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samedi 15 juin 2024

Les limites d'une dérive d'extrême droite dans un pays multi-ethnique régi par un cantonnement/confinement insidieux et raciste des minorités

À l'image de la célèbre équipe de France de Football (LES BLEUS) majoritairement composée de joueurs d'origine africaine et étrangère, la France est aujourd'hui un pays multi-ethnique dans lequel paradoxalement des segments identitaires de la population votent massivement en faveur d'une extrême droite ouvertement xénophobe et raciste... Ce phénomène deviendra forcément de plus en plus incompatible voire inconciliable avec la nécessaire cohésion nationale, et pas seulement en matière de football. Parce que ces jeunes ne sont pas dans la même servilité coloniale que leurs lointains aînés, et commenceront inévitablement à se poser des questions de conscience, notamment sur le sens moral, éthique, civique de leur "sacrifice" pour une patrie suprémaciste ethnique qui discrimine et rejette foncièrement nombre de leurs semblables. Il s'agit ici d'un questionnement qui deviendra inévitable pour toutes ces générations françaises issues de la diversité notamment africaine, avec une tentation voire une tendance grandissante à privilégier les pays d'origine des parents et des grands parents. D'une manière ou d'une autre, quoiqu'ils fassent pour la France, l’inconscient général finit - y compris en dépit de leur notoriété - par les renvoyer à leur couleur de peau et à leurs supposés pays d'origine. C'est une mentalité hélas très ancrée dans la culture politique et médiatique de ce pays, et on ne saurait objectivement la réduire au Rassemblement national anciennement Front National. Autant en avertir suffisamment ces jeunes issus de l'immigration ou de couleur. Car fondamentalement un pays qui ne vous accepte pas comme ses ressortissants à part entière ne sera jamais le vôtre. Formellement Oui, mais affectivement Non, quelque soit votre contribution à son rayonnement. Il est en cela peut-être trop tard de les appeler au sursaut électoral, alors précisément que tout les a toujours tenu éloigner.
Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER http://www.nouspasbouger.org

lundi 24 mars 2014

Parti socialiste: un mépris annonciateur d'autres débâcles électorales?


François Hollande à Clichy sous Bois lors d'une visite sur la politique de la ville le 31 juillet 2013. REUTERS/Jacques Brinon/Pool


Certains leaders du PS condescendants et arrogants, voire méprisants...à l'égard des Hommes de couleur ne comprendront vraisemblablement qu'après d'autres débâcles électorales...combien l'époque de la "diversité" docile et servile semble aussi révolue dans la France de 2014.

Je n'ai ainsi pas voulu répondre à l'un des "héritiers" dans le onzième arrondissement de Paris, qui me faisait la remarque (déplacée) sur "le problème" que constituerait à ses yeux, mon "compagnonnage" avec les "verts"au premier tour des municipales ...

J'aurais aimé lui répondre:
mais mon cher "camarade" annoncé maire du onzième, mon horizon à moi - précisément parce que je viens de loin - ne saurait se limiter aux petites joutes partisanes de "votre arrondissement"!

J'ai pris un plaisir amical et citoyen à faire cette campagne électorale auprès des verts du onzième arrondissement, je ne le regrette pas. Précisément parce qu'elle était désintéressée et débarrassée de tout cliché réducteur!

Gardons espoir! 

Chaque fois qu'une personne issue de la diversité, et singulièrement une femme, brise le vieux plafond de verre politique, c'est le pacte républicain qui s'en trouve conforté, renforcé dans ses fondements égalitaires et fraternels...

Que tous mes vœux de réussite accompagnent Mme Mariam Cissé, nouvellement élue adjointe au maire d'une ville emblématique de l'exclusion sociale à la Française: Clichy-sous-Bois!

Joël Didier Engo 

Sur le même sujet: "Comment le PS a perdu le vote des électeurs issus de l'immigration", par Laurent Chalard, Docteur en géographie de l'Université Paris IV-Sorbonne

lundi 18 novembre 2013

Les Bleus, juste un petit répit d'un (01) jour!




Monsieur Le Gallou, une des raisons pour lesquelles je suis attaché à cette équipe de France de Football tient précisément à sa "diversité".

Je ne perds pas espoir de la voir relever le défi de la qualification au mondial de 2014 mardi, parce qu'elle en a indéniablement le talent. Pour peu que tous les réac' qui mangent à son râtelier dans la presse, la télévision, et tant d'autres secteurs d'activités ...lui accordent un répit d'un (01) jour!

Tous les procès y compris les plus nauséabonds pourront évidemment reprendre après, et de plus belle.
Merci

Joël Didier Engo

mercredi 13 novembre 2013

Nous sommes tous des Christiane Taubira


Par Nacira Guénif

Voilà une femme qui par la force de ses convictions et de sa personnalité s’est hissée à hauteur d’une république qu’elle conçoit comme son horizon politique. Mue par une intégrité sans faille, elle consacre depuis longtemps toute son énergie à rendre accessible cet horizon à tous et toutes, sans distinction de sexe, de race, d’origine ou de religion. Elle n’a pas attendu les soubresauts identitaires de partisans d’une France qui veut demeurer blanche et straight pour œuvrer au bien commun. Elle n’en attendait sans doute pas tant de leur part: pourquoi tant de haine?
Voilà qu’une ministre est ravalée à la rhétorique la plus abjecte qui, parcourant la surface de sa peau, entend l’avilir au plus profond d’elle-même, en tant que femme et en tant que noire. Comme s’il fallait étouffer en elle toute fierté d’être l’une et l’autre.
Pendant que l’on se repassait de détails croustillants sur les slogans bestialisant la garde des sceaux, dont, par décence, il faudrait cesser de faire la publicité, le silence a régné au plus haut niveau de l’État. Un silence indécemment long. Comme si dans les esprits grinçait cette ritournelle selon laquelle elle l’aurait bien cherché.
Que le silence ait pu persister dans les Palais de la république ne devrait pas nous étonner plus que cela et pour tout dire, ne requiert déjà plus notre attention. Il est urgent de nous tourner vers la seule question qui vaille: serons-nous capable de résister au racisme qui prospère et de lutter pour qu’enfin sa matrice soit démantelée et ses exploiteurs démasqués?
Voilà des années de trop, que le balancier oscillant de la haine de soi à la haine de l’autre fauche les maigres espoirs d’une France réconciliée avec elle-même. Elle prenait des couleurs pour le meilleur, croyait-on, puis le pire est redevenu notre seul horizon et il vient de se refermer sur elle et sur nous.
Désormais, il est trop confortable de se contenter d'accuser la droite extrême, restée assise à l’assemblée, pour avoir bonne conscience et croire s’être ainsi dédouané de toute forme de racisme. Ce sont les mêmes qui hier jetaient de l’huile sur le feu en désignant les coupables à la vindicte populaire et à l’audimat, par viennoiserie interposée, et qui aujourd’hui appellent à rompre avec les scélérats à leur droite toute, en persistant à ignorer qu’ils ne font plus qu’un. Car leur union est déjà scellée par ce déni partagé: la France est raciste par leur faute. Chaque jour, ils misent un peu plus sur l’exacerbation des propos et des actes de haine qui la mettent à genou.
Mais la gauche n’est pas en reste. Elle n’est plus immunisée, à supposer qu’elle l’ait jamais été. Qu’elle s’installe au pouvoir, ou qu’elle veuille résister à cet exercice corrupteur, elle s’est dissoute au contact corrosif de dissensions et divisions qui laissent la voie libre au grand dérangement raciste. Jusqu’à ses figures consensuelles qui n’ont pas hésité à exploiter le filon de l’aversion contres les nouveaux français, trop basanés, trop musulmans, dont il est temps de dénoncer le jeu dangereux.
Entendons-nous: dire la France est raciste, n’est pas dire tous ses habitants le sont. C’est dire que la xénophobie d’État est bien là, installée dans ses quartiers, qu’ils soient rupins, protégés ou relégués et qu’elle expose toute sa population au passage à l’acte et à la parole racistes. La xénophobie expose à l’ensauvagement. Que ce soit sous les ors de la république, dans les centres ville préservés ou dans les ornières de périphéries oubliées, le racisme bat son plein, et ce depuis longtemps. C’est donc rappeler que cela ne date pas d’hier et qu’en vérité cela n’a jamais cessé. Certains ont cru, qu’une fois révolues la collaboration et la colonisation, leur pays était tiré d’affaire, guéri d’un désir lancinant de supériorité. Alors qu’il n’était qu’en rémission. Et encore, elle fut bien brève. Tant dans ses tréfonds administratifs, à ses guichets, dans ses dossiers en bas de piles inamovibles, dans ses évictions de postes privilèges réservés, et à chacune de ses brimades, entre dévoilement, expulsion, contrôle au faciès et fouille au corps, s’active un racisme routinier, de basse intensité, sans panache, sans grade, mais bien réel.
Il atteint sans hésiter tout ce qui compte, et ils sont nombreux, de métèques et de parias. Devenu disponible, comme une substance psycho active dont on ne parvient plus à se défaire, objet de transactions à découvert, le racisme peut avoir le visage de chacun d’entre nous, sans exception. Mais, si pour certains, il est insu, ayant infusé face au désastre, pour d’autres il est devenu une vertu, l’ultime rempart d’un patriotisme désastreux.
Il révèle les alliages les plus improbables. Comme les partisans d’un antisexisme patriarcal, s’accommodant d’un racisme aveugle à lui-même, passager clandestin d’un cortège convaincu de cheminer glorieusement vers la liberté et l’égalité pour toutes. Ou ces croisés d’une laïcité dévoyée, tardivement unie à un féminisme intolérant et sélectif, qui marmonnent des formules magiques censées faire fuir les ennemis de l’intérieur qu’ils se sont inventés pour plus de vraisemblance.
Racisme des puissants comme des faibles, l’ironie veut que nous soyons tous égaux face à lui: il corrompt tous ceux qu’il atteint et les avilit bien plus que les cibles qu’il se désigne. Même lorsqu’il nous traverse, il ne nous laisse pas indemne, il se métabolise et s’installe dans les replis de notre être. Ce racisme, dont les effets délétères dissolvent les individus et désagrègent le bien commun, est devenu notre double.
Partout le rictus est sur le point de tordre les bouches et la haine prompte à empoisonner les esprits. Il est temps de les regarder en face.
Faut-il comprendre que répondre à l’abject n’est pas à l’ordre du jour? Dans ce cas, comment ne pas voir dans le silence qui pèse sur la France une complicité de fait?
Qui sème le vent récolte la tempête. Qui ne dit mot consent. Ce sont plus que des adages, des alertes qu’il importe désormais d’entendre.
Et qu’enfin, on comprenne que l’intégration n’est plus une réponse, mais le sauf-conduit qui autorise, étalonne et absout toutes les discriminations. Car tenus comptable d’une impossible intégration, les mis en échec subissent la sanction légitimée du racisme et des discriminations. La rhétorique de l’intégration est le plus sûr vecteur de racialisation d’une France qui n’en finit pas d’être hantée par ses spectres coloniaux et raciaux. Ces vestiges survivent au cœur de la république: celles et ceux qui la chérissent devront aller les en extirper.
Voilà pourquoi le silence et l’inaction sont pires que tout, parce qu’ils signent notre capitulation collective devant l’abject. Hormis reconnaître l’étendu du désastre et conjurer la tentation d’une reddition face au raciste pour en venir à bout, aucune autre alternative n’est viable.
La France ressemble déjà à ce qu’elle sera demain, sans retour et sans regret. Il faudra bien qu’enfin ses habitants apprennent, comme y invite la maturité démocratique, à réguler l’aversion qui les étreint encore trop souvent à la vue et au contact d’une altérité devenue intérieure à notre monde commun. L’État doit être le garant du droit à exister avec ses singularités et ses capacités afin d’en faire le multiplicateur des possibles. Il doit mettre un terme à l’aggravation des tensions qui sapent des existences devenues des rebus parce qu’elles sont marquées, à leur corps défendant, du verdict du rejet.
Voilà pourquoi nous sommes tous des Christiane Taubira. Nous, les arabes, les noirs, les roms, les musulmans, les juifs, les migrants, les minoritaires, les étrangers, les indigénisés, les femmes subalternes, les queers, les expulsés, les expulsables, les contrôlés, les contrôlables, les dé/voilées, les percutés au plafond de verre, les exilés forcés, les évincés, les double-peines, les sans droit de vote, les sans papiers, les sans logis, les sans travail. Car elle est comme nous, notre égale, notre semblable, entrée comme nous en résistance face au racisme et à ses pratiquants. Tout ce qui l’atteint nous affecte, tout ce qui lui est ôté nous ampute. Et vice-versa. Bienvenue au club à toutes celles et ceux qui nous rejoindront! En attendant de manifester, manifestons (nous) sur la toile!
Source: Mediapart.fr


lundi 22 juillet 2013

France: de "ces gens", que faudra-t-il en faire?


La France, que ce pays a décidément maille à partir avec ses minorités dites visibles et descendants d'immigrés, généralement parqués dans des ghettos ethniques en périphérie de ses grandes villes!

Des policiers en patrouille, le 20 juillet 2013 à Trappes ( Miguel Medina (AFP) )

Depuis des décennies, après tout de même différentes résidences à l'étranger (aux USA et en Australie notamment...), je retombe inlassablement et invariablement sur ce même bon vieux discours autoritaire et réactionnaire de la gauche comme de la droite dite de pouvoir (du moins lorsque l'une ou l'autre y est): "ces gens ne veulent pas s'intégrer à la République (sous-entendue à la France)... n'acceptent pas nos valeurs...enfreignent nos lois...refusent délibérément notre modèle de réussite sociale fondé sur l'égalité et le mérite, pour privilégier les petits trafics et les allocations en tous genres"...

Ce portrait-type, presque robot, des immigrés et de leurs descendants existe vraisemblablement en France.
 
Mais devrait-il à chaque embrasement populaire s'appliquer systématiquement et sans discernement à tous les noirs, les arabes, forcément tous des musulmans (fondamentalistes) et des habitants des quartiers dits difficiles ou sensibles?

Quand est-ce que la République, celle de la patrie dite des Droits de l'Homme - du moins de celles et ceux qui s'estiment les plus dignes de parler en son nom et de la représenter - entamera sa propre autocritique, se décidera à regarder enfin ce ségrégationnisme intrinsèquement français en face?

Au passage de "ces gens" que faudra-t-il en faire? Tous les jeter dans les prisons ou les mers de la république? les renvoyer "chez eux"? Ou continuer à les concentrer dans ces «bantoustans» français, d'où ils n'en sortiraient jamais ou uniquement sous bonne escorte policière; seraient soumis en permanence aux interdits républicains et aux contrôles d'identité au faciès, tous éminemment légaux?

Quel est l'être humain, normalement constitué, qui serait prêt à accepter sans rechigner une telle condition?

Joël Didier Engo

Fouilles, contrôles d’identité, amendes... : neuf choses à savoir



Sur le même sujet:  "Trappes : l’embrasement, forcément", Libération.fr, 21 juillet 2013
http://www.liberation.fr/societe/2013/07/21/trappes-l-embrasement-forcement_919874

Reportage: "A Clichy, Hollande gonflé d’optimisme", Par ALICE GÉRAUD, Libération

mardi 5 février 2013

Le mariage homosexuel et ses revendications, comme un choc culturel!


 Force est de constater avec regret dans ce débat qui n'en a finalement pas été un (puisque la sentence législative paraissait écrite et connue à l'avance), que curieusement à court d'arguments, certains responsables de la majorité actuelle ont eu recours à la culpabilisation systématique sur l'homophobie (qui existe!), ou à des raccourcis les plus odieux d'un point de vue historique (dixit "triangle jaune")...pour défendre la réforme sur le mariage homosexuel, pourtant approuvée par la majorité des français.

Peut-être pourront-ils s’abstenir de tout amalgame, de tout anathème, voire de tout procès d'intention pour la Procréation Médicale Assistée (PMA) et la Gestation Pour Autrui (GPA)?

Parce que certaines minorités d'origine étrangère sont en droit d'exprimer des réserves, mais aussi une opposition de principe à ces propositions récurrentes et pressantes (PMA et GPA)...qui ont l'art de venir réveiller les mauvais démons de l'esclavage, du colonialisme, du risque réel de marchandisation du corps des femmes, ou des adoptions clandestines et tarifées d'enfants d'Afrique, des Caraïbes, d'Asie ou d'Amérique latine par les couples (notamment de même sexe) venus d'occident.

Il s'agit là de craintes légitimes qui ne peuvent être balayées d'un revers de la main à l'Assemblée nationale française, et qui expriment en filigrane des inquiétudes devant la juxtaposition de différents modèles de familles: 
un père = une mère, une mère seule = un père absent ou inconnu; un père seul = une mère absente ou inconnue; deux pères officiels ou deux grands parents officiels = un père et/ou une mère absents ou inconnus; un père officiel + un père officiel = une mère absente ou inconnue; une mère officielle + une mère officielle = un père absent ou inconnu...et ainsi de suite.

Il n'y a évidemment pas de modèle parfait en matière de famille.
Mais il faut reconnaître que dans certaines sociétés, certains modèles peuvent paraître aux antipodes les uns des autres, notamment dans les cultures africaines, caraïbiennes, maghrébines ou asiatiques; où l'enfant est d'abord le fruit d'une relation entre un homme et une femme, auxquels vient se joindre la famille élargie (qui peut les suppléer pendant les moments de carence ou de défaillance, mais sans jamais donner ou laisser l'impression que les parents biologiques n'existent pas ou n'ont jamais exister). C'est pourquoi, pour de nombreuses minorités ethniques, y compris quand elles vivent de longue date en France, certaines revendications avancées pendant les discussions sur le projet de loi sur le "Mariage pour Tous" agissent...presque comme un "choc culturel".

Peuvent-ils seulement l'exprimer sans être suspectés de communautarisme?

Joël Didier Engo

vendredi 9 novembre 2012

Un "OBAMA français", ce n'est pas demain la veille!!!


Un "OBAMA français", ce n'est pas demain la veille!!!
La ré-élection de Barack OBAMA à la Présidence des États-Unis d'Amérique m'amène à reproduire ce billet hélas toujours d'actualité, que j'avais précédemment publié le 18 décembre 2008 dans lemonde.fr: http://enjodi.blog.lemonde.fr

Quel pourrait bien être l'apport des classes préparatoires, des grandes écoles françaises, aujourd'hui des «emplois d'avenir » pour les minorités dites visibles en pleine mondialisation???

La classe politique française penserait-t-elle toujours, qu'au moment où les instances académiques françaises attirent de moins en moins les étudiants étrangers; que les grandes écoles françaises paraissent cruellement anachroniques à la globalisation....; l'unique dessein des minorités dites visibles de France ou de leurs enfants consisterait à intégrer «les classes préparatoires de mise à niveau » et les «internats d'excellence» sous Nicolas SARKOZY, «les emplois d'avenir» avec François HOLLANDE...; pour terminer par se heurter comme à l'accoutumée au "fameux plafond de verre"(1) à la fin de leur parcours d'excellence; celui-là même qui empêche nombre de femmes et d'hommes noirs, arabes maghrébins et asiatiques d'accéder aux responsabilités politiques et exécutives en France???

Le véritable conseil que l'on pourrait humainement prodiguer à tout jeune français d'origine étrangère aujourd'hui (quand il le peut bien-sûr), c'est qu'il commence tôt, pendant sa scolarité, à regarder du côté des instances académiques étrangères, notamment anglo-saxonnes. Parce que la probabilité reste cruellement forte qu'il y trouve plus facilement le salut professionnel et social.

Pour dire vrai, la France ne respecte ses minorités dites visibles que quand elles s'expatrient à l'étranger, quand elles "la quittent" et trouvent une place hors de ses frontières...

Et comble d'ironie, ce n'est qu'une fois au service de pays ou d'entreprises étrangères:
  • que l'élite de France semble se rappeler au bon souvenir de ces "filles et fils d'immigrés" qui s'expatrient à l'étranger;

  • qu'elle réalise combien elle a rejeté leurs parents et les a stigmatisés, occultant sciemment au peuple de France les opportunités d'ouverture et de compétitivité économiques générées par la diversité culturelle.
Mais, l'on peut craindre que le temps perdu sur le terrain des discriminations sociales et/ou raciales soit difficilement rattrapable en ces temps de globalisation économique et financière.

Car, contrairement aux autres grandes démocraties occidentales, le mal trouve sa racine dans une vieille mentalité néo-coloniale et rétrograde en France. Il appartient donc à chaque français de le rejeter individuellement, et à la France de changer collectivement.

En effet la patrie des droits de l'Homme souffre d'un profond tropisme colonial qui l'amène à porter uniquement un regard compassionnel sur une problématique ô combien républicaine: l'absence criante de représentativité sociale, économique et politique des minorités dites visibles.

Le reste du monde n'attendra pas indéfiniment que la France veuille bien s'administrer une thérapie de choc contre ce racisme institutionnalisé. Les Français issus des minorités aussi...

Pour eux, un «OBAMA français", ce n'est pas demain la veille!!!


Joël Didier Engo

Note:

1) Le plafond de verre est une expression qui désigne le fait que, dans une structure hiérarchique, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes.

vendredi 27 juillet 2012

France: la persistance du bon vieux tropisme colonial

Doit-on en être surpris?..."Fleur Pellerin, ministre car « belle femme issue de la diversité »

Une partie de l'auto-désignée "élite française", qui se considère de "souche"(droite et gauche confondues) en est encore réduite à ces vieux stéréotypes de l'empire colonial: un homme ou une femme, parce que "issu de la diversité", ne peut devoir sa promotion managériale ou ministérielle (fait encore rarissime en France) uniquement à sa couleur de peau ou à sa "beauté" (toute relative).

Et dire que ce sont les mêmes qui ne se privent jamais de donner des leçons d'égalité toute républicaine aux USA sur la question de la discrimination positive et des "quotas ethniques". Alors que dans les faits, la France accuse un retard au moins d'un demi-siècle sur les américains, en matière de promotion managériale et gouvernementale des minorités ethniques.

Chez nous dans notre «Douce France», prévaut encore une certaine division ethnique du travail, que personne au plus au haut niveau de l'État n'ose remettre en cause. Bien au contraire chacun la reproduit si bien à son échelle (de la Présidence de la République au Patronat), laissant finalement entendre aux observateurs non avisés que notre pays n'a jamais pu former dans ses universités et grandes écoles, des femmes et des hommes d'origine étrangère, capables de prétendre valablement aux cabinets et fonctions ministériels, ou à la direction des grandes entreprises françaises.

Dur dur d'en finir avec un tropisme colonial!

Lire également: "Pour Royal, Belkacem a réussi grâce à ses origines", Par lefigaro.fr le 27/07/2012
Décidément une certaine classe politique française (de gauche comme de droite) s'avère encore incapable de poser un regard strictement humain et républicain sur les français issus de la diversité; y compris lorsqu'elle "vante la réussite" de celles et ceux qui ont le privilège (républicain?) d'être ses "protégé(e)s".
C'est simplement pitoyable!

vendredi 1 juin 2012

France: une culpabilisation communautaire forcément selective


La Promotion de la diversité dans les cabinets ministériels et les fonctions exécutives...Sujet tabou s'il en est, qui dérange toujours en France et singulièrement au Parti socialiste.

Ainsi donc en mai 2012, notre pays ne compterait pas encore suffisamment des femmes et des hommes issus de la diversité, bien formés (en dehors des cercles de l'ENA), compétents, capables d'articuler et de mettre en application le programme du Président nouvellement élu François HOLLANDE.

Qui oserait le croire dans le monde?


Pourra-t-on éternellement enfermer les principaux concernés dans une "culpabilisation communautaire"?


Joël Didier ENGO 

Sur le même sujet: SOS Racisme dénonce l'absence de "diversité" dans les cabinets ministériels