévèrement les crimes racistes.
Peut-on en dire autant des
crimes ethno-fascistes et tribalistes perpétrés par des dignitaires,
partisans et lieutenants de certains pouvoirs en place en Afrique,
notamment au Cameroun? Malheureusement Non et j'en apporte la preuve
tous les jours.
Je ressens parfois comme
une sorte de tragédie nègre qui vous suit ou vous rattrape quelque soit
l'endroit, sous une forme ou une autre.
C'est elle que nous dénonçons et combattons. Parce que nous aspirons simplement à mener des vies "normales".
Mais est-ce qu'un raciste notoire peut être rationnel sur un crime raciste??? Franchement NON...
Honte aux télévisions et autres médias français qui continuent
d'inviter comme si de rien n'était ce triste personnage condamné pour provocation à la haine raciale et désormais multirécidiviste.
Toute la différence avec les États-unis tient aussi en cette forme de
promotion officielle évidemment non assumée du racisme en France, à
travers des médias de grande écoute, au nom de la liberté d'expression.
Ce sont en plus les mêmes milieux politiques et médiatiques qui
reprochent aux personnes indignées d'en faire trop ou de verser dans la
victimisation au motif qu'il reviendrait - comme l'a soutenu Mme Hidalgo
- uniquement à la justice et au droit de combattre le racisme.
J'emmerde Zemmour et tous ceux qui pensent comme lui que nous en faisons
collectivement trop et serions uniquement dans "l'émotion" en nous
insurgeant contre le meurtre d'un homme noir par un policier blanc en
raison de sa couleur de peau et rien d"autre.
Ce visage raciste des médias français fait littéralement gerber!!!
Joël Didier Engo, Président de l'association NOUS PAS BOUGER
«Bougnoules», «nègres», «fils de pute de juifs»: quand des policiers racistes se lâchent
Médiapart 4 juin 2020 Par Camille Polloni
En décembre dernier, un policier dénonçait ses collègues après avoir
découvert qu’ils échangeaient des messages racistes, antisémites,
sexistes et homophobes dans un groupe WhatsApp privé. Cinq mois plus
tard, ils sont toujours en poste, en attendant leur passage en conseil
de discipline.
«Le racisme n’a pas sa place dans la police
républicaine », affirmait Christophe Castaner le 27 avril, après la
diffusion d’une vidéo dans laquelle des policiers traitaient un
interpellé de « bicot », à l’Île-Saint-Denis. La condamnation morale du
ministre, ferme, a été suivie d’effets : deux agents ont été suspendus à
titre conservatoire, sitôt l’enquête ouverte. Mais une autre affaire
démontre que la police a encore du ménage à faire dans ses rangs.
Mediapart et ARTE Radio ont eu accès à des dizaines de messages vocaux
échangés par des policiers, fin 2019, sur un groupe privé WhatsApp qui
comptait onze membres. Parmi ces agents, en poste ou anciennement en
poste à Rouen, six passaient des heures à s’envoyer des audios qui
relèvent du suprémacisme blanc.
Persuadés de l’imminence d’une «
guerre raciale », pour laquelle ils affirmaient stocker des armes, ces
policiers (titulaires et « adjoints de sécurité », les emplois-jeunes de
la police) accablaient d’injures tous les « ennemis de la race blanche »
: les femmes (des « putes », même les policières), les Noirs (des «
nègres »), les Arabes ( des « bougnoules »), les gens du voyage (des «
putain de manouches »), les Juifs (des « fils de pute » qui « dirigent
le pays » en compagnie des « gauchistes »), les homosexuels (des « pédés
»). « Pour vivre heureux, vivons casher », plaisantaient entre eux ces
policiers, soucieux de rester discrets sur leurs échanges. « On est
fichés F, F comme fachosphère. »
Comme le révélaient le quotidien
Paris-Normandie et le site 76actu dès le mois de janvier, ces faits ont
été découverts et dénoncés, en décembre 2019, par un policier noir de
43 ans. En poste à l’Unité d’assistance administrative et judiciaire
(UAAJ) de Rouen – un service qui sécurise la préfecture et le tribunal,
veille au bon déroulement des audiences et escorte les justiciables –,
ce sous-brigadier prénommé Alex se trouvait dans une guérite en
compagnie d’un adjoint de sécurité quand il a vu s’afficher des messages
mentionnant son prénom sur le grand écran de son collègue. Celui-ci a
accepté de lui montrer les échanges, puis d’en consigner une partie :
180 pages pour la seule période du 4 novembre au 26 décembre 2019.
Assisté de l’avocate Yaël Godefroy, Alex a adressé un rapport à sa
hiérarchie le 23 décembre et déposé plainte contre six de ses collègues
dans la foulée, pour « provocation non publique à la discrimination », «
diffamation non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la
nationalité, la race ou la religion » et « injures non publiques en
raison de l’origine, l’ethnie, la nationalité, la race ou la religion ».
Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Éric
Maudier, a également signalé ces faits à la justice.
Mi-janvier,
le procureur de Rouen, Pascal Prache, a ouvert une enquête confiée à
l’IGPN. Sur le plan pénal, ces conversations à caractère privé ne sont
passibles que d’une contravention, pouvant aller jusqu’à 1 500 euros.
En parallèle, la direction départementale de la sécurité publique
(DDSP) a mené une enquête administrative, confiée à son service interne
de déontologie. Aujourd’hui « bouclée », selon une source policière,
cette procédure « va se traduire par un renvoi des fonctionnaires
concernés devant le conseil de discipline ». La date de l’audience n’est
pas encore connue. Dans la police, les conseils de discipline
débouchent sur des propositions de sanction – pouvant aller jusqu’à la
révocation –, entérinées ensuite par l’échelon central du ministère de
l’intérieur.
À ce stade, les policiers mis en cause exercent
toujours leur métier au contact du public. Ils n’ont pas fait l’objet de
suspension mais « ont été affectés à de nouvelles fonctions au sein de
leur service », précise cette source policière. Leurs téléphones n’ont
pas été saisis et ils se sont vantés, avant leur convocation, d’avoir
déjà effacé une grande partie des messages.
Inquiète de ne pas
voir avancer l’enquête, l’avocate d’Alex a écrit au procureur de la
République le 2 juin. Dans ce courrier, Yaël Godefroy s’étonne que son
client n’ait « pas été interrogé depuis son dépôt de plainte » tandis
que son collègue, celui qui lui a montré les messages dans la guérite,
n’a « toujours pas été entendu ». « Mon client craint la perte ou
l’altération des éléments de preuve », écrit Yaël Godefroy, pour qui «
il est impératif de faire constater et retranscrire ces messages en
intégralité » avant que « le contenu des échanges » n’ait disparu pour
toujours. Contacté par Mediapart, le procureur de Rouen indique que «
l’enquête confiée à l’IGPN est toujours en cours » et précise qu’« une
audition a d’ailleurs eu lieu » mercredi.
Cinq mois après sa
plainte, Alex a accepté de sortir du silence. Sans vouloir « décrire la
police comme un milieu malsain », il estime que le racisme « existe
vraiment » au sein de l’institution et reste « tabou ». Son témoignage,
recueilli par Ilham Maad pour ARTE Radio, est à écouter ci-dessous,
entrecoupé de messages audio échangés par ses collègues Gilles, Camille,
Julien, Thibaut, Xavier et Guewen. Une logorrhée sur l’inégalité des
races, dénonçant une « invasion » de l’Europe, mâtinée de paganisme et
de survivalisme, qui se complaît dans la répétition d’injures racistes
et d’allusions sexuelles.
« Plus de Noirs, plus d’Arabes et moins de gonzesses »
Certains des propos tenus visent directement Alex. Un adjoint de
sécurité de 19 ans critique ainsi son « travail de nègre », ouvrant la
voie à un déferlement de haine partagée contre les Noirs et les femmes.
Alex « doit charmer à mort de la pute à nègres blanche », disent ces
policiers, alors que « n’importe quelle gonzesse qui a un minimum de
jugeote sait qu’elle a affaire au nègre typiquement séducteur qui la
fera cocue à tous les niveaux ».
Une de leurs collègues, qu’ils
soupçonnent de fréquenter Alex, est traitée de « pute à nègre »,
laissant entrevoir une forme de jalousie perverse : « De toute façon,
les gonzesses ne veulent pas de mec bien, elles prennent le nègre qui
les saute et puis qui les lâche après. » L’un des policiers explique aux
autres que s’il était responsable de la formation de la police
nationale, il n’y aurait « plus de Noirs, plus d’Arabes et moins de
gonzesses ».
Avec une certaine constance, ces policiers s’en
prennent aux « filles qui aiment bien les bâtards » plutôt que « les
mâles blancs », avec une explication toute trouvée. « Vu que c’est les
Juifs et les gauchistes qui dirigent ce pays, on fait en sorte que la
fille aille vers le bougnoule ou le nègre. En Angleterre ou en
Allemagne, c’est pas comme ça, t’éduques ta fille pour qu’elle continue
dans la race aryenne. »
Ce vocabulaire issu du répertoire nazi
s’accompagne de spéculations sur l’avenir. « Ce que ces putes n’ont pas
compris, c’est que ça a beau être des racailles, des cassos, des putains
de bougnoules de merde, tôt ou tard elles vont finir par le payer. Par
exemple, quand il y aura l’effondrement économique, ils sauront pas les
protéger. […] Moi j’ai les armes par contre, donc avec les armes je
serai capable de pouvoir défendre mieux qu’un gros bâtard qu’elle a
choisi, mieux que son singe. » Un autre regrette que dans sa section,
les femmes soient « trop colorées ». « Y a que ça dans ma section, y a
que de la colorée. Y a deux blanches sur dix. […] Si je leur dis que je
suis fasciste, y en a plus aucune qui voudra me parler. »
S’ils
s’autoqualifient parfois de « fascistes » ou de « gros fachos », les
agents ont bien conscience que leurs échanges ne doivent pas être rendus
publics. L’un des messages rappelle que leur groupe privé n’est ouvert «
qu’aux hommes, et tous les hommes de l’unité n’y ont pas forcément
accès ». Ils sont visiblement à l’aise entre eux, laissant échapper à
l’occasion un rot ou un pet sonore, entre deux saillies sur « la race
blanche », « les chambres à air » (pour désigner les chambres à gaz) ou
la nécessité de « purger » la France.
Ils se lancent par moments
dans des diatribes sur les « chanteurs juifs », citant Daniel Balavoine
et Jean-Jacques Goldman, déclarés coupables de « propagande pro-nègre et
bougnoules ». Se demandent si le journaliste Jean-Michel Aphatie, « un
gros fils de pute qu’il va falloir abattre », est juif ou non, et en
concluent qu’il « a un phénotype assez suspect ». Quant aux « fils de
pute de la gauche », ils ne méritent rien d’autre qu’une « balle dans la
tête ». « T’es une merde de gauche, tu mérites de mourir. Poutine il
s’occuperait de ta gueule vite fait bien fait. Vivement la guerre
civile, vivement l’effondrement, y a pas que la diversité qui va prendre
cher, la gauche aussi, il va vraiment falloir éliminer ces fils de
pute. Un jour ou l’autre, il va vraiment falloir que ces enculés paient.
»
Dans l’attente de la « guerre civile raciale » dont ils
rêvent, les membres de ce groupe évoquent à plusieurs reprises leur
désir de s’armer ou les armes dont ils disposent déjà. L’un dit à ses
amis qu’il vient d’acheter un « fusil d’assaut ». Un autre affirme avoir
« dix armes à la maison ». Deux semblent en affaire pour des « grenades
flashbang » : « Moi je t’en prends quatre, comme ça j’en mets deux dans
mon sac et j’en ai deux chez moi. » Tandis qu’un des adjoints de
sécurité, regrettant de ne pas pouvoir être « calibré hors service »
(porter une arme), dit s’être acheté « deux-trois petites conneries pour
compenser » : « Une mini-lacrymo, ma télésco, mon choqueur de contact,
mon poing américain. »
Galvanisés, les amis inventent des slogans
– comme « Make Normandie viking again » – et des théories, façon
alt-right américaine : « Là où nous, les nationalistes racialistes, on
doit être assez malins, c’est laisser le combat intersectionnel les
obliger à s’exterminer entre eux. Ils vont déjà se séparer entre
pro-arabes et pro-juifs, se bouffer la gueule, par exemple Mélenchon est
très pro-arabe. Y a les féministes, tu sais pas sur quelle fesse elles
dansent, ces grosses putes. Les pédés LGBT tout ça, machin-bidule, c’est
pareil, les musulmans vont s’en charger. Quand les féministes, les
LGBT, les juifs, les bougnoules, les nègres qui sont pas musulmans vont
commencer à se bouffer la gueule entre eux, tu manges ton popcorn, tu
regardes la télé, tu aiguises tes armes et quand ils se sont bien
affaiblis tu achèves les bêtes. »
Parmi ces six policiers, l’un
se montre particulièrement actif : Gilles C., 46 ans, passé par la
Seine-Saint-Denis avant la Normandie. Alex le considère comme « le
gourou du groupe ». Sur WhatsApp, celui-ci partage des dizaines de liens
vers Démocratie participative, le site raciste et antisémite attribué à
Boris Le Lay, un néonazi français en fuite au Japon après plusieurs
condamnations pour incitation à la haine raciale. Un site dont il est
souvent question dans leurs échanges : « Moi quand j’écoute Démocratie
participative au palais, je mets mes écouteurs. J’ai le droit d’écouter
ce que je veux avec mes écouteurs. »
Caché derrière un pseudonyme
à consonance nordique, ce fonctionnaire « fan d’histoire », de heavy
metal et de fantasy poste aussi de nombreux commentaires sur Internet.
Au sujet du film Jojo Rabbit, une comédie satirique sur Hitler, il écrit
par exemple, en septembre 2019 : « Encore un film de propagande juif. »
Bien qu’il ait récemment supprimé sa page Facebook, il continue à
poster sous le même pseudonyme, notamment sur le réseau social russe
VKontakt (VK), très prisé de l’extrême droite. Le 27 mars dernier, alors
que l’enquête de l’IGPN est en cours, il félicite ainsi Boris Le Lay
sur son profil VK : « Super vidéo. Longue vie et prospérité de
Normandie. » Contacté par Mediapart, Gilles C. n’a pas donné suite.
« Je suis obligé de rester un minimum correct, parce que je suis flic »
Un autre membre du groupe, Thibault D., évoque quant à lui une chaîne
YouTube où il aurait posté des vidéos sur les armes et le survivalisme,
s’étonnant qu’elles aient été supprimées par la plateforme pour «
incitation à la violence ». Ses collègues lui conseillent alors de
passer par d’autres fournisseurs, mais Thibault D. estime que « la
monétisation » n’y est pas aussi intéressante que sur YouTube. Et
tranche la question : « De toute façon, je peux pas dire ce que je veux,
je suis obligé de rester un minimum correct, tout simplement parce que
je suis flic. Et que le jour où la hiérarchie tombe là-dessus, si elle
est pas déjà tombée là-dessus, je veux qu’on puisse rien me reprocher
d’illégal ou d’amoral, qu’on puisse pas me sanctionner. »
Parmi
les dizaines de messages écoutés, certains portent sur les personnes
dont les fonctionnaires ont la charge, au sein du Palais de justice. Les
protagonistes d’un procès d’assises sont traités de « gros nègre de
merde » et de « gros bougnoule », les interpellés dans les geôles de «
putains de manouches, gitans et autres finis à la pisse nés dans une
caravane ». Mais régulièrement, ces policiers se plaignent que leurs
opinions soient considérées comme racistes.
Fin décembre,
certains membres du groupe reçoivent une convocation, des mains de leur
commissaire. S’ils soupçonnent que leurs propos sur WhatsApp en sont la
cause, ils continuent tout de même à en discuter. « Les patrons ils
cassent vraiment les couilles, toujours à chercher la petite bête pour
te niquer la gueule », analyse l’un d’entre eux. Tout en insistant sur
le fait que « c’est privé », ils disent avoir commencé à supprimer leurs
échanges. Dans le volet disciplinaire de l’enquête, ils ont été
auditionnés le 6 janvier pour « manquements à la déontologie ».
Alex, le policier qui a porté plainte, se souvient d’avoir été « choqué »
par le contenu des messages. « Ça pousse à la folie, je n’en dormais
pas. Je vis tout seul. J’en ai parlé à mon frère, à des amis, mais
c’était dur. J’ai dû prendre sur moi et décider d’avancer. » « Ces
propos sont au-delà du supportable », complète son avocate Yaël
Godefroy, « ébahie par la violence » des termes employés. « Mon client
n’a même pas pu les lire en totalité. Il m’a demandé d’en prendre
connaissance. »
« Pendant une semaine, j’étais dans les mêmes
locaux que les personnes que j’avais dénoncées mais elles ne le savaient
pas », rappelle Alex. « Les fêtes de Noël, c’était une horreur. » Au
retour des vacances, Alex apprend qu’il change de service, pour
rejoindre une patrouille anti-délinquance. « Cette affectation m’a été
imposée, mais je ne vais pas me plaindre. C’est un domaine qui me plaît.
Ma hiérarchie est attentive et proche de ses hommes. Personne ne me
parle de cette affaire, et j’évite aussi d’en parler, mais j’ai reçu des
marques de soutien. »
Tout au long de sa carrière, débutée en
1999, Alex dit avoir été dérangé par certains propos. S’il a connu « des
années magnifiques » en banlieue parisienne, jusqu’en 2008, Alex se
souvient aussi des « blagues racistes », « petites réflexions » et
raccourcis connotés de quelques collègues. « En patrouille par exemple,
s’ils voyaient une voiture occupée par des gens de couleur, ils disaient
: “Ça, c’est une voiture de bâtards. Mais toi t’es pas comme eux. T’as
choisi d’être comme nous.” »
Le policier a constaté un changement
en arrivant à Rouen. « Il y a moins de collègues antillais et
maghrébins, moins de fonctionnaires noirs. On est jugés tout de suite
sur notre apparence. Entourés de Blancs, ils ont moins de mal à se
lâcher. » Par des collègues, Alex a appris que certains le surnommaient «
le Noir » ou « le négro » dans son dos. Tout comme un huissier du
tribunal, ancien fonctionnaire de police. « Je ne veux pas me faire
passer pour une victime, dire que je n’ai rien à me reprocher ou que je
suis le meilleur fonctionnaire du monde », poursuit Alex. « J’ai sans
doute réagi en étant trop agressif, je ne montrais pas l’exemple dans la
manière de me défendre. Mais j’ai fait remonter l’info, et il ne s’est
rien passé du tout. »
Il estime avoir choisi, cette fois-ci, une
voie plus adaptée : un rapport complet à sa hiérarchie et un dépôt de
plainte. Et espère, en conséquence, que ses démarches ne resteront pas
sans suite. « Mon client a été courageux, son collègue qui lui a prêté
son téléphone aussi », résume Yaël Godefroy. « Il souhaite que cela
dépasse son cas personnel, qu’il y ait un débat sur le racisme dans les
institutions. En évitant deux écueils : la stigmatisation de la police
d’un côté, le discours sur les “brebis galeuses” de l’autre. »
Au
Sénat, ce mercredi, le ministre de l’intérieur a promis que « chaque
faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes »,
fera l’objet « d’une enquête, d’une décision, d’une sanction ».